Exploitation du gaz de GTA: le consortium LEGS AFRICA et NRGI sensibilise les communautés sur les méfaits du méthane
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Le forum communautaire de « Ndar » s’est tenu ce jeudi 13 février 2025 au siège du Conseil local de la pêche artisanale (CLPA) de Saint-Louis.
Initié par le consortium Leadership, Éthique, Gouvernance et Stratégies pour l’Afrique (LEGS-Africa) et le « Natural Resource Governance Institute » (NRGI), cette rencontre visait à sensibiliser les parties prenantes sur l’importance de la réduction des émissions de méthane dans le secteur des hydrocarbures.
Ce forum avait également pour objectif d’explorer des stratégies de gestion inclusive et transparente afin de promouvoir des politiques publiques efficaces et des décisions visant à réduire les émissions de méthane dans les opérations pétrolières et gazières.
L’objectif principal était de permettre aux acteurs de mieux comprendre les impacts des émissions de méthane dans le secteur des hydrocarbures afin d’encourager un engagement communautaire.
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« Nous sommes ici avec un partenaire (NRGI) qui a travaillé de manière approfondie sur les émissions de méthane issues des exploitations pétrolières et gazières », a déclaré Élimane Haby Kane, président de LEGS-Africa. Il a également souligné que ce forum était inédit et ambitieux, car il abordait un aspect souvent ignoré dans l’exploitation du pétrole et du gaz : les émissions de méthane. « Lorsqu’on parle d’exploitation des ressources extractives, on mentionne fréquemment les impacts environnementaux et socio-économiques, mais on oublie cet aspect, qui est pourtant grave et dangereux, et sur lequel il faut anticiper », a-t-il déploré.
Élimane Haby Kane a expliqué que les plateformes exploitant le gaz rejettent du méthane, un gaz dangereux qu’il ne faut pas négliger. Selon lui, le taux d’émission de méthane du Sénégal reste faible comparé à la moyenne mondiale, mais il est essentiel, avec l’exploitation des ressources nationales, de mesurer précisément ces émissions. Il a insisté sur la nécessité d’anticiper leurs effets sur la santé des acteurs du secteur maritime, des populations environnantes ainsi que sur l’environnement, la faune et la flore marines.
Madame Ndiaye Aïda Diop, responsable du programme Sénégal de NRGI, a souligné l’importance de collaborer avec la société civile, notamment avec LEGS-Africa, pour sensibiliser les communautés de Saint-Louis, qui abritent l’exploitation du gaz de GTA.
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Selon elle, les discussions jusqu’ici étaient principalement orientées vers le contenu local et les impacts économiques. Toutefois, la production de méthane constitue une nouvelle donne, car ce gaz est bien plus dangereux que le CO2 en termes d’impact environnemental.
« En effet, le méthane est 28 à 80 fois plus puissant que le CO2 en termes d’effet de serre, ce qui a des conséquences négatives non seulement sur l’environnement, mais aussi sur la santé humaine, sans oublier les pertes économiques qu’il peut engendrer », a-t-elle expliqué.
Elle a insisté sur l’urgence pour les acteurs de la société civile et les communautés d’en prendre conscience afin que des mesures puissent être mises en place par les décideurs. « Le Sénégal a déjà amorcé plusieurs politiques et plans avec le nouveau code de l’environnement. Cependant, leur mise en application reste incomplète, car le décret d’application n’a pas encore été adopté », a conclu Mme Ndiaye.
Bolo Diaw (correspondant à Saint-Louis)