ENFANCE – Financement du plan d’action de la Stratégie nationale, validation du Code de l’enfant… : Les défis du Sénégal à relever
Le Sénégal est l’un des premiers pays à avoir ratifié en 1990 la Convention des droits de l’enfant (Cde), après son adoption internationale. Après 25 années de lutte pour la protection des enfants, l’Etat du Sénégal, en collaboration avec l’Unicef, s’engage à porter haut le flambeau du combat pour améliorer la situation de la frange de la population la plus vulnérable.
La Convention des droits de l’enfant (Cde) offre aux enfants, de manière intégrée, les standards les plus élevés en matière de protection et d’assistance, a souligné le ministre de la Femme, de la Famille et de l’Enfance, Mariama Sarr, venue présider le 25ème anniversaire de la Convention des droits de l’Enfant au Cices. «La ratification est libre, mais oblige l’harmonisation du Droit positif interne avec les dispositions de la Convention internationale, et le Sénégal a fait des efforts considérables dans tous les domaines», a déclaré Mme Sarr.
La célébration du 25ème anniversaire est une occasion, dit-elle, de saluer les avancées et de se pencher sur les obstacles qui entravent l’épanouissement de l’enfant, mais aussi de définir les voies et moyens permettant de trouver des solutions définitives. Pour arriver à ce stade, il est inévitable de relever certains défis. Mariama Sarr explique : «Le grand défi qui reste à relever est le financement du plan d’action de la Stratégie nationale de la protection de l’enfant (Snpe), ainsi que le parachèvement du processus de renouvellement du Parlement des enfants et la validation du Code de l’enfant.»
Venu assister à cet anniversaire, riche en couleur et célébré en grande pompe, le maire de Dakar a tenu à faire remarquer que «les enfants ne constituent pas un handicap, mais un atout et si nous voulons construire le Sénégal, il faut les protéger et donc n’ayons pas honte de les fêter».
Pour Khalifa Sall, le 25ème anniversaire de la Convention des droits de l’Enfant «est la fête de l’avenir de ce pays». Selon le maire de Dakar, sauver ou s’occuper de l’enfant, c’est construire durablement l’avenir d’un pays. Donc, «il ne faut pas les jeter dans la rue ni les laisser en pâture aux trafiquants et à tous ceux qui violent leurs droits».
Les enfants, au nom de leur représentante Dieynaba Barry, se disent conscients des efforts que le gouvernement et les Collectivités locales ont fournis pour leur bien-être. Celui-ci passe nécessairement par l’adoption de la Snpe, du programme de modernisation des daaras, de la gratuité des soins médicaux pour les enfants âgés de 0 à 5 ans, de la mise en place du groupe chargé de l’élaboration du Code de l’enfant, entre autres. Mais tout n’est pas rose et il reste du travail à faire. Les préoccupations des enfants, indique-t-elle, portent sur le taux élevé d’abandon scolaire, la prise en charge des enfants à besoins spéciaux, le nombre élevé des abris provisoires, le nombre élevé d’enfants ne disposant pas de pièce d’Etat civil, le travail des enfants dans les sites d’exploitation de l’or, les viols, etc. «Chaque jour, les journaux relatent de manière alarmante les faits qui affectent les enfants», regrette Dieynaba Barry.
Un enfant né durant ces 25 dernières années a plus de chance aujourd’hui de faire des études, de boire de l’eau potable, de s’épanouir plus que sa mère grâce aux nouvelles technologies, a soutenu Laylee Moshiri, représentante résidente de l’Unicef au Sénégal. «L’avenir des enfants est là et prend forme dans les laboratoires, les classes, les cuisines, les imaginations», a déclaré Mme Moshiri.
La cérémonie a été rythmée par une pièce théâtrale, des prestations d’artistes tels que Suzanne Kamara et Aby Ndour.
Lequotidien