Dialogue dans l’impasse: Le « Macky », se serait-il perdu en conjoncture?

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Alors que le monde a les yeux rivés sur un Sénégal suspendu à des concertations fâcheuses et malvenues, rien que pour donner une date pour la tenue de la présidentielle, le pays tout entier est obligé de rester à l’écoute d’un « dialogue » auquel il ne prendra pas part. Tout ressemble à un jeu d’intérêt personnel.
De qui se moque-t-on?

Le penseur italien Machiavel a écrit : « le devoir d’un prince est de résoudre les questions avant que l’émotion des sujets ne les ait rendu insolubles ». Et la vérité est que le Sénégal est à la coisée des chemins et l’histoire politique de notre pays, si cher à David Diop et pas seulement, aura été marquée par une gouvernance au cours de laquelle on aura franchi la ligne rouge. Du non respect des principes fondamentaux les plus élémentaires de la démocratie aux chartes de la constitution violées, en passant par l’emprisonnement des principaux opposants au régime, les meurtres restés impunis, les restrictions de la liberté d’expression et de la liberté de la presse…, et j’en oublie, le Sénégal est mal en point.
Et puis, quelle explication donner à de tels risques pris par Macky Sall, de plonger le pays dans l’impasse, alors que la société civile, la classe politique, les étudiants, les universitaires, les syndicalistes, tous sont contre et exigent son départ du palais au plus tard le 02 avril prochain.

Il y a quelques jours, les anciens présidents Diouf et Wade lui rappelaient, dans une lettre commune, qu’il n’avait pas le droit de faire moins que ses prédécesseurs. Mais le constat est que c’est toujours le brouillard partout. Et tout laisse croire que Macky Sall a manqué l’occasion de sortir par la grande porte. Lâché par les siens, il est aujourd’hui tout seul à affronter une situation qu’il a lui-même instaurée. À la table de son dialogue, il risque fort de se retrouver seul et sans tous les candidats retenus par le Conseil constitutionnel. Lorsque l’on entend le candidat à la présidentielle, Cheikh Tidiane Dièye, déclarer: « nous avons déchiré son invitation au dialogue. Mais il persiste en disant qu’il recevra 19 candidats. Lesquels? ». Que penser finalement? lorsque l’on sait aussi que les candidats vont aller ce lundi matin au Conseil constitutionnel pour déposer une requête « pour faire constater sa carence et le forcer à agir avec diligence pour choisir une date ».

Le président Abdoulaye Wade disait que « des monologues parallèles ne font pas un dialogue ». Et justement, la rupture de la confiance entre les acteurs fait surgir des monologues parallèles. Lorsque chacun parle de son côté, cela conduit droit vers l’adversité et le réveil des démons de la division. Et tout cela ne mène qu’au chaos et à l’impasse. Donc, le suspens est toujours maintenu et si aujourd’hui le dialogue de Macky Sall passe, on s’achemine vers une reprise du processus électoral.
Et ce serait peine perdue et dommage eu égard du peu de compassion, de considération et d’estime que les citoyens sénégalais lui vouaient.

Aly Saleh

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