Démocratie sénégalaise: un peuple mûr face à une élite politique médiocre.

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Ce 17 novembre 2024, les Sénégalais viennent de voter pour ses représentants au parlement du pays. En deux fois dans une même année, ils ont montré leur maturité démocratique face une élite politique aux abois. Ainsi aux élections présidentielles comme celles des législatives, les Sénégalais ont surpris tous les observateurs politiques.
Avec plus de 15 candidats aux présidentielles les Sénégalais ont choisi un candidat sorti tout juste de prison au premier tour avec plus de 54 pour cent des suffrages exprimés et à peine huit mois plus tard ils ont choisi une majorité absolue avec 130 députés sur 165 donnant ainsi au président élu Mr Diomaye Diakhar Faye tous les moyens pour gouverner ce pays parmi les plus de 41 listes en présence.

Ceci marque à l’évidence la maturité politique du peuple sénégalais qui, à chaque fois, a trompé plus d’un. Comment parler de maturité politique de ces élites capables de constituer plus de deux cents partis politiques et une cinquante de listes ou de coalition électorale dans un pays de moins de 20 millions d’habitants. Les politiciens sénégalais pensent gagner des postes et non obtenir une victoire lors d’élections.
Fin de l’esclavage en 1848 et les hommes de cette année, dans un excès de générosité, aveugle selon les uns et féconde pour les autres ont conféré aux indigènes sénégalais le droit de suffrage d’une façon improvisée.
Cet état de fait a été acté par une intéressante et solide étude sur le droit électoral des indigènes au Sénégal. Celle-ci a été publiée par M. Dareste en 1910. Ceci confirme que les Sénégalais ont commencé à voter depuis ces années bien avant beaucoup de pays anciennement colonisés surtout en Afrique.
L’histoire démocratique du vote, pour les Sénégalais, a une longue histoire et certainement ce pays a eu les premiers représentants indigènes chez l’ancien colonisateur. Il est évident, dés lors qu’on n’apprend pas à un Sénégalais comment voter, comment choisir ses dirigeants. Il en résulte pourquoi il est le seul pays africain à ne pas souffrir de crises politiques graves exception faite lors de la crise de 1962 entre Dia et Senghor.
Il est temps de remercier aussi nos forces armées bien éduquées et bien formées par rapport à certains de leurs collègues africains. Cette armée a toujours su mettre à l’avant l’intérêt de la nation sénégalaise. On ne peut pas aussi renier cette mentalité sénégalaise de « téranga » qui a permis de former une véritable nation aussitôt après les indépendances sous l’impulsion du président Senghor.
Le Sénégal est souvent cité comme un modèle de démocratie en Afrique et même dans le monde. Depuis son indépendance en 1960, le pays a maintenu une stabilité politique remarquable évitant les coups d’état militaires et les troubles majeurs comme la plupart de ses voisins.
Les élections au Sénégal sont généralement considérées comme libres et équitables offrant aux citoyens un moyen pacifique et légal d’influencer leurs dirigeants. La démocratie sénégalaise repose sur plusieurs piliers, dont la gouvernance inclusive, la primauté du droit et l’intégrité électorale.
Les médias sont la plupart libres et impartiaux et jouent également un rôle crucial en surveillant les actions du gouvernement et en encourageant les discussions publiques et les négociations pour régler la plupart des conflits.
Malgré ces différents défis, la résilience démocratique du Sénégal est souvent mise à l’avant, notamment grâce à l’engagement de ses citoyens, de sa jeunesse et de sa société civile.
Alors on peut se demander, comment dans un tel pays, un ancien président qui a vu plus de 80 décès au cours de son mandat, qui a voulu tripoter les institutions pour un troisième mandat, a osé tenter de se présenter pour un mandat de député.
Pourquoi au Sénégal on a créé plus de 200 partis politiques, des multitudes de candidats et de listes farfelues aux élections législatives ? Dans toutes ces manipulations politiques, le peuple sénégalais préfère attendre tout simplement le jour des élections pour choisir au fond de l’isoloir le candidat qu’il estime capable de diriger et de redresser le pays.
Malheureusement, ce pays va mal à cause de ses apprentis politiciens qui une fois à la tête du pays ne cherchent qu’à remplir des poches longtemps vides, s’octroyer les meilleurs avantages pour eux et leur famille. Cet état de fait, pousse la plupart des politiciens véreux à user de tous les moyens pour avoir un poste dans ce pays qu’ils considèrent comme une vache à lait.
Les apprentis politiciens sénégalais ignorent que la politique est un moyen de gérer la cité, mais c’est aussi une idéologie qui permet d’arriver à une fin positive. En gros on peut citer quatre grandes idéologies : le capitalisme, le libéralisme, le socialisme et le communisme. Tout le reste n’est que la résultante de ces dernières.
On se demande alors pourquoi autant de partis dans notre cher Sénégal. Aux USA, on dépasse plus de 340 millions d’habitants et on a que deux partis politiques principaux le parti républicain et le parti démocrate.
Cette multitude de courants politiques facilite tout simplement la transhumance politique qui permet de changer de camp dès qu’on sent une prairie verdoyante qui nous permettra de profiter au maximum des biens publics sans vergogne.
