Lafia Diop : la Lionne de Khalifa
L’incarcération de Khalifa Sall la retourne et bouscule ses convictions. Mais elle allume ses capacités de femme de refus, notamment celle de l’injustice. alors au gré de ses pensées toutes en fulgurances, elle dépose sur les réseaux sociaux de simples évidences, pour qui sait réfléchir. Lafia DIiop se bat corps et âme pour la libération et la réhabilitation de son ami et patron, Khalifa Sall. elle livre aussi ce combat, adossée à ses profondes convictions socialistes. portrait d’une tranquille rebelle.
Elle créée sa boîte de messagerie urbaine tranquillement et se voit proposer en 2009 par Khalifa Sall de faire partie de son aventure à la Mairie de Dakar. Elle accepte d’emblée surtout qu’en plus de sa qualité de nouveau maire, Khalifa Sall est son ancien beau-frère, et qu’ils ont su nouer des relations amicales et de confidences, et aussi de confiance. Ce qui lui fait dire que «si elle ne savait pas Khalifa innocent, elle ne se battrait pas pour lui».
Elle apprécie dans son travail qu’un maire arrivé là en coalition Benno Siggil Sénégal administre sa responsabilité en association avec ses alliés, et se dote de 19 adjoints les représentant. Lafia Diop chargée de mission pour la Coopération Internationale et devient Conseillère technique à l’Hôtel de Ville. Elle définit son patron comme étant souple, affable, humble et disponible, toujours d’égale humeur.
Son combat d’aujourd’hui est évident. Elle se bat parce que c’est pour elle une situation injuste et arbitraire, convaincue par les actes mêmes posés par le pouvoir que Khalifa Sall est un détenu politique. Alors elle diffuse sur les réseaux sociaux ses écœurements, et ses indignations.
Par petites phrases… du genre : «Que devrait penser Dieu d’une personne qui interdit à un musulman d’aller prier un vendredi» ? Ou plus sensibles comme cette phrase empruntée à Martin Luther King qui affirme que «A la fin, nous nous souviendrons, non pas des mots de nos ennemis, mais du silence de nos amis».
Alors Lafia Diop lutte. Les réseaux sociaux l’ont appelée «la Lionne de Khalifa», mais son combat n’est pas isolé, et même si elle sensibilise dans sa commune de Hann, d’autres par petits groupes font de même, comme elle soutient aussi le combat des «19» un peu chatouillées par la police cette semaine.
Avec ses collègues de la mairie, elle organise tous les mercredis dans la cour de l’Hôtel de Ville, un petit sit-in, dans un dress-code tout en blanc, couleur de la Paix et de son emblématique colombe. La riposte vient des femmes et l’Histoire enseigne que dès qu’un pouvoir s’en prend aux femmes qui crient leur révolte, mal lui en a cuit. Encore plus efficace que bien des campagnes de dénigrement à l’international.
Pour Lafia Diop, ce qui arrive à Khalifa Sall relève de l’injustice. «Ces pratiques existent depuis des années, pourquoi n’y aurait-il pas droit, comme tant d’autres ?» Pape Diop, ancien Maire de Dakar rajoute d’ailleurs que «30 millions par mois, c’est peu pour la tâche de solidarité d’un maire comme celui de Dakar».
Son tempérament de combattante lui fait dire «qu’on ne lâchera pas, ce sera sans états d’âme, parce que la cause est juste». Lafia Diop a rendu visite à son patron à plusieurs reprises, et le trouve en forme et confiant.
Elle sera de la manifestation de ce vendredi vers l’Obélisque, pour dire non à ce nouveau PSE qui surtout ne signifiait pas «Plan Sénégal Emprisonnement», lorsque une grande partie du peuple Sénégalais soutenait un régime qu’il avait largement soutenu pour arriver au pouvoir. C’est le sens du combat que Lafia Diop mène avec conviction et tranquille détermination. Et par évidente fidélité.
Source : l’As via Seneplus