L’Affaire Alain FOKA divise les patrons de RFI, une manœuvre des autorités Camerounaises?
Le directeur de l’Observatoire des médias et de l’opinion publique au ministère de la Communication (Mincom), Charles Atangana Manda a saisi le directeur Afrique, Christophe Boisbou-vier et le rédacteur en chef Afrique, Laurent Correau de Radio France internationale (Rfi) à propos du déséquilibre constaté sur le plateau de l’émission le «Débat africain», lors de l’édition du 11 mai 2020 à laquelle le présentateur a invité Abdoulaye Thiam dit Calibri Calibro.En réponse, Christophe Boisbouvier a écrit: «Monsieur le directeur, cher Charles, nous avons bien pris note de vos remarques suite à l’émission Le débat africain sur les lanceurs d’alerte en Afrique, ce 10 mai sur Rfi. Nous avons bien écouté cette émission, comme nous suivons toutes les «Débats africains». Comme vous, nous sommes attachés à l’indépendance et à l’équilibre de l’information. Suite aux propos de M. Calibri Calibro, nous sommes prêts à faire entendre la réaction de Monsieur le ministre de la Communication du Cameroun.»
Si en tant que directeur de l’Observatoire des médias et de l’opinion publique, Charles Atangana Manda avait le droit de s’indigner de cette faille. Beaucoup de sons décelés dans son propos des relents tribaux. M. Atangana Manda ayant utilisé l’expression «proximité sociologique avec un acteur politique de l’opposition». Il écrit en effet, «le ministre de la Communication du Cameroun, me charge par la présente, de prendre langue avec vous, pour m’assurer que vous avez suivi l’émission «Le Débat Africain», animé par M. Alain Foka, édition de ce 10 mai 2020». ; Suffisant pour que la toile s’embrase. Traitant Atangana Manda de tribaliste. Lui qui souligne qu’il accorde une ! place de choix à cette radio française, qui a rarement eu un regard objectif sur Yaoundé.
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Dans sa réponse Christophe Boisbouvier suggère que «si cela convient à M. le ministre, son point de vue pourra être enregistré cette semaine pour diffusion au début du prochain Débat africain, ce dimanche 17 mai.» Un son de cloche pas du tout du goût de la présidente du groupe, Cécile Mégie qui dans sa réponse au porte-parole du gouvernement camerounais, a réaffirmé sa «pleine et entière confiance à M. Alain Foka qui a présenté ce magazine en se conformant aux règles d’équilibre et d’honnêteté qui prévalent sur les antennes de Rfi». Et de regretter aussi les «sous-entendus ethniques» contre son collaborateur. Enfin, elle réitère que Rfi est disposée à enregistrer la réaction du ministre René Sadi pour diffusion à la prochaine édition du «Débat Africain» le 17 mai 2020.
Un droit de réponse annoncé en coulisses. Mais qui n’a pas été porté à l’antenne au cours de l’édition d’hier. Pour autant dans son rôle de gendarme, Charles Atangana Manda entend rester vigilant et attentif à ce qui est publié ou diffusé comme information sur le Cameroun. Une mission qui fait partie de ses compétences et prérogatives. «Je défends l’image du Cameroun. Je défens ces attaques incroyables sur l’antenne Rfi, contre la République du Cameroun, contre le gouvernement camerounais. C’est mon travail au quotidien (…) Il y a eu une mauvaise interprétation. Aucune connotation tribale. Pour moi, je ne sais pas qui est Ewondo, qui est Bamileké», a souligné le directeur de l’Observatoire des médias.