En 2024, Dieu nous a ouvert beaucoup de portes. Les récoltes ont été bonnes, le pétrole et le gaz commencent à couler à flots et le président en place et son gouvernement ont tous les moyens pour prendre les décisions adéquates pour sortir notre pays de l’ornière et de l’angoisse. Alors devrions-nous se retrouver dans quelques années dans la souffrance économique ? Certainement pas, le Sénégal souffre de beaucoup de tares qu’il faudra résoudre et rectifier le plus rapidement. La rigueur et l’éthique doivent être remises rapidement au gout du jour.
Le Sénégal a vu depuis le début des années 2000, un accès dans les lieux de décision par les cooptations qui se sont étendues dans l’ensemble des secteurs socio-économiques et politiques. On accède au pouvoir ou aux lieux de prises de décisions car on est membre de la famille ou tout simplement on fait beaucoup de bruits pour se faire récompenser. Beaucoup d’étudiants sénégalais ont eu des postes de responsabilité après avoir cassé, manipulé et empêché que des cours se fassent correctement ou tout simplement trompé la vigilance de leurs collègues.
Pour mettre fin à cette gabegie, les gouvernements respectifs ont usé d’appels à la récompense pour arrêter les troubles à l’université. Quelle honte, pour cette jeunesse espoir de demain, qui a accepté de répondre positivement à ces manœuvres dilatoires!
Ainsi par un clientélisme politique et l’achat des voix, on élargit sa base en dépit des problèmes politiques et économiques que cela peut engendrer. Le mérite de Ousmane Sonko et de Diomaye Faye a été d’accepter d’aller en prison et de ne pas répondre aux belles promesses des responsables au pouvoir. C’est certainement cela la cause de leurs différents succès présidentiels et ou législatifs.
Le vote en faveur du tandem Sonko/Diomaye est le fruit de cette histoire politique à la sénégalaise qui a vu beaucoup de ses élites politiques répondre tête baissée aux sirènes des détenteurs du pouvoir qui n’hésitaient pas à vendre leur reste de dignité pour accéder au pouvoir et profiter du partage.
C’est certainement aussi, la cause de cette multitude de partis politiques et de listes. Les Sénégalais ont compris certainement cela et c’est la raison évidente qui explique le succès de nos nouveaux dirigeants. Ils portent en eux alors tous les espoirs pour que les anciennes pratiques disparaissent enfin de ce cher pays.
On ne parlera certainement pas de révolution à la française ou de révolution violente, avec des meurtres et des assassinats, mais de révolutions tranquilles c’est-à-dire une révolution de justice sociale. Chaque sénégalais doit se mettre à l’esprit que c’est par le mérite qu’on pourra y arriver et non par la mauvaise foi, par la facilité ou par la tromperie.
Après lecture de certains livres ou de documents, on se demande comment on peut y arriver avec certaines tares de la société sénégalaise. Comment des jeunes étudiants, espoirs de demain, peuvent-ils s’adonner à des pratiques de trafic pour des besoins personnels ?
Nos nouveaux dirigeants de 2024, ont lancé un slogan fort : « Jub ; Jubanti » et le programme 2050, il doit être appliqué avec force et rigueur. Il y va du devenir du pays dont les intérêts doivent être au-dessus des vôtres.
Diomaye/Sonko, vous avez élaborer un programme ambitieux pour le devenir du Sénégal. Sonko avait créé un syndicat des inspecteurs, il a été viré de son emploi pour refus de répondre aux sollicitations du pouvoir, il a été accusé de tous les maux pour finir en prison avec son acolyte Diomaye. Les Sénégalais n’ont pas oublié cela et ils en tirent aujourd’hui toutes les reconnaissances du peuple sénégalais et voilà ce qui explique tout. On a de l’espoir pour leur intégrité.
En fait, à part cela les Sénégalais ont voté pour le tandem Diomaye/Sonko pour plusieurs autres raisons. Leur programme politique a promis une rupture drastique avec l’ancien système, jugé trop clientéliste et des réformes constitutionnelles pour un nouveau modèle de gouvernance et de gestion de la patrie.
Leurs promesses de souveraineté et de panafricanisme ont également résonné auprès de nombreux électeurs surtout la jeunesse sénégalaise qui rêve de changements. Leur victoire est également attribuée à un désir de changement et de renouveau démocratique symbolisé par leur tandem qui devra être solide comme un roc face aux forces du mal.
Les citoyens sénégalais espèrent que ce nouveau leadership apportera des améliorations concrètes dans leur vie quotidienne, notamment en matière de coût de la vie et des services publics.
Les Sénégalais, surtout les jeunes, portent beaucoup d’espoir sur ce jeune tandem Sonko/Diomaye et ont voté tête baissée en leur faveur, il ne faut pas les décevoir ce qui entrainera certainement des conséquences catastrophiques pour notre pays.
Naturellement en Afrique on parle beaucoup de nationalisme, de populisme et d’humanisme. En somme de grands mots avec des « ismes » mais dans le monde actuel où tout est intérêt il est préférable d’être réaliste « réalisme » en ne tombant pas dans le bourbier des slogans creux.
Vive le Sénégal pays de la « Téranga ».
Amadou Diallo
Adiallo13@hotmail.fr

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