État Civil: Le gouvernement adopte des mesures fortes pour une réforme en profondeur

Le Premier ministre Ousmane Sonko a présidé une réunion interministérielle sur l’état civil, mettant en lumière les nombreuses lacunes du système et annonçant une série de mesures correctives ambitieuses.
Un diagnostic alarmant

L’état civil sénégalais souffre de nombreuses insuffisances, notamment, un nombre alarmant d’élèves sans acte de naissance (409 789 en 2024), des coûts élevés pour l’obtention de documents, un manque d’interopérabilité entre les services concernés et une fraude documentaire préoccupante. De plus, le déficit en personnel qualifié et l’enregistrement insuffisant des mariages et décès compliquent encore la situation, particulièrement, dans les régions de Kolda, Sédhiou et Kaffrine.
Des décisions majeures pour moderniser l’état civil

Face à ces défis, le Premier ministre Ousmane Sonko a pris plusieurs décisions stratégiques pour une réforme structurelle. Parmi elles, la gratuité des documents d’état civil. Une étude sera menée pour rendre gratuites les déclarations de naissance, mariage, décès et divorce ainsi que les jugements y afférents.
Le gouvernement envisage, également, de digitaliser et de sécuriser l’état civil. Il prévoit d’accélérer la numérisation complète de l’état civil, dans le cadre du New Deal technologique, afin d’améliorer la gestion et de lutter contre la fraude.
Parmi les mesures phares, il y a, aussi, l’interopérabilité des services. Une collaboration entre plusieurs ministères est prévue pour connecter les systèmes d’enregistrement des naissances et décès, notamment entre les services de la Santé, de la Famille, de l’Intérieur et de la Justice.
Pour la scolarisation et l’état civil, en tant que tel, un plan spécial sera mis en place pour régulariser tous les élèves sans acte d’état civil d’ici fin 2025, avec une priorité donnée aux candidats aux examens de fin d’année.
La diaspora ne sera pas en reste. Un programme renforcera la gestion des actes d’état civil dans les consulats pour faciliter l’enregistrement des Sénégalais de l’étranger.
Aussi, un plan d’urgence sera mis en place pour la Casamance , dans le cadre du Plan Diomaye pour la Casamance,. Le gouvernement s’engage à régulariser plus de 55 000 actes de naissance en attente dans les départements de Ziguinchor, Bignona et Oussouye.
La lutte contre la fraude es, également, un palier important à franchir. Des mesures strictes seront mises en place pour sécuriser l’état civil et lutter contre la falsification des documents.
En outre, le chef du gouvernement annonce un audit financier qui nécessite un contrôle des projets de digitalisation de l’état civil qui sera réalisé afin d’assurer une gestion efficace des ressources publiques.
Un engagement ferme du gouvernement

Ces décisions marquent un tournant dans la modernisation de l’état civil au Sénégal. En s’attaquant aux racines du problème, le gouvernement vise à garantir un accès équitable aux documents d’identité pour tous les citoyens, condition essentielle pour l’inclusion sociale et le développement.
Avec ces mesures, l’administration sénégalaise s’engage sur la voie d’un état civil plus fiable, plus moderne et accessible à tous.
Ce serait, certainement, un point de départ pour régler, une bonne fois pour toute, le problème sensible de la nationalité sénégalaise qui suscite, encore, un débat.
Babou Biram FAYE