Le Bloc-notes de Abdou GNINGUE: Défis contre…populisme
C‘est cela qui était à la base de l‘élection des maires au suffrage direct. Mais le problème reste entier, car comme le dit l‘adage, à chasser le naturel, il revient toujours au galop. Dans les communes où le maire n‘a pas une majorité au sein du conseil, on a assisté cette pratique malsaine des magouilles qui n‘honore pas la démocratie, a été observée à Guediawaye lors de l‘installation du nouveau maire Ahmed Aïdara.
En effet, le maire entrant de la coalition Yewwi Askaan Wi (YAW) Ahmet Aïdara a été surpris de voir que le poste de 1er Adjoint au maire qu‘il voulait pour son poulain, a été arraché par la coalition Benno Book Yakaar, en la personne de Cheikh Sarr, ancien maire de Guédiawaye avant Aliou Sall maire sortant.
En effet, les conseillers de BBY en fins politiciens, ont lié une alliance avec d‘autres conseillers pour obtenir une majorité au sein du conseil et pourrait rafler tous les 14 postes d‘adjoints au maire. Le manque de maturité politique du nouveau maire de Guédiawaye a été la cause de cette situation assez déplorable où la cérémonie d‘installation qui devait être un moment de fête solennel, s‘est transformée en foire aux empoignades. Quand on voit le nouveau maire s‘en prendre à un conseiller de l‘autre bord et le menacer d‘une bastonnade devant les forces de l‘ordre, on se demande si réellement, Ahmeth Aïdara comprend réellement sa position de premier magistrat de la ville de Guédiawaye.
Heureusement que les leaders de YAW ont compromis le manque de maturité politique de certains de leurs nouveaux maires. Ainsi, ils ont prévu un séminaire de mise à niveau pour éviter à leurs poulains d‘être traités d’incompétents par les citoyens. Outre ces comportements, il faut en finir avec les discours populistes pour se mettre au travail. On en entendu un nouveau maire de YAW, à peine son installation terminée, d’un ton assez rude, déclare: que personne ne vienne me demander un emploi ou une faveur parce qu’il a voté pour moi. Je me demande si ce maire tenait ce langage pendant la campagne électorale.
Tout le monde sait de tels propos, quiconque le tient en campagne électorale, ne recueillerait jamais les suffrages des citoyens de sa commune. Pourtant nombreux sont les candidats de l‘opposition qui promettaient de régler l‘emploi des jeunes. Cela rappelle le slogan de Maître Abdoulaye Wade quand il voulait remplacer les socialistes au pouvoir, dans ses meetings, lançait, à ceux-là qui n‘avaient pas d‘emploi de lever la main. Une forêt de mains était pointée au ciel.
Eh bien! Pendant les 12 années qu‘il est resté au pouvoir, les trois quarts des mains levées sont restées collées au ciel! La conséquence était qu’a fin de son mandat, qu‘il voulait renouveler, il a été balayé, par ceux-là, qui avaient levé la main attendant de trouver un job, mais en vain !Les réalités du pouvoir sont totalement différentes de celles de l’opposition. Les nombreux défis qui attendent les nouveaux maires, doivent trouver des solutions et sans délai. Nous vivons au mode Fast Track avec l’ère d’intérêt et les Réseaux sociaux. Je me demande, si d’ici les législatives prévues le 31 Juillet prochain, ces nouveaux, issus de l‘opposition, pourront convaincre les citoyens sur leur capacité à résoudre, au plus vite, les nombreux problèmes qui les assaillent. L’avenir nous le dira. Mais ce qu‘il faut retenir c’est de savoir que le populisme ne peut pas créer des emplois mais plutôt fait naître des espoirs souvent déçus à cause de promesses irréalistes et irréalisables.
Le leader de PASTEF, Ousmane Sonko, a pris une belle initiative, en décidant de se rendre à l’OFNAC (office national de lutte contre la fraude et la corruption) pour faire une déclaration de patrimoine. Tous les maires du Sénégal devraient lui emboîter le pas pour qu’en fin de mandat, ils puissent rendre compte aux populations. Il faut surveiller, ces maigres ressources de nos communes, comme du lait au feu.
La plupart sont rurales, donc sans ressources consistantes. Ensuite, Sonko a débaptisé certaines rues de Ziguinchor où trônaient les noms d’anciens colons, pour mettre des noms de citoyens qui ont servi, et la ville et la Nation. Bel exemple qui ne doit pas être teinté de populisme car il y a des étrangers qui ont rendu d’énormes services à notre pays et qui méritent d’être immortalisés par le nom d’une rue. L’exemple du Père français Henri Gravant qui a dirigé la paroisse de Fatick et a parcouru tout le Sine pour écrire plusieurs ouvrages sur la Culture Sereer. Il mériterait un hommage des fils du Sine en lui donnant le nom d’une rue dans n‘Importe quelle commune de la région tant il a aidé à la conservation pour la postérité des pans entiers de la vie socio-éconoco-culturelle du peuple Sereer. Cette Culture qu‘a chantée dans ses écrits, un digne fils Sereer, le Poète Président Léopold Sédar Senghor, un des chantres de la Negritude donc défenseur infatigable de la Culture du monde noir.
Chez nos voisins maliens, les choses semblent s‘accélérer quant à leur relation avec le gouvernement français. Les autorités de la junte ont demandé aux autorités françaises de retirer les militaires français de quitter, sansdélai, le territoire malien. Ce que rejette le chef de l‘Etat Français, Emmanuel Macron, qui explique que ce départ se fera dans l‘ordre, donc pas de précipitation, comme le souhaitent les autorités maliennes. Ce bras de fer entre les deux parties se fait sous une sorte d‘arbitrage de Vladimir Poutine qui veut transférer la guerre froide en terre africaine.
La tension, entre la Russie et l‘Ukraine, ce pays que Poutine menace d‘envahir, met le Mali dans une situation de règlement de compte entre deux groupes, les occidentaux et les Russes et ses alliés. Pourtant, malgré la présence des mercenaires de Wagner, les autorités maliennes continuent de nier l‘évidence en soulignant que ces militaires sont au Mali dans le cadre des accords de coopération avec la Russie. Ce que le Président Poutine a démenti sur les médias occidentaux.
Dans des déclarations très populistes, les autorités maliennes continuent de traiter les militaires français de tous les noms d‘oiseaux avec l‘approbation des citoyens, qui hier déroulaient le tapis rouge à ces militaires français qui les ont extirpés des griefs des Djihadistes qui voulaient s‘emparer de la capitale malienne. Beaucoup de jeunes maliens nés en cette année 2013 de l‘intervention française au Mali, ont comme homonyme François Hollande, président de la République française, de l‘époque. Comme quoi, les peuples sont comme des pirouettes qui tournent dans le sens du vent ! Donc, ils ne sont avec personne.
Abdou GNINGUE – Journaliste Citoyen du monde rural