L’art de la victimisation chez le leader du Pastef ou le paroxysme de l’irresponsabilité
L’art de la victimisation chez le leader du Pastef ou le paroxysme de l’irresponsabilité
Les démêlées judiciaires du leader du Pastef se succèdent et ne se ressemblent pas ; Elles ont toutes le même fil conducteur alimenté par une auto victimisation ,depuis sa défénestration de la fonction publique .Notre société, comme toutes les sociétés africaines, a tendance à porter un regard complaisant pour une personne déchue et oublie très rapidement les faits pour lesquels elle a été démise. La victimisation peut être définie comme la tendance chez une personne à perdre le contrôle de sa vie, à laisser les forces extérieures influencer sa vie. Ce qui était au départ une simple affaire de frustration, devient aujourd’hui un projet politique intégrant des influences extérieures extraordinaires, à l’antipode des fondements culturels de la société sénégalaise. Certains politiciens populistes instrumentent la victimisation pour gagner en notoriété et en sympathie aux yeux du public en jouant sur la psychologie des populations pour se déculpabiliser ou se justifier, les medias jouant un effet d’amplification de la victimisation. La presse est toujours présentée comme auxiliaire des bourreaux. Et pourtant ,c’est la prime à l’émotionnel et au pathos qu’entretient souvent largement la presse qui constitue le terrain idéal pour la victimisation et la déresponsabilisation .Pour atteindre son objectif de prise du pouvoir par des moyens non conventionnels ,toutes les influences extérieures négatives ,anti républicaines et anti conformistes sont admises ; Ces influences extérieures négatives s’engouffrent sur les divisions internes, politiques, religieuses ou ethniques pour prospérer. Les exemples foisonnent dans notre sous-région qui est le terreau fertile de l’extrémisme religieux .C’est dire que l’irresponsabilité et le discours violent caractérisent les personnes frustrées, lesquelles ont tendance à l’utilisation de la victimisation comme instrumentation politique.
Revoilà le leader du Pastef qui récidive en faisant un nouvel appel voilé aux jeunes à la violence au meeting du PUR à Guédiawaye , cette fois ci ,en direction du palais pour aller déloger le locataire. Après les événements du 16 Mars avec 15 jeunes ravis de ce monde, s’en suivent les événements du meeting interdit de Mbacké avec son corollaire de destruction de biens publics et privés et l’appel à manifester avorté ,lancé par le leader du Pastef à la veille de son face à face avec Mame Mbaye Niang au temple de Thémis .Au fur et à mesure qu’on avance dans l’agenda judiciaire pour le règlement de ses affaires pendantes, le leader du Pastef persiste et se radicalise dans la victimisation. L’attitude qui consiste à se mettre dans la posture de victimisation aussi bien pour sa défénestration de la fonction publique que ses démêlées judicaires en supposant un complot d’état imaginaire pour éliminer un adversaire politique et d’appeler les populations à un ‘’mortal combat ‘’ ,constitue la meilleure manière pour lui de se tirer d’affaire , pour un homme politique de premier rang ,dans un Sénégal où la question des bonnes mœurs et d’homme respectueux de ses semblables est centrale dans l’imagerie populaire. Pourtant, dans notre pays, nous avons l’avantage d’avoir des canaux de médiation ,de réconciliation et de pardon , mais, l’usage de ces canaux de dialogue ,exige de la responsabilité ou une reconnaissance de ses fautes lorsqu’elles sont commises ,car, l’erreur est humaine, c’est persévérer qui est diabolique. Cette méthode qui consiste à convoquer des questions politiques sans aucun lien avec des affaires ou scandales dont on est impliqué lorsqu’ils éclatent, est la meilleure façon de troubler les esprits et semer le doute dans l’opinion ; Forcément , dans une stratégie de dissimulation de fautes commises ,l’individu a tendance à utiliser l’affabulation ,la mystification et la victimisation comme mode de réaction à l’endroit des populations A ce titre, la théorie machiavélique de Goebbels devient ici opératoire et trouve toute sa substance .En effet,’’ plus le mensonge est gros, mieux il passe’’ et le peuple ne comprendra que plus tard, alors que les dégâts sont considérables. nous saisissons bien le national populisme comme stratégie politique chez le leader du pastef pour apparaitre aux yeux de l’opinion comme un martyr dans une supposée persécution politique et pour faire croire l’illusion en agissant sur l’émotion des populations .Ce courant de pensée qui touche aussi bien des sensibilités politiques extrémistes de droite , de gauche ou religieuses qui veulent arriver au pouvoir par des moyens détournés , prend surtout des aspect démagogiques en soutenant ou en préconisant des solutions simplistes à divers problèmes sociaux .Or, dans ce contexte de mondialisation effective depuis la nuit des temps et son corollaire de déplacement des populations , le national populisme est devenu une propagande pour des politiciens peu vertueux dans le but d’ accrocher des populations qui croient que les étrangers sont à l’origine de leurs difficultés économiques.
A ce propos, Grezel Christian disait ‘’que l’homme politique est devenu un si habile manipulateur qu’il se rapproche de l’illusionniste’’, ce à quoi Emile de Girardin ajoutait, ‘’que la politique d’illusions est une politique fatale, elle conduit à la décadence’’. Mais, le plus cocasse dans ces histoires de démêlées judicaires du leader de Pastef est ,quand il décrète, à partir de là ,une révolution au Sénégal, balayant ainsi de la main ,désormais, la voie démocratique comme unique moyen d’accéder au pouvoir par l’expression libre du suffrage universel. La révolution est définie comme un renversement brusque d’un régime politique par la force contre un ordre établi, un changement violent dans la structure politique et social d’un état. Or, la plus part des membres de pastef sont de petits bourgeois, loin des masses paysannes et de la classe ouvrière.
En raison de ce grand écart avec les masses laborieuses pour conduire une vraie révolution, Pastef utilise la jeunesse immature fortement modelée par les réseaux sociaux et autres supports multimédia en exploitant leurs difficultés d’intégration économique et sociale, mais, ces derniers ont surtout un désir d’incorporation et perdront toute spontanéité dès qu’ils participeront à la gestion de la société. Cette jeunesse désœuvrée est la cible de propagandistes populistes pour simplement entretenir des révoltes, précisément , parce qu’elle n’est pas équipée pour résister, pour endurer, bref, pour faire une révolution .C’est dire que la révolution sonkiste proclamée est simplement une fuite en avant. Toutefois, en faisant appel aux forces extérieures obscures, aux sécessionnistes et autres conspirateurs djihadistes ou lobbyistes du pétrole ou du gaz pour lui servir de bouclier, l’irresponsabilité atteint son paroxysme ,au point qu’aucun sénégalais ne devrait s’aventurer dans cette voie.
Kadialy GASSAMA