France – Allemagne en demi-finales, une rivalité de plus de 30 ans

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La rencontre France-Allemagne en demi-finales de l’Euro prévue jeudi à Marseille promet de raviver de profondes rivalités vieilles de plus de 30 ans entre les Bleus et la Mannschaft. Retour sur les matches de ces trois dernières décennies.

Cela fait plus de trente ans que la France attend de prendre sa revanche contre l’Allemagne en demi-finales d’un grand tournoi. Les Bleus retrouvent, jeudi 7 juillet, à Marseille, les joueurs de la Mannschaft, 34 ans presque jour pour jour après la défaite de la génération Platini et le traumatisme de Séville en demi-finale du Mondial-1982. Deux ans après l’élimination du Mondial-2014 à Rio en quarts de finale, les hommes de Didier Deschamps auront une revanche certaine à prendre.

1982 : le traumatisme de Séville

Séville 82. La simple évocation de la ville andalouse associée à cette année ravive dans la conscience collective française le souvenir de l’une des soirées qui a marqué le sport tricolore. C’était un jeudi, un 8 juillet, soit quasiment jour pour jour 34 ans avant la demi-finale de l’Euro-2016 au Stade Vélodrome de Marseille.

Le gardien allemand Harald « Toni » Schumacher qui percute le milieu français Patrick Battiston, le tir d’Alain Giresse qui donne l’avantage (3-1) aux Bleus en prolongation, le retour des Allemands et la fatidique séance de tirs au but finalement perdue sur l’échec de Maxime Bossis. Tous les ingrédients étaient réunis pour faire de cette chaude soirée un mythe.

Le souvenir du dernier affrontement en compétition contre les rivaux Allemands en 1958 (victoire 6-3) est bien lointain pour les joueurs de Michel Hidalgo et son carré magique au milieu du terrain, composé de Michel Platini, Alain Giresse, Jean Tigana et Bernard Genghini.

Après l’ouverture du score de Pier Littbarski, les Bleus sont déchaînés : Platini égalise sur penalty, puis en prolongation Marius Trésor d’une magnifique reprise de volée et Giresse d’un extérieur du droit donnent l’avantage aux Bleus. La qualification est à portée de mains. C’était sans compter sur le retour des Allemands par Karl-Heinz Rummenigge et Klaus Fischer (3-3) et la séance de tirs au but (5-4).

Héroïque, cette équipe qui sera sacrée championne d’Europe deux ans plus tard, aura l’occasion de prendre sa revanche en 1986 au mondial mexicain.

1986 : la déception de Guadalajara

Le décor a changé, les effectifs aussi, puisque Luis Fernandez a remplacé Genghini dans le carré magique français. Et le joueur du Paris SG a envoyé son équipe en demi-finales du mondial mexicain grâce à un tir au but victorieux dans un quart de finale aussi dantesque que le match de Séville, cette fois-ci contre le Brésil de Zico et Socrates à Guadalajara.

Mais au moment d’aborder la revanche contre les Allemands de l’Ouest, l’effectif entraîné par Henri Michel, successeur d’Hidalgo à la tête des Bleus après l’Euro-84, manque de jus. De plus, Platini est blessé depuis le début du tournoi.

Cette nouvelle demi-finale entre la France et la RFA n’atteint pas le centième de la dramaturgie de Séville. Plus forts, plus costauds, les Allemands ouvrent le score à la 9e minute par Andreas Brehme et doublent la mise par Rudi Völler en fin de rencontre.

C’est la fin d’une génération dorée, la plus talentueuse que la France ait connue jusque-là.

2014 : l’inexpérience de Rio

Français et Allemands se retrouvent une nouvelle fois en phase finale de Coupe du monde, en quarts. Cette fois-ci, l’expérience est clairement du côté allemand. Alors que la France se relève péniblement du fiasco de Knysna au Mondial-2010 en Afrique du Sud, l’Allemagne de Joachim Löw dispute sa cinquième demi-finale en tournoi majeur (Euro ou Mondial).

Ce tournoi doit être celui de la consécration pour les Allemands, d’autant que leurs bêtes noires – l’Italie (qui les a éliminés en demi-finale de l’Euro-2012) et l’Espagne (vainqueur en finale de l’Euro-2008 et en demi-finales du Mondial-2010) – ne sont pas au rendez-vous des quarts de finale.

Les hommes de Didier Deschamps, qualifiés in-extremis en barrage contre l’Ukraine en novembre 2013, s’inclinent sur un coup franc : Toni Kroos sur le côté gauche trouve Mats Hummels qui trompe la vigilance de Raphaël Varane et ouvre le score.

Dans la chaleur étouffante d’une après-midi carioca, les Bleus tentent tout, mais tombent sur le meilleur gardien du monde : Manuel Neuer, qui repousse notamment un tir de Karim Benzema en fin de match.

Jeudi à Marseille, ni Hummels suspendu, ni Benzema écarté, ni Varane blessé et forfait avant le tournoi, ne seront sur la pelouse du stade Vélodrome. Place à une nouvelle page d’histoire.

Avec AFP

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