Errance des malades mentaux, une honte pour le Sénégal !

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malade errant 

S’il y a un phénomène social qui ternit l’image du Sénégal, mettant complètement à nu l’inexistence de politique de santé mentale dans notre pays et le manque de solidarité de notre société vis-à-vis de concitoyens si démunis, ce dernier étant totalement contradictoire à nos valeurs culturelles et religieuses, c’est bien l’errance des malades mentaux. En période de froid ou de chaleur, ils squattent les rues de toutes nos différentes villes, le plus souvent, habillés de haillons, laissant transparaitre certaines parties de leur corps, à la recherche désespérée d’un monde meilleur.

En fait, nous les voyons tout le temps manger dans des poubelles ou boire souvent dans des canaux à ciel ouvert, sans que personne ne se soucie une seule fois des conséquences néfastes qui peuvent provenir de leurs actes incontrôlés. Dans les Etats civilisés et respectueux des droits de l’homme, le gouvernement met en place un système très simple, leur garantissant l’accès à la santé et au bien-être pour non seulement améliorer leurs conditions de vie mais, aussi et surtout, assurer la sécurité aux populations. Malheureusement, chez nous, les gens pensent que les personnes atteintes de troubles mentaux ou victimes de toxicomanies, qui se retrouvent dans la rue pour des raisons multiples et variées, liées notamment à la pauvreté, la cherté parfois de certains médicaments psychotropes, la longue durée de la plupart des traitements, entre autres, n’ont plus droit à une prise en charge médicale gratuite, encore moins, à une réinsertion sociale. Pourtant, nous avons une constitution qui se soucie véritablement de leur sort, avec une loi n°75-80 du 09 juillet 1975 qui doit être mieux présentée aux citoyens, de façon générale, pour une meilleure considération de cette couche défavorisée de notre société, souffrant de discrimination de la part surtout d’un peuple de croyants.

 

Depuis que nous nous étions engagés en août 2000 à lutter contre ce vaste fléau national, nombreux sont ceux-là qui s’étaient tristement distingués à notre égard, en nous considérant comme étant de vrais malades mentaux car jamais ils n’avaient vu ou entendu auparavant des personnes saines d’esprit se mettre ainsi bénévolement au secours de ces concitoyens abandonnés à tort dans les rues. Aujourd’hui, malgré toutes ces mauvaises considérations malsaines, visant tout simplement à nous décourager dans cette voie solitaire, parsemée d’embuches, nous avons réussi à sensibiliser le Président Macky SALL à qui nous venons de décerner un titre honorifique de Grand Défenseur des Malades Mentaux pour son engagement à leur côtés, manifesté lors du Conseil des ministres du mercredi 03 décembre 2014. Et, avant cela, avec son prédécesseur, le Président Abdoulaye WADE qui nous avez reçus en audience, le 22 novembre 2002 au Palais de la République, vu l’utilité et la noblesse de notre combat, nous leur avions trouvé la solution avec le centre d’encadrement et de traitement de Kaolack, que l’actuelle équipe du Professeur Awa Marie Coll SECK, Ministre de la Santé et de l’Action Sociale veut injustement transformer en un centre de formation avicole, destiné aux malades mentaux chroniques de l’Hôpital psychiatrique de Thiaroye. Quelle folie !

 

Néanmoins, avec le Président Macky SALL, nous entrevoyons un avenir très radieux pour ces deux mille cent quatre vingt douze malades mentaux errant au Sénégal, dont leurs familles sont déjà très contentes de son engagement à leurs côtés, ce problème étant désormais le sien. Ce qui veut dire alors que leurs préoccupations devront être maintenant bien prises en compte par les services compétents de l’Etat, en collaboration avec notre Association, au grand bonheur de tout le peuple sénégalais qui lui sera également reconnaissant./

Ansoumana DIONE, Président de l’ASSAMM.

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