Khalifa Sall : «Dans ce pays, si on ne parle pas …»
Khalifa Sall a profité d’une session du Conseil municipal de la ville de Dakar pour dire ses quatre vérités au ministre du Renouveau urbain. Lequel est en train aujourd’hui de lui disputer, dit-il, des compétences ne relevant que des collectivités locales.
«Dans ce pays là, si on ne parle pas, les gens pensent qu’on n’a rien à dire ou rien à faire. Donc nous voulons que l’opinion sache que c’est des projets. Nous nous n’avons pas l’habitude de parler pour dire qu’on a des projets. Nous voulons toujours que ça démarre. Mais malheureusement quand vous ne parlez pas on vient vous dire : “voilà …” C’est ça qui nous gène un peu et c’est ça qui nous oblige à parler. Sur ces questions-là (l’embellissement de la ville), parce que c’est des compétences naturelles de la ville, nous avons les moyens de les exercer et nous n’avons pas encore demandé de soutien ni de secours.
Nous, nous savons ce que nous avons à faire et nous allons le faire inchallah», a affirmé le maire de Dakar.
Khalifa Sall qui n’entend pas laisser le département ministériel dirigé par Diène Farba Sarr lui marcher sur les pieds a exprimé sa détermination à se donner les moyens d’en informer qui de droit.
«Avec le ministère du Renouveau urbain, il existe quelques petits problèmes dont nous voudrions que l’opinion soit informée ainsi que le Conseil municipal pour qu’il n’y ait pas de problèmes, pour qu’il n’y ait pas de confusion. Il s’agit de compétences qui relèvent de la compétence de la ville que la ville de Dakar a toujours exercée depuis 1960. (…).
Donc à la Place de l’indépendance, à la Place de la Nation, sur la corniche, le ministre du Renouveau urbain dit avoir des projets. Ces projets-là auraient pu être utiles si ceux qui ont la compétence naturelle de les faire n’avaient pas d’idées, n’avaient pas pris d’initiatives, n’avaient pas de projets et n’étaient pas en train de les conduire. Et puisque nous voulons qu’à chaque fois que l’opinion soit informée, nous avons voulu informer l’opinion sans polémiquer ni rien parce qu’il s’agit uniquement de mettre tout le monde à niveau», a-t-il précisé.
«S’il s’agit de l’aménagement de la Place de l’indépendance, j’ai eu à expliquer que c’est un projet qui date de 2010. Nous avions lancé un appel d’offre global pour une manifestation d’intérêt, un concours d’architecture et d’idées pour aménager toutes les grandes artères de Dakar et les principales places.
20 et quelques bureaux d’architectures ont répondu. Nous avons fait les présélections. En 2011, on a reçu toutes leurs propositions, mais de 2009 à 2014, nous avions donné la priorité aux ressources humaines, à l’école, à la santé, à la culture, à la voirie, à l’éducation et un peu au sport», a confié le maire.
Khalifa Sall de préciser, à cette occasion que «le deuxième mandat est dédié aux infrastructures, aux investissements id’nfrastructures”. “C’est la raison pour laquelle dès 2012, nous avons entamé les discussions avec les partenaires pour l’aménagement de la Place de la Nation, la Place de l’indépendance, Dakar City Center qui est un palais de congrès, le Dakar Business Center qui est une cité d’affaires dans l’ancien terrain de Sud que nous avions acheté. Nous avons un certain nombre d’investissements comme ça et nous avions décidé de lancer les travaux en 2014/2019. On en est là !», précise-t-il.
Afin de prouver que la mairie de Dakar a les moyens de ses ambitions, il a cité en référence le financement acquis pour la Place de l’indépendance qui se chiffre à quelques 4 milliards de nos francs. Montant que le maire de Dakar-Plateau, Alioune Ndoye trouve un peu dérisoire.