HUMANITAIRE: Un ancien ministre français prédit la disparition programmée des ONG internationales
Les ONG internationales actives dans l’humanitaire vont progressivement céder la place aux locales suivant un processus inscrit « dans le fil de l’histoire » correspondant à « la disparition programmée du dernier signe de la colonisation », prédit Jean-François Mattei, président du Fonds de la Croix-Rouge française.
« Je pense que c’est une nécessité », a déclaré M. Mattei, dans un entretien paru dans l’édition de jeudi du quotidien national Le Soleil, en parlant de la transition humanitaire qui devrait voir les ONG internationales céder progressivement la place aux ONG locales.
« Cela prendra du temps, peut-être une décennie, mais je pense que c’est nécessaire », a ajouté Jean-François Mattei, qui vient de publier un essai intitulé « L’humanitaire à l’épreuve de l’éthique ».
« J’ai beaucoup réfléchi aux problèmes de souveraineté. Les Etats souhaitent qu’on respecte leur souveraineté nationale et c’est normal », a fait observer Jean-François Mattei, dans une interview parue dans l’édition de jeudi du quotidien national Le Soleil.
M. Mattei, ancien ministre de la Santé sous le président Jacques Chirac, a dirigé la Croix-Rouge française pendant une dizaine d’années avant de devenir membre du conseil de direction de la Fédération internationale de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge.
« Les Etats souhaitent qu’on respecte leur souveraineté nationale et c’est normal. Cinquante ans après les indépendances, peut-être que ces Etats veulent assumer eux-mêmes la responsabilité de leur propre population », a-t-il fait observer.
Il a également relevé « le désir de souveraineté des ONG locales », qui « veulent décider » et « ne veulent pas être seulement les petites mains et on a les personnes elles-mêmes, ce qu’on appelle la souveraineté individuelle’’.
« Je pense que c’est inscrit dans le fil de l’histoire, ce sera l’autonomie, l’émancipation, ce sera la disparition programmée du dernier signe de la colonisation », a-t-il déclaré.