L’ Économie Sociale et Solidaire et La Responsabilité Sociétale de l’Entreprise: Au cœur du développement de l’Afrique.
C’est la conviction que je défends pour la construction future du continent africain. Une ar- chitecture qui devra permettre à l’Afrique de tracer sa propre voie, en fonction de son histoire, de ses valeurs et de ses aspirations. Ce qui exigera à la fois audace, courage, imagination et créativité.
Je pars d’un constat qui est un aveu d’échec du néolibéralisme dans un contexte de mondiali- sation New look et de recomposition géopolitique et géostratégique ayant comme déterminants : l’accroissement de la pauvreté des pays du tiers monde, le changement climatique, la crise alimen- taire, la crise énergétique, la crise sécuritaire, la crise culturelle et identitaire ainsi que la montée de l’Islam radical. Autant de conséquences et d’excès du système néolibéral qui façonnent l’hydre à plusieurs têtes à l’origine de la crise des valeurs qui frappe notre monde d’aujourd’hui.
Pour relever autant de défis, je propose une déclinaison de grands principes sur la base desquels pourrait se construire l’Afrique de demain. J’estime que le renouveau africain qui fait écho aux obligations positives de l’ESS et de la RSE, pourrait constituer à la fois une nouvelle dynamique économique et une réponse pour l’emploi des jeunes, l’autonomisation des femmes, la réalisation des souverainetés alimentaires et énergétiques, la lutte contre la pauvreté et l’équité territoriale entre autres défis.
Je défends ardemment l’idée du retour aux principes de base du développement endogène, fondé sur les aspirations légitimes et les ressources propres de l’Afrique. Je prône à cet effet le renou- veau du mouvement coopératif et de la mutualisation, couplé à une approche adaptative d’une voie africaine de la RSE qui intégrerait la sensibilité humaniste et le développement durable, articulée à une nouvelle forme de gouvernance consensuelle arrimée à de nouveaux modèles de dotations factorielles, à travers les coopérations bilatérale et multilatérale.
Par ailleurs, je mets en exergue le caractère déterminant de la maîtrise des mécanismes et des instruments financiers, ainsi que l’importance des cadres réglementaires, juridiques et institution- nels qui permettront d’orienter les choix et les décisions des différents acteurs économiques.
Plus que tout, je souligne l’importance de l’engagement territorial et de la volonté politique pour lutter contre les inégalités.
Afin d’alimenter la réflexion des décideurs politiques, des entrepreneurs ou des représentants de la société civile qui seront partie prenante du Renouveau du continent Africain, je propose une définition de 500 mots qui pourraient permettre aujourd’hui de mieux appréhender une adaptation africaine de l’ESS et de la RSE. Je partage ma conviction que, loin de servir de modèles « prêts à l’emploi », les initiatives et les choix qui ont jusqu’ici permis à l’ESS et à la RSE de se déployer, constituent de formidables inspirations pour construire une Afrique prospère et réconciliée avec elle-même. .
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Après une maîtrise au Centre Africain d’Études Supérieures en Gestion (CESAG), un DEA en Sciences de Gestion a l’Université Cheikh Anta Diop, un MBA en Management International à Paris- Dauphine, Un doctorat en Sciences de Gestion à l’Université d’Orleans, et un Doctorat Exécutif à Paris- Dauphine, Dr. Cheikh Kanté a poursuivi sa carrière d’enseignant-chercheur et de Chef d’entreprises.
En dehors de ses fonctions ministérielles, il est Président du Conseil départemental de Fatick et Président de l’Université de l’Excellence Africaine (UEA) de Dakar.