Candidat déclaré à la prochaine présidentielle, Idrissa Seck s’est intéressé à la situation assez électrique qui prévaut actuellement. L’ancien maire de Thiès sermonne Ousmane Sonko et invite aussi le président Macky Sall à prendre ses responsabilités, afin que la quiétude revienne.

« Car Dieu n’est pas un Dieu de désordre, mais de paix », cette citation de Friedrich Nietzsche résume assez fidèlement la sortie d’Idrissa Seck sur la situation socio-politique actuelle. La situation de tension qui prévalait depuis plus de deux ans a été envenimée par le verdict de l’affaire Sweety Beauté opposant Adji Sarr à Ousmane Sonko. Le maire de Ziguinchor a finalement écopé d’une peine de deux ans ferme pour corruption de la jeunesse. Les péripéties qui ont émaillées cette décision de justice ne laissent personne indifférent. C’est ainsi que le candidat à la prochaine présidentielle, Idrissa Seck est monté au créneau, afin de calmer les esprits.

« Aujourd’hui, nous avons une urgence : restaurer l’ordre et prêter à la Justice la puissance publique nécessaire à son exercice plein et entier, sans menaces ni pressions d’aucunes sortes. Nous devons apporter tout notre soutien à nos vaillantes Forces de défense et sécurité, en charge de rétablir l’ordre et la sérénité dans nos rues, sans brutalité ; exercice très difficile face au consortium de menaces à affronter », déclare le patron de Rewmi.

Ensuite, l’ancien Premier ministre s’adresse à son « jeune frère et/ou neveu Ousmane ». Le candidat déclaré à la prochaine présidentielle l’invite à ne pas se laisser enivrer par la vague de soutiens de tous ces acteurs qui se servent de son leadership, afin de faire avancer leurs propres plans. « Rappelez-vous nos échanges du 27 mars : ne pas confondre le temps judiciaire et le temps politique. Le pouvoir politique ne peut ni ne doit influencer le cours de la justice. En revanche, le Chef de l’Etat, avec le soutien de sa majorité parlementaire, a le pouvoir, après le temps judiciaire, d’atténuer voire d’abroger ce que la justice aura décidé. C’est la fonction dévolue à la grâce présidentielle et au mécanisme de l’amnistie qui permet un nouveau départ », lance-t-il au leader de Pastef.

« Face aux épreuves qui te frappent, poursuit-il, je te redis mon soutien sous la forme que tu connais déjà de moi : la Vérité, pas la vile flatterie du genre ‘’Ousmane Mou Sell Mi’’. Tu as commis des erreurs, beaucoup d’erreurs. Mais tu mérites une seconde chance. Ne la gaspille pas », ajoute Idrissa Seck.

En outre, malgré la tension et tous dommages collatéraux qui vont avec, Idrissa Seck refuse de faire dans les sentiments. Il rappelle à l’État ses responsabilités et l’exprime comme suit : « Le Président de la République ne doit se laisser ni impressionner ni distraire par le concert de réactions émotives que soulèvent les images insoutenables de violence dans les rues de quelques-unes de nos villes, tellement souvent habituées au calme et à la sérénité ».

Selon l’ancien maire de Thiès, les manifestations qui découlent de ce verdict est la porte ouverte à des menaces encore plus graves sur le Sénégal. « L’affaire Ousmane Sonko n’est que le prétexte, pour beaucoup d’autres acteurs, d’attaquer notre pays. Les bandits qui profitent du chaos apparent pour piller. Les djihadistes qui guettent la moindre occasion pour faire avancer leurs cellules dormantes. Les séparatistes violents, de plus en plus à l’étroit, face aux avancées significatives de la paix dans notre région sud avec des dépôts d’armes rassurants. Des puissances étrangères, dont le Sénégal est perçu comme une plate-forme devant servir leurs intérêts géostratégiques. Les intérêts économiques et financiers aux aguets pour s’accaparer de nos ressources pétrolières, gazières et minières ».

Majoritaires dans les rangs des manifestants, il a jugé aussi nécessaire de s’adresser aux jeunes. « Je comprends votre colère et votre impatience de voir se matérialiser, ici et maintenant, les nobles idéaux qui habitent vos cœurs : plus de justice sociale, plus d’emplois et de revenus, plus d’alimentation, d’éducation et de santé, plus de gestion sobre et vertueuse, plus de patrie et moins de partis. Mais retenez ceci : votre Sénégal est le fruit des efforts des générations passées, qui ont fait ce qu’elles ont pu, pour vous offrir une nation plurielle mais indivisible, respectée dans le monde, pacifique et stable. A charge pour vous de le détruire ou, comme je vous y invite, de l’embellir, de l’améliorer, de le construire et de le faire davantage progresser ».

Mamadou Diop (enqueteplus.com)

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