LA CEDEAO ENVISAGE UNE RÉUNION SUR LE BURKINA FASO, À ABUJA
Le président en exercice de la CEDEAO, Macky Sall, a insisté samedi sur l’éventualité d’une conférence des chefs d’Etat de cette organisation sur la crise politique au Burkina Faso, indiquant qu’elle pourrait se tenir à Abuja, au Nigeria.
« Nous allons rendre compte à la conférence des chefs d’Etat », a dit M. Sall à la presse, à Ouagadougou, à la fin d’un entretien avec le président de la transition renversé jeudi, Michel Kafando.
Ses pairs pourraient « devoir convoquer, en urgence, à Abuja peut-être », une conférence sur le Burkina Faso, a-t-il ajouté, en présence de M. Kafando et du président béninois Thomas Yayi Boni, désigné facilitateur du dialogue politique burkinabè par la CEDEAO.
M. Sall n’a pas avancé de date concernant cette réunion, qu’il a avait déjà évoquée vendredi sans indication de lieu.
Macky Sall et Thomas Yayi Boni ont rencontré Michel Kafando dans une résidence officielle située à Ouaga 2000, un quartier de la capitale.
« Nous avons échangé avec le président Kafando sur la situation et les mesures d’urgence à mettre en œuvre pour le retour à la normale. Tout à l’heure, nous allons recevoir le général Diendéré. Ce sera la clôture des consultations », a poursuivi le chef de l’Etat sénégalais.
« Un scéma » de sortie de crise
En présence de son homologue béninois, il a rencontré séparément des leaders politiques et des responsables de la société civile du Burkina Faso, vendredi et samedi.
La concertation menée par Macky Sall et Thomas Yayi Boni pour la CEDEAO a commencé par une audience avec Gilbert Diendéré, proclamé président du pays par des éléments du Régiment de sécurité présidentielle (RSP), une unité d’élite de l’armée burkinabè.
« Toutes les parties ont été entendues. Nous avons un schéma qui se met en place », a dit Macky Sall, avant d’ajouter : « D’ici la fin de l’après-midi, nous pourrons être plus explicites par rapport à ce que la classe politique et la société civile burkinabè pourront elles-mêmes trouver comme formule, puisque nous sommes des facilitateurs. »
« Avec les Nations unies, espère-t-il, nous pourrons aider le pays à sortir de [cette situation] difficile, à poursuivre sa transition et à aller aux élections. »
Mohamed Ibn Chambas, représentant des Nations unies en Afrique de l’Ouest, a participé aux discussions des délégués des chefs d’Etat de la CEDEAO avec les leaders politiques et de la société civile.
Samedi, des leaders de l’opposition à l’ancien président Blaise Compaoré ont été reçus en premier par les dirigeants béninois et sénégalais.
Parmi eux se trouvaient Marc Roch Kaboré, Zéphirin Diabré, Bénéwendé Sankara et Sara Séré Sérémé.
« Nous avons demandé [aux facilitateurs] que soient rétablis les organes de la transition (…) jusqu’à l’organisation d’élections transparentes », a déclaré M. Kaboré à la presse.
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