Honorable Thierno Alassane SALL, s’il vous plaît, ne confondez pas Perfusion et compensation !
J’ai vu avec stupéfaction, l’honorable député Thierno Alassane Sall, déclarer ou
plutôt décréter avec beaucoup d’emphase «Que Fada a mis Sonacos sous
perfusion!».
En en tant que Président du Conseil d’Administration qui préside les Conseils et
Assemblées générales des actionnaires de cette Société Nationale stratégique,
j’avais l’obligation d’apporter des éclairages d’abord à l’honorable député mais aussi,
d’éclairer l’opinion sur la situation réelle de Sonacos sa.
L’honorais Thierno Alassane Sall a besoin de quelques éclairages puisque qu’il s’est
aventuré dans un domaine que manifestement, il ne maitrise pas.
1- La perfusion, on dit qu’une entreprise est sous perfusion lorsqu’elle qu’elle ne
couvre ses charges d’exploitation que grâce à des appuis ou subventions financières
extérieures, celles de l’Etat en particulier.
2-La compensation est la couverture par l’Etat d’une perte d’exploitation d’une
entreprise publique ou privée résultant de la fixation par lui (l’Etat) d’un prix qui n’est
pas conforme à celui du marché pour des raisons diverses; notamment, pour le cas
du prix au producteur de l’arachide, d’une volonté de soutenir le paysan producteur.
Par exemple si le prix du marché calculé par le CNIA (Comité National
Interprofessionnel de l’Arachide) sur la base d’un modèle préétabli est de 225 f le
kilogramme et que l’Etat fixe ce prix à 250 f pour appuyer le producteur de 25 f par
kilogramme, on dit que l’Etat subventionne le producteur de 25 f par kilogramme.
Par contre pour les huileries dont le prix d’achat au producteur est une charge, l’Etat
en vertu du protocole Etat/ Huiliers signé en 2014, les compense (Sonacos, Cpeol,
Wao, etc ). Pour cette différence de 25 Fcfa sur le prix économique du marché.
Dans mon explication et par soucis de pédagogie, je me limite à l’esprit de la
compensation, pour la bonne compréhension de nos lecteurs.
Mais sur le plan technique, le calcul de cette compensation est plus complexe que
ce que je décris, puisque faisant intervenir d’autres paramètres comme le rendement
huile et tourteaux des graines.
En résumé, retenons que depuis l’avènement du Président Macky Sall, dans le
secteur de l’agriculture, pour la filière arachide en particulier, l’Etat subventionne le
prix au producteur payé au paysan et en même temps, compense les pertes
d’exploitation des huiliers, pour lesquels le prix au producteur est une charge à peu
près égale ce différentiel de prix.
D’ailleurs, du fait de l’instauration de la taxe sur les exportations d’arachides, cette
compensation d’exploitation était payée aux huiliers (pas uniquement à Sonacos) à
partir des taxes collectées sur les graines d’arachides exportées.
3-Enfin, pour la Sonacos que vous décrivez comme une entreprise malade, je
voudrais faire quelques éclairages.
Puisque vous vous réclamez urbi et orbi du patriotisme, sachez que lorsque cette
entreprise qui s’appelait Suneor était nationalisée courageusement par le Président
Macky Sall en décembre 2015, sa situation (résumée) était la suivante, 7146 tonnes
d’arachides collectées, toutes les usines à l’arrêt, des pertes cumulées de plus 45
milliards, une dette de plus de 65 milliards, les salaires des travailleurs payés tous
les mois par l’Etat du Sénégal, etc.
Apres six ans de gestion comme entreprise du secteur parapublic sénégalais, depuis
2016 Sonacos paye sans discontinuer, tous les mois, les salaires des travailleurs et
ses fournisseurs à partir de son exploitation, après avoir été recapitalisé et
restructuré financièrement, sa dette est épongée pour l’essentiel, son chiffre
d’affaires a atteint les 72 milliards et cerise sur le gâteau elle a enregistré pendant 3
année consécutives (2020, 2021, 2022) sous la direction de Modou Diagne Fada,
des résultats bénéficiaires, qui lui ont permis de payer des primes à son personnel.
En terme de bilan, l’entreprise s’est enrichie, puisque son capital est passé, du fait de
l’augmentation de ses réserves, de 20 milliards à plus 22 milliards 500 millions. Voilà
la situation réelle de Sonacos Sa au jour d’aujourd’hui !
Certes les contraintes et difficultés ne manquent pas et elles ont principalement pour
noms, difficultés d’approvisionnement en graines du fait de la concurrence et de la
spéculation sur les marchés avec l’exportation des graines et la vétusté des
équipements industriels pour lesquels, l’Etat a signé une lettre garantie de 20
milliards pour leur renouvellement.
Youssou DIALLO
PCA de Sonacos Sa
Président du Club Sénégal Émergent