Exploitation des ressources extractives: Les acteurs de Fatick veulent jouer un rôle d’avant gardiste

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Mme Ngara Diouf Présidente ONG FEE

Fatick: De nombreux acteurs communautaires, professionnels des medias et organisations de la société civile (OSC), de la région de Fatick, ont manifesté leur détermination à jouer un rôle prépondérant dans la surveillance des ressources du secteur extractif et la gestion des revenus issus de leur exploitation particulièrement dans le Delta du Saloum.
Ces différents acteurs ont saisi l’occasion d’un atelier de plaidoyer sur la gestion des
revenus issus de ce secteur tenu les 18 et 19 mars 2025 au Centre régional de formation des personnels de l’éducation (CRFPE) de Fatick.
A l’initiative, l’organisation Citoyens actifs pour la justice sociale (CAJUST) et de l’ONG Femme, enfance, environnement (FEE) justifie cette prise de décision sur le fait que le secteur extractif constitue une source importante de revenus pour l’État et les communautés locales, en particulier dans les régions riches en ressources naturelles. Mais, bien que cette exploitation des ressources, telles que le pétrole, le gaz et les mines, génère des recettes considérables, il faut reconnaitre qu’elle soulève également d’importants défis en matière de
gouvernance, de transparence et d’impacts environnementaux. Et dont il convient de bien veiller à la surveillance de ces ressources et la gestion de leurs revenus issus de leur exploitation.
Autant d’enjeux qui prennent une dimension encore plus complexe à mesure
que les effets du changement climatique se font de plus en plus ressentir.

L’exploitation du pétrole suscite déjà des préoccupations

D’ailleurs, s’agissant du projet pétrolier de Sangomar, son exploitation en cours suscite déjà des préoccupations sérieuses quant à ses impacts sur les écosystèmes marins, ainsi que sur les activités de pêche et l’agriculture. Deux secteurs vitaux pour les communautés côtières, en particulier où l’érosion est une conséquence directe du réchauffement climatique mais surtout une menace sérieuse de certaines îles de la zone du Delta du Saloum.
Une situation qui milite avec un recul progressif des terres arables, la diminution des stocks de poissons et la disparition de précieux écosystèmes côtiers que n’ont pas manqué d’évoquer les nombreux participants à la rencontre et plus particulièrement ceux venus des zone précitées.
Puisque, l’érosion, couplée à la montée des eaux, met en péril non seulement les habitations, mais aussi les sources de subsistance des populations locales, notamment celles dépendant de la pêche et de l’agriculture.
L’installation de la plateforme pétrolière et la mise en place de périmètres de sécurité autour de celle-ci empêchent les pêcheurs d’accéder à des zones où ils capturaient traditionnellement le plus de poissons.
Les responsables de la société Woodside qui sont sur la plateforme pour l’exploitation de ce liquide precieux, sont donc interpellés sur cette situation. Des pêcheurs, privés de l’accès à ces zones, ne peuvent plus exploiter cette ressource, ce qui aggrave davantage la crise halieutique occasionnant des conséquences dramatiques sur l’économie locale et les modes de vie des communautés riveraines.
Ce qui fait que la gestion des revenus issus de l’exploitation des ressources naturelles devient donc un enjeu crucial pour assurer une satisfaction des besoins des communautés mais aussi une transition juste et durable, capable de prendre en compte les impératifs de développement et de protection de l’environnement. Autant d’enjeux qui prennent une dimension encore plus complexe à mesure que les effets du changement climatique se font de plus en plus ressentir. Le projet pétrolier de Sangomar en cours d’exploitation, suscite des préoccupations sérieuses quant à ses impacts sur les écosystèmes marins, ainsi que sur les activités de pêche et l’agriculture, deux secteurs vitaux pour les communautés côtières, en particulier celles du Delta du Saloum.
La rencontre de Fatick a donc permis d’approfondir la compréhension des enjeux liés à la gestion des revenus issus du secteur extractif, tout en intégrant les préoccupations environnementales liées à l’exploitation des ressources naturelles, telles que l’érosion côtière et la crise climatique comme nous l’a fait savoir le chargé de Cajust, Mr Boubacar Seydi
Une occasion saisie également pour ces organisations autour de lOng Fee, à sa tête la presidente Mme Ngara Diouf, « de soumettre des propositions liées à la gestion des ressources naturelles au comité national de l’Initiative pour la transparence des industries extractives (ITIE). Ceci pour mieux renforcer la compréhension des mécanismes de gestion des revenus issus du secteur extractif et enfin familiariser les communautés aux exigences de la norme ITIE et les opportunités d’une approche participative et interactive, incluant des présentations théoriques, des études de cas.

Mohamadou SAGNE

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