Le baiser de la mort du FMI, par Mamadou Sy Tounkara
Ce qui intéresse le FMI, c’est que le pays concerné paie sa dette à ses créanciers internationaux. Un « bon élève » est celui qui s’acquitte de cette obligation, quel que soit le coût social induit. Les démantèlements de nos systèmes éducatif, de santé, de transport, de sport et de culture ; les thérapies de choc subies par l’Agriculture, la Pêche et l’Administration; les privatisations prédatrices des années 80 sont les résultantes directes des Plans d’ajustement structurel (PAS) du FMI mis en oeuvre par Abdou Diouf dès 1981. Les résultats sont toujours les mêmes, partout au monde, la Grèce étant le dernier exemple : augmentation de la pauvreté des masses et perte de pouvoir au sommet, alors que le Fonds loue vos efforts qui ne seront jamais suffisants, du reste. (Après l’ajustement réel, il vous reste l’ajustement monétaire, avait lancé son directeur français de l’époque à Abdou Diouf pour justifier la dévaluation du franc CFA en 1994).
Aucun pays « bon élève » du FMI n’a jamais émergé et n’émergera jamais car l’orientation du Fonds n’est point le développement mais juste le contrôle de vos finances afin que vous soyez en règle avec les grands banquiers et les pays créanciers. Le Sénégal consacre à sa dette 600 milliards CFA tous les ans (aucun ministère n’a un budget équivalent) ; nous empruntons 30 milliards tous les mois alors que nous payons 50 milliards pour le service de cette dette.
Quand le FMI vous loue, c’est que votre peuple souffre et est mécontent de vous. Un véritable baiser de la mort.
Mamadou Sy Tounkara
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