Festival « Koom Koom » de Ziguinchor: Les stratégies d’autonomisation des femmes au menu de la 17e édition

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Ziguinchor: L’édition 2024 du festival « Koom Koom », qui a vécu a été saisie par les organisateurs pour réfléchir sur les stratégies d’autonomisation des femmes.

Ceci, en collaboration avec le Ministère de la famille et des solidarités. Mme le ministre Maïmouna Dièye, marraine de l’évènement, a profité de l’occasion pour présenter une conférence inaugurale axée sur l’autonomisation des femmes devant une forte mobilisation des femmes. Ainsi, Mme le Ministre s’est beaucoup appesantie sur l’importance de la calebasse qui pourrait, selon elle, « servir de modèle pour contribuer à l’autonomisation des femmes en l’intégrant dans le dispositif à mettre en place pour accompagner les femmes dans ce combat et surtout répondre aux instructions du chef de l’Etat qui nous a demandé de lui trouver des mécanismes pour les femmes dans le domaine de l’automatisation ».

Cerner l’aspect multidimensionnel de la calebasse

Mais, pour Mme Maimouna Dieye, «il s’agit d’abord de se pencher sur la calebasse
à travers la réflexion pour mieux cerner son aspect multidimensionnel, culturel et social. Car, la production d’un seul hectare vaut plus cher qu’un hectare de riz. Et d’ailleurs il faut souligner qu’en dehors de la santé, de l’énergie, de la conservation dans plusieurs domaines, la calebasse a quelque chose à apporter en étant un matériau qui peut constituer un choix prépondérant pour accompagner les femmes sur le terrain et qui ont besoin d’accès à la terre pour pouvoir mener des activités de ce genre à travers des financements en fonds revolving ».
Dans cette dynamique, le Ministère de la famille et des solidarités peut déjà compter sur l’expérience et le soutien de l’association Goorgoorlu dont les membres travaillent depuis plusieurs années sur la calebasse parce que convaincus que celle-ci peut porter le développement endogène.
Selon le doyen Elimane Baba Ndao, acteur touristique, « ce grand fruit sec peut servir de récipient ou divers objets qui sont produits par des plantes qui se répartissent en deux. Ainsi, entre l’immatériel et son pan agricole, la calebasse a toujours été un facteur d’intégration des peuples. Aussi, elle conserve toujours ses propres utilisations pour chaque ethnie. Même si, malheureusement sa culture a été souvent abandonnée au Senegal ».
Cependant, ajoute le doyen Elimane Baba Ndao, « depuis sa promotion par le Gie goorgoorlou, un intérêt particulier est apparu avec le système d’épargne des groupements qui porte son nom dénommée Lekette gui ».

Une stratégie d’ingénierie commerciale offerte aux femmes

Communément « Lekette gui » en wolof, cette appellation joue aujourd’hui un rôle important dans l’automatisation des femmes. Il convient donc, selon Mme Maimouna Dieye, « de réfléchir pour voir comment potentialiser les possibilités qui s’offrent à travers la calebasse ». Celle-ci, constitue aujourd’hui une véritable stratégie d’ingénierie commerciale qui permet de réunir les femmes dans une dynamique de création de petits projets individuels qui les aident à être autonomes et de pouvoir ainsi sauvegarder leur dignité.
Un modèle endogène qui permet de palier aux contraintes des banques classiques par rapport aux prêts revolving accordés aux femmes au sein de leurs organisations d’intérêt économique. Tout en leur permettant d’élargir leur assiette d’activités génératrices de revenus et pouvoir rembourser à temps leurs prêts contractés au sein de l’organisation. Pour ainsi permettre à d’autres femmes membres de pouvoir bénéficier elles aussi de prêts », nous laisse entendre le doyen El hadji Baba Ndao.

C’est pourquoi, les organisateurs du festival Koom Koom par la voix du Directeur, Mr Khalifa Drame, « ont tenu à saluer la bonne volonté du Ministère de la femme de les avoir appuyé en formation en gestion comptable et leadership pour mieux gerer leurs micro projets ».
Pour dire donc que ce chapitre sur l’automatisation des femmes a occupé une large place dans le programme de la 17e édition du festival Koom Koom de Ziguinchor. Ce, à travers surtout l’élan d’engagement et de générosité caractérisé par l’accompagnement du Ministère de la famille et des solidarités. Mme le Ministre Maïmouna Dièye et son équipe qui se sont appropriés l’événement pour promouvoir la femme dans toute sa dimension mais à travers surtout leur autonomisation avec la calebasse ou « Lekette » en wolof.
Que dire alors, selon Elimane Baba Ndao, « de cette même calebasse qui reprend sa place comme panier devenu plus hygiénique pour les victuailles achetées au marché mais également de son importance pour le secteur du tourisme qui est très significatif depuis les créations artisanales de l’atelier de Goorgoolou en ustensiles de cuisine, meubles de bureau et d’autres gadgets qui valorisent la destination Senegal ».
Ainsi, pour Khalifa Drame, « le Feskoom 2024 a eu le privilège d’être accompagné par le Ministère de la Femme et des solidarités dont Mme le Ministre Maimouna Dieye a compris aisément, qu’aider, former, encadrer cette couche vulnérable, c’est participer au développement local pour lequel les femmes sentinelles de l’humanité constituent le pilier du développement durable ».

Plusieurs manifestations en parallèle au forum

Le festival Koom Koom, ce fut aussi plusieurs autres évènements parallèlement au forum et ses différents panels.
Ainsi, il faut noter l’éductours de découverte de certains terroirs de la Casamance avec la presse culturelle, les plateaux artistiques, le carnaval des communautés et les expositions à la place mythique « Bambaya ». De grands moments de découverte et de promotion de la destination touristique de la Casamance. En témoigne la présence de touristes allemands qui étaient venus assister au carnaval et dont certains ont intégré les rangs le long du trajet jusqu’à la fin. Pour dire que le festival « Koom Koom » s’est déjà positionné pour promouvoir les différents secteurs de la Grappe: Tourisme, industries culturelles, artisanat et environnement (TICAE). Mais également les deux secteurs de la santé et de l’éducation puisque les élèves n’étaient pas en reste. Ils ont participé au concours « Casa » doté du grand prix de la Cedeao pour exprimer leur créativité et leur talent en rapport au thème: «Amilcar Cabral, une référence africaine », en hommage à cette grande figure africaine.
Et, ce fut un moment mémorable, marqué par une forte mobilisation des élèves et d’un public enthousiaste qui a su noter les performances exceptionnelles des récipiendaires à la cérémonie de clôture de ce concours qui promeut l’art, l’éducation et les valeurs africaines à travers des initiatives locales.
La présence de nombreux invités dont les membres du bureau national de la Cedeao et des vaillants et ingénieux membres du comité scientifique et d’organisation et particulièrement les experts panelistes tout comme le grand public et autres parties prenantes, a été bien notée.
C’est pourquoi, fait savoir Khalifa Drame, « nous rendons grâce à Dieu le Tout Puissant qui nous a véritablement permis de mettre en oeuvre ce projet festival Koom Koom 2024 pendant lequel à tout moment nous sentons sa présence à nos côtés et aux travers de nos actes. Ce qui démontre simplement que le festival n’est pas seulement un évènement de trop, mais plutôt un projet ambitieux pour faire décoller l’économie de la Casamance ».


M. Sagne

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