Financement des projets du Pse : Le Sénégal envisage un deuxième sukuk de 150 milliards

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mangara

Le ministre délégué en charge du Budget a annoncé hier, à l’ouverture du 4ème Forum sur la finance islamique de l’Afrique de l’Ouest, au Centre de conférences Abdou Diouf de Diamniadio (Cicad), que le Sénégal prépare un deuxième projet d’un sukuk de 150 milliards de francs Cfa.

Après un premier sukuk de 100 milliards de francs Cfa réussi avec brio, le Sénégal envisage de solliciter encore le marché de la finance islamique. Le ministre délégué en charge du Budget, Birima Mangara, qui participait hier, à la cérémonie d’ouverture du 4ème Forum sur la finance islamique de l’Afrique de l’Ouest, a annoncé que notre pays prépare un deuxième projet d’un sukuk de 150 milliards de francs Cfa. «Il est clair que la transformation structurelle de notre économie ne pourra se faire sans une diversification des ressources et instruments de financements orientés vers l’innovation et l’optimisation des mécanismes. De même la modernisation graduelle de l’économie sociale vers une économie formelle nécessite de s’appuyer sur une finance socialement responsable», a déclaré le ministre délégué.
Recevant en mars dernier le prix pour le premier sukuk (emprunt obligataire en finance islamique), le ministre de l’Economie, des finances et du plan, Amadou Bâ, avait insisté sur le recours à ce moyen de financement. Une telle démarche permettrait d’atténuer l’insuffisance de l’offre de financement aux producteurs ruraux, aux secteurs sociaux de base, au refinancement des institutions bancaires, aux investissements des Pme sans exclure les grands projets de l’Etat.
En fait, l’Afrique de l’Ouest, avec sa forte densité de population musulmane, constitue un fort potentiel de développement pour la finance islamique. Toutefois,  cette source financement n’est que pour le moment embryonnaire. A preuve, en 2014, les actifs de la finance islamique dans cette région ne s’élevaient qu’à 78 milliards de dollars, soit moins de 5% du total des actifs à l’échelle mondiale d’après le Centre AlHuda des banques d’économie islamique (Cibe). En marge de l’ouverture, hier, du 4ème Forum sur la finance islamique de l’Afrique de l’Ouest, au Centre de conférences Abdou Diouf de Diamniadio (Cicad), des experts tentaient de trouver des voies et moyens de faire bénéficier cette source de financement innovante aux Etats de l’Afrique de l’Ouest. «Chez nous, la finance islamique est peu connue, Il y a peu d’experts. Nous en avons formé 1 500 depuis 2010 mais cela ne suffit pas», reconnaît Mamadou Lamine Mbacké, président directeur général de l’Institut africain de finance islamique, initiateur du forum.
Le ministre en charge du Suivi du Pse, Abdou Aziz Tall, souligne que «face aux besoins importants en ressources dans un contexte mondial de rétrécissement des sources traditionnelles de financement du développement, les finances islamiques constituent une solution idéale pour accompagner les projets structurants du Pse notamment dans les secteurs prioritaires comme l’agriculture, les services sociaux de base, les infrastructures, etc.».
A noter que le forum sera clôturé aujourd’hui par le Premier ministre Mahammad Boun Abdallah Dionne.

bgdiop@lequotidien.sn

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