Démocratie Américaine: Un modèle…remodelé? Quid du Sénégal? (Par Abdou GNINGUE)
La campagne électorale de la présidentielle américaine a prouvé, encore une fois qu’aucune démocratie n’est parfaite où que l’on se trouve dans le monde. Que cela soit sous les tropiques ou à proximité du pôle Nord !
Les États-Unis d’Amérique, sous le régime de Donald Trump, ont révélé que le modèle de démocratie de ce grand pays est en train d’être… remodelé dans le mauvais sens. En effet, dans ce grand pays, qui est une Fédération, on l’ oublie souvent, chaque État a sa propre loi électorale. Pour ces élections, certaines autorités politiques ou judiciaires républicaines ont mis en place des mécanismes de vote, dans leurs États qui vont favoriser leur candidat qui n’est autre que Donald Trump.
En quoi faisant? Eh bien, comme Donald Trump rejette le vote par correspondance qui a pourtant toujours existé, mais amplifié à cause du Coronavirus, ces responsables ont décidé de n’accepter que des votes qui arriveront à temps, c’est à dire le 3 Novembre, d’autres acceptent jusqu’à 6 jours de retard pour être comptabilisés espérant favoriser leur propre camp. Certains plus vicieux, ont installé une seule borne où on peut voter pour décourager les électeurs. Toutes ces décisions sont souvent approuvées par des autorités judiciaires.
Selon que les juges soient républicains ou démocrates. Justement, le système judiciaire américain est un peu à l’image du sytème politique américain dominé par deux partis politiques, le parti républicain et le parti démocrate.
Chez les juges, il faut compétir pour être….élu juge.
On est juge progressiste c’est à dire Démocrate ou conservateur parce que Républicain. Tout le monde a suivi la nomination dans la précipitation, par Donald Trump, de la juge Amy Coney Barrett, conservatrice (proche des républicains). Cette nomination devrait intervenir après l’élection présidentielle comme il est de coutume dans la vie politique américaine. Pour éviter toute influence sur le vote. Quand il était au pouvoir Barack Obama a respecté la coutume et il a attendu d’être réélu pour nommer un juge Progressiste.
L’autre bizarrerie de la vie démocratique américaine c’est que le vice président des États-Unis, donc le numéro 2 du Pouvoir Exécutif, est en même temps le président du Sénat, la composante majeure….du Pouvoir Législatif qu’on appelle la bas le Congrès.
Ainsi s’il y a un vote qui peut mettre les deux partis (démocrates et républicains) à égalité, le vice président va siéger et faire pencher la balance du côté de son parti. Ne voit on pas là une immixtion manifeste de l’Exécutif sur le Législatif ? C’est comme si un vice président d’un pays africain est en même temps président de l’Assemblée nationale.
On allait crier au scandale. Allez comprendre quelque chose dans ce modèle…démocratique américain !
Au regard de tout cela, nos opposants ne vont ils pas cesser d’appeler les majorités parlementaires de majorités..mécaniques. Ils doivent savoir que dans tous les pays du monde, les majorités parlementaires servent à accompagner l’exécutif dirigé par leur leader.
Pour ce qui est du futur vainqueur de ces élections de ce 3 Novembre, tous les sondages donnent le candidat démocrate Joe Biden vainqueur. Mais certains objectent que pour les élections de 2016, les sondages donnaient Hillary Clinton gagnante mais au finish Trump a été élu. Mais cette année, la situation est différente.
En effet, on sortait de 8 ans de gouvernance démocrate donc, les américains avaient besoin de changement. En plus, on connaissait Donald Trump, en homme d’affaires qui a réussi avec son empire de plusieurs activités économiques. Mais à l’épreuve du pouvoir il a montré ses limites et on a même vu des républicains appeler à voter contre le candidat… républicain. C’est dire que nous sommes loin de la situation de 2016 et que tout est toujours possible.
Le président de la République Macky SALL a opéré un changement de l’attelage gouvernemental. On a constaté le départ de deux ministres qui occupaient des ministères de souveraineté, les Affaires étrangères et l’Interieur. Pour ce qui est des Affaires étrangères, Amadou Ba aurait payé le soupçon que certains membres de l’APR
avançaient comme quoi il se préparait pour la présidentielle de 2024.
La nomination au Ministère de l’Interieur de Antoine Diome Magistrat qui n’est pas connu dans le milieu politique peut atténuer les critiques de l‘opposition quant à un ministre politique qui organise les élections. A propos de cette nomination, j‘étais choqué quand au cours d‘un débat sur le nouveau gouvernement, sur le plateau de la TFM, Souleymane Niang, très professionnel, a soulevé une question relative à la confession du nouveau ministre de l‘intérieur. Il a été arrêté net par un autre confrère qui lui apprend que Antoine Diome est un musulman.
Mais pourquoi une telle interrogation ? Ce qui normalement ne doit effleurer la pensée de n’importe quel Sénégalais depuis que nous sommes indépendant. Peut-être que Souleymane a oublié que notre pays a été dirigé pendant 20 ans par un Chrétien Léopold Sédar Senghor qui se rendait à la grande mosquée de Dakar pendant la Korite et la Tabaski. Alors, au Sénégal nous ne connaissons aucun problème de confession ou de rivalité intercommunautaire, il est donc malvenu pour un journaliste de poser ce genre de questions. Plus jamais ça cher confrère !
Pour certains observateurs un grand boulevard serait ouvert pour Ousmane Sonko leader de Pastef. Mais attention, une grande coalition peut être formée en 2024 entre l’APR, le PS, l’AFP, REWMI, le PDS(tendance Omar Sarr) pour aller aux élections pour faire face à l’opposition. Donc, il ne faut jurer de rien pour les prochaines échéances électorales.
N’oublions pas qu’en politique, on ne dit jamais, jamais. De toutes les façons attendons nous ces jours ci à la convocation du VAR politique des médias où les journalistes reviendront sur les déclarations de feu d’un Oumar Sarr(PDS nouveau ) et Yankhoba Diattara (Rewmi ) sur le régime de Macky SALL. Ouvrons grandes les oreilles!
Abdou GNINGUE
Journaliste Citoyen du monde rural