Florilège des déclarations – chocs de Oumar Sarr: Un homme en sursis continu
«L’argent sale, du dopage, de la drogue du sport, de la corruption sont au cœur des différentes campagnes de Macky Sall»
Le numéro 2 du Parti démocratique sénégalais (Pds) se fait distinguer par ses prises de position très «dures» contre le régime en place incarné par le Président Macky Sall. Placé lundi sous mandat de dépôt pour «faux et usage de faux» et «diffusion de fausses nouvelles», le député Oumar Sarr, dans un communiqué jugé très «salé», indiquait ceci au nom du Comité directeur de leur formation politique : « L’argent sale, de la triche, du dopage dans l’athlétisme, de la drogue du sport, de la corruption sont au cœur des différentes campagnes de Macky Sall.
Cet argent a financé sa campagne pour les élections municipales et locales de 2009, et la Présidentielle de 2012.
Les deux victoires qu’il a obtenues sont des victoires malpropres. Celui qui a déclaré solennellement aux Sénégalais que le socle de nos valeurs de sobriété, de vertu, de transparence et d’efficacité guidera sa gouvernance, vient par les révélations qui nous sont faites, d’être pris la main dans la poubelle où il s’est copieusement servi»
Et cette déclaration fait suite à la publication d’une information faisant état du financement de la campagne de l’opposition au Sénégal par des fonds russes pour, dit-on, faire tomber le régime du Président Abdoulaye Wade. Mais le Secrétaire général adjoint du Pds était en sursis.
«Si Karim est déchu de ses droits civiques, Macky Sall ne sera plus Président»
C’est que Oumar Sarr était dans les rangs de la liste de la Crei. Son immunité parlementaire, en même temps que celles de Ousmane Ngom et Abdoulaye Baldé, a été levée depuis 2013 pour le livrer aux «gendarmes» de l’enrichissement illicite. Ses convocations n’ont pas eu de suite. Pour l’instant en tout cas. Il n’a pas su étouffer ses émotions depuis l’arrestation de Karim Wade et surtout sa condamnation à 6 ans ferme par la Crei. Pour presque la même menace qui a valu à El Hadj Amadou Sall des mois en prison, le coordonnateur du Pds l’a échappé belle. Dans une émission Face to Face de la Tfm, il dit : «Si Karim Wade est déchu de ses droits civiques, Macky Sall ne sera plus président de la République»
«Les étudiants ont raison, il fallait le faire (jeter des pierres sur le cortège présidentiel)»
En août dernier, le cortège du président de la République a été l’objet de jets de pierres à l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar. Des étudiants libéraux notamment ont été arrêtés et emprisonnés. Dans les colonnes de L’Observateur, il approuve cette intifada. «On dit qu’on ne doit pas jeter des pierres à Macky Sall parce que c’est une institution alors qu’il amène les gens en prison. Pourquoi cela ? Les étudiants ont raison, il fallait le faire. Nous les appuierons mille fois», soutenait-il. Des propos qui étaient invraisemblables tant ils avaient été condamnés. Certains de ses frères de parti n’y croyaient même pas.
L’épisode de la bravade
Mais il faut dire que depuis qu’il a bravé l’interdiction de sortie du territoire, les autorités le surveillent comme du lait sur le feu. Il est à la base d’ailleurs de sanctions immédiates contre des gradés de la sécurité des frontières qui ont été accusés de laxisme pour le laisser se promener en Mauritanie et revenir par les airs. Et ce, alors que son ex-épouse, Aminata Touré, était ministre de la Justice, donc, en charge de le poursuivre devant la Crei.
Il déchire l’arrêté du préfet face aux caméras des télévisions
C’était aussi le cas lorsqu’il a déchiré l’arrêté du préfet qui interdisait leur manifestation devant les objectifs des caméras. L’autorité administrative en était d’autant plus choquée qu’elle envisagea une plainte.
pnspouane@lequotidien.sn