COVID-19: TRUMP n’exclut pas de demander des réparations à la Chine

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 Donald Trump a évoqué ce lundi 27 avril la possibilité de demander à Pékin de payer des milliards de dollars de réparations pour les dommages causés par le nouveau coronavirus, apparu dans la ville chinoise de Wuhan.

«Nous sommes mécontents de la Chine», la maladie «aurait pu être arrêtée à la source et ne se serait pas répandue dans le monde entier». Lors de son point-presse quotidien consacré à la pandémie, qu’il avait boudé pendant 24 heures, le président américain a lancé une manière de contre-attaque, lui qui est en difficulté après avoir appelé à s’injecter du désinfectant pour lutter contre le Covid-19. Le locataire de la Maison Blanche a repris ses accusations contre Pékin, dans la lignée d’une «guerre des mots» où il pestait déjà contre le «virus chinois».

Depuis des semaines, Donald Trump accuse la Chine d’avoir tardé à informer le monde sur l’ampleur de la maladie et de minimiser le nombre de morts sur son territoire. Son administration a également fait savoir qu’elle n’excluait pas que le nouveau coronavirus ait été propagé, accidentellement, à partir d’un laboratoire de recherche sur les chauves-souris à Wuhan. Le 18 avril, Donald Trump avait déjà mis en garde la Chine contre d’éventuelles «conséquences» si elle était «sciemment responsable» de la pandémie de coronavirus.

«Beaucoup plus d’argent» que l’Allemagne

Cette fois-ci, le milliardaire a monté d’un cran ses menaces : La Chine pourrait devoir payer. «Il y a plusieurs moyens d’engager sa responsabilité, nous menons une enquête très sérieuse» à ce sujet, a lancé Donald Trump. L’idée est inspirée d’une demande de l’Allemagne. Une journaliste a d’ailleurs interrogé le président sur un éditorial du magazine allemand Bild qui demandait à Pékin de verser 165 milliards de dollars de réparations à Berlin.

«Nous parlons de beaucoup plus d’argent, a répondu le président américain. Nous n’avons pas encore déterminé le montant final mais il est très élevé. Il n’y a pas eu des dommages seulement aux États-Unis, mais dans le monde entier».

Lundi, les États-Unis enregistraient 988 197 cas confirmés de contaminations au Covid-19 pour 56 144 morts, selon un bilan de l’université Johns Hopkins. L’économie américaine souffre cruellement des mesures de confinement prises pour tenter d’endiguer la pandémie.

« Nous n’oublierons jamais ces gens qui ont été sacrifiés à cause d’une incompétence, ou peut-être autre chose, à un moment où ils auraient pu protéger le monde », a encore déclaré le locataire de la Maison Blanche.

Trump mis en garde en janvier-février

Les menaces de Donald Trump à Chine ne peuvent cependant pas faire oublier son inaction, voire son déni au début de la crise sanitaire. C’est l’objet d’une enquête du Washington Post publiée ce lundi. Le président américain a été à maintes reprises alerté quant aux dangers du nouveau coronavirus dans des rapports des services de renseignements en janvier et février, indique le quotidien américain.

Ces mises en garde, plus d’une douzaine, comprises dans des documents secrets connus comme briefing quotidien du président, étaient émises à un moment où Donald Trump minimisait la menace de la pandémie du Covid-19. Le Washington Post cite comme sources, sans les nommer, d’actuels et d’anciens membres de l’administration.

Le président ne lisait pas les rapports

Pendant des semaines, ces briefing quotidiens ont tracé le cheminement et l’expansion du virus et averti que la Chine dissimulait des informations quant à la capacité létale du Covid-19 et à sa facile propagation. Les rapports soulignaient les conséquences extrêmement graves, sur les plans politique et économique, d’une telle crise, écrit le Post.

Des personnes non identifiées de l’entourage présidentiel ont confié au journal que Donald Trump ne lisait pas ce genre de documents et s’irritait même lorsqu’il devait écouter des présentations orales.

Le président républicain a imposé des restrictions aux voyages entre les États-Unis et la Chine vers la fin janvier, mais en février il n’a cessé de minimiser la gravité de la menace. Il a attendu jusqu’au 13 mars pour déclarer l’état d’urgence nationale alors que les marchés financiers s’effondraient et le nombre de contaminations grimpait à New York.

Auteur : Rfi

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