LA FILIÈRE DE L’ANACARDE ’’SOUFFRE D’UNE MAUVAISE ORGANISATION » (MINISTRE)
La filière de l’anacarde génère des revenus annuels de l’ordre de 30 milliards de francs CFA au Sénégal mais souffre d’une ’’mauvaise organisation’’, a estimé, vendredi, à Ziguinchor (sud), le ministre du Commerce, Alioune Sarr.
« L’anacarde est une filière qui produit 20 000 tonnes par an. Près de 350.000 personnes réparties dans quatre régions travaillent dans ce secteur qui génère 30 milliards par année’’, a-t-il dit lors d’un comité régional de développement (CRD) spécial consacré à ce secteur.
Malgré tout, la filière de l’anacarde au Sénégal « souffre de plusieurs difficultés dont la mauvaise organisation », a expliqué le ministre Alioune Sarr, également en charge du Secteur informel, de la Consommation, de la Promotion des produits locaux et des PME.
Des autorités administratives et locales, des opérateurs économiques et plusieurs acteurs de la filière anacarde ont pris part à cette rencontre dont le but est de « prendre ensemble les décisions qui s’imposent », en vue de mettre sur pied une stratégie pouvant booster la filière.
Ce CRD devrait également amener les acteurs à échanger entre eux, pour arriver à établir un diagnostic de la filière.
« Nous sommes là pour vous écouter et prendre des décisions ensemble (…), parce que cette filière se heurte à de très nombreuses difficultés. Il faut faire le diagnostic, agir ensemble et mettre sur pied une stratégie », a souligné Alioune Sarr.
Il a souligné « l’importance de cette filière qui emploie plus de 14% de la population » dans les zones de production de l’anacarde, à Fatick (Sokone), une partie de la zone des Niayes et en Casamance (Sédhiou, Kolda et Ziguinchor).
« Il faut surtout la mise sur pied d’une interprofession anacarde. Cette filière constitue une chaine de valeur entre producteurs, collecteurs de noix, gérants d’unités de transformation et commerçants. A l’instar des filières comme l’oignon ou la mangue, il faut une interprofession », a insisté le ministre du Commerce.
« Des pays comme la Côte d’Ivoire (premier exportateur mondial d’anacarde) ont fait de grandes avancées dans cette filière en doublant presque leur production nationale en trois ans. Il est possible de le faire au Sénégal qui peut atteindre les 100 000 tonnes par an », a-t-il poursuivi.
Le ministre du Commerce a déploré « le niveau très faible » de la transformation de la noix et de la pomme d’acajou. « Moins de 3% de la production sont transformées au niveau local. Près de 98% sont exportées surtout en Asie. Nous invitons fortement les industriels à investir dans la transformation », a-t-il plaidé.
Dans cette perspective, le ministre du Commerce a signalé l’existence d’un fonds de 26 milliards de francs CFA, dédié à l’accompagnement du secteur.
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