Élégie pour mon grand frère Mahammed (M B G)
Vendredi 5 avril 2024, lendemain de célébration de l’anniversaire de l’indépendance de notre Nation qu’il aimait tant, dernière semaine du mois béni de Ramadan, quelques moments après la grande prière musulmane hebdomadaire, la fatidique nouvelle tomba. Mahammed Boun Abdallah Dionne venait de quitter ce bas monde, après avoir tout donné pour le salut de notre cher pays. Son ultime combat fut des plus nobles, il le porta jusqu’au bout : celui d’un Sénégal juste et réconcilié dans une Afrique libre et prospère tel qu’il avait fini de le postuler dans son livre intitulé « Le lion, le papillon et l’abeille ». L’enfant de Gossas s’éteignit, le petit fils de Mboufta, digne héritier du commissaire Ibra Dionne partit, le cadet de Adja Marie Thiam tira sa révérence, discrètement comme il a vécu, depuis les bords de la Seine sans jamais indisposer. Oui, le baobab s’est écroulé, pour s’inscrire avec élégance et dignité dans l’éternel. Des Nations-Unies au sommet de la République en passant par la BCEAO, Dionne n’aura en réalité rien fait d’autre que servir son pays, l’Afrique et le monde. Sans jamais rien espérer en retour, gardant de toute sa riche carrière, une remarquable distance avec l’argent, le pouvoir, l’avoir et les mondanités qui n’ont jamais cessé de lui tendre les bras. En lui nous retenons aussi l’homme de culture, de sagesse, de paix, de compétences, d’une générosité sans commune mesure, respectueux des femmes et hommes de son âge, tout comme de ceux qui l’ont précédé dans ce monde ainsi que ceux dont il était l’aîné. Mahammed fut un modèle absolu de probité morale, à tel enseigne qu’il n’est point superflu d’envisager de l’enseigner aux générations actuelles et futures !
Mamadou Biguine GUEYE