Djilobodji signe à Chelsea : Explication d’un transfert surprise

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Qui dit dernier jour de mercato dit parfois surprise. Pour Papy Djilobodji et le Fc Nantes, l’opportunité du siècle est venue de Londres avec un transfert du Sénégalais à Chelsea. Analyse avec deux agents français.

«Si Chelsea l’a pris, c’est que les scouts du club l’ont supervisé à de nombreuses reprises et qu’ils l’ont trouvé bon, même s’ils sont riches, ce ne sont pas des philanthropes qui claquent trois millions pour faire plaisir à Nantes.» Pour l’agent Alain Gauci, le transfert surprise de Papy Djilobodji chez les Blues a de quoi surprendre, mais il ne traduit en rien une crise de démence chez José Mourinho. Car, selon lui, les clubs anglais ont beaucoup trop de recruteurs en France pour choisir un joueur au hasard : «Ils ont estimé qu’il valait trois millions, et surtout, qu’il avait les qualités pour l’Angleterre.»

Un impact physique et du répondant dans les duels
Ces qualités, ce sont un impact physique et du répondant dans les duels, selon Philippe Fiorentino, agent dont la structure gère entre autres Romain Alessandrini et Mario Lemina. «C’est sûr qu’ils ne l’ont pas pris pour assurer la relance ou des transversales, ils voulaient compléter l’effectif avec un guerrier.»
A trois millions d’euros, alors que pendant tout le mercato, le Celta Vigo tentait de décrocher l’affaire à maximum un million, Nantes réalise une superbe vente pour un joueur qui sort d’une saison mitigée et qui n’avait plus qu’un an de contrat. Quant au joueur, il va changer d’univers, comme Anthony Martial qui s’apprête à débarquer à Manchester United. «Si je suis l’agent de Dji­lobodji, je le prends sur mes épaules et je l’emmène en stop jusqu’à Londres, Chelsea ne se refuse pas», selon Gauci, pour qui le dé­fenseur sénégalais va non seulement démultiplier son salaire, mais aussi découvrir le top niveau. «Tous les joueurs sont des compétiteurs, aucun ne peut refuser ce type de challenge, même pour être remplaçant, et je ne parle pas de l’aspect financier», précise Fio­rentino, pour qui cependant, «c’est peut-être Chelsea qui fait la bonne affaire». Car à 27 ans, le rugueux Sénégalais était «évalué à 20 millions il y a quelques saisons, sa cote a aussi baissé, car son contrat arrivait à son terme».

«Si on le fait jouer sur ses points forts… »
Reste à savoir si le joueur aura sa chance chez les Blues, et dans quel rôle. «Le travail d’un agent, ce n’est pas de forcer la main du joueur, mais de lui expliquer quels sont les scénarios possibles, par exemple pour Djilobodji, on a dû lui dire qu’il y avait déjà Kurt Zouma dans son registre et qu’il en serait sûrement la doublure», analyse Fiorentino, confiant pour l’avenir du Sénégalais «si on le fait jouer sur ses points forts».
Connaissant le style de jeu des équipes de Mourinho, il n’est pas impossible que le Portugais ait choisi Djilobodji comme un soldat à employer pour les batailles d’hommes qu’il affectionne. «De toute façon, c’est déjà du bonus pour lui d’être à Chelsea, s’il joue, ce sera Disneyland tous les jours pour lui», s’enflamme Gauci, con­vaincu que l’ancien Nantais a tout à gagner en signant à Stam­ford Bridge. «Regardez l’Algérien Ri­yad Mahrez il y a quelques saisons, il a quitté la France dans l’anonymat et maintenant il crève l’écran à Leicester, tout peut arriver, comme pour Olivier Giroud et Laurent Koscielny qui étaient à Tours il y a quelques années et maintenant jouent à Arsenal.»

Une belle publicité pour l’agent
Quant à savoir pourquoi le Mou a opté pour Djilobodji et non pas une piste plus «clinquante», Gauci s’en réjouit, car «si le foot était une science exacte, on s’emmerderait», quand Fiorentino observe plus prosaïquement que «Djilo­bodji n’était peut-être pas le premier choix au départ, mais le seul réalisable à la fin». Une cible accessible notamment parce que Chelsea a mis trois millions là où les autres prétendants ne voulaient pas dépasser le million. «Ce prix pour eux, ce n’est pas grand-chose quand on voit que Florian Thau­vin a signé à Newcastle pour 17 millions après deux années mitigées», estime Fiorentino.
Avec ce départ pour Londres, Djilobodji fait des heureux : Nantes, qui récupère une petite cagnotte de la part de la puissante économie du foot anglais, mais aussi son agent. «C’est une superbe publicité pour lui, on s’appuie souvent sur nos accomplissements passés, donc ce transfert peut l’aider à obtenir de nouveaux clients», assure Fiorentino, quand Gauci imagine volontiers que le Fc Nantes a dû lui verser une belle prime. «S’ils ne l’ont pas déjà fait, ils le devraient, car il la mérite !»

Sofoot

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