COVID-19: Confinement et fâcheuses incidences
COVID-19, CONFINEMENT ET FÂCHEUSES INCIDENCES…
Par Mamadou MBODJ DIOUF
Les conséquences du confinement pour le Sénégