Déclaration des avocats de l’Etat du Sénégal, après le verdict de la Cour suprême : «Les délinquants à col blanc ont toujours comme moyens de défense l’évitement et la décrédibilisation des institutions»
Les conseils de l’Etat du Sénégal, en conférence de presse ce vendredi 21 août, ne sont pas du même avis que les avocats de Karim Wade et Cie. Me Yérim Thiam et ses collègues se sont réjouis du fait que la Cour suprême «a tiré la conséquence de droit qui sied dans le respect des procédures».
«C’est avec un plaisir que l’Etat du Sénégal et ses avocats ont accueilli la décision de la Cour suprême. Le verdict fait de Karim et de ses complices des condamnés définitifs. C’est un petit pas pour nous, un grand pas pour la démocratie sénégalaise », se félicite Me Thiam.
Il estime que la défense de Karim Wade et Cie a le droit de saisir les juridictions internationales. « Nous ne pensons pas qu’ils auront gain de cause », prévient l’avocat. Pour Me Thiam, c’est un arrêt de la plus haute juridiction qui vient de rejeter les recours de la défense de Karim Wade et Cie. « Leurs moyens étaient présentés de manière touffue. Le procès n’a pas été soutenu par l’Etat du Sénégal pour des raisons politiques. La question politique n’intéresse pas le Sénégal », a-t-il commenté. Selon Me Yérim Yhiam, Karim Wade ne peut pas être détenu politique et ne peut non plus se présenter comme candidat à une élection présidentielle. « La constitution le lui interdit », estime l’avocat.
A la suite de Me Thiam, Me Moussa Félix Sow a déclaré que « les délinquants à col blanc ont toujours comme moyens de défense l’évitement et la décrédibilisation des institutions. « Au Sénégal, rien ne peut s’opposer à la continuation des redditions de comptes. Les procédures vont continuer! » avertit Me Thiam, pour qui l’affaire Karim Wade constitue une jurisprudence.
Toujours dans le cadre de cette affaire, Me Samba Bitèye prévient que l’Etat va exécuter les condamnations civiles. « La confiscation des biens ne nous concernent pas. C’est le parquet qui s’en charge. L’Etat du Sénégal a commencé les actes de procédure », révélera Me Bitèye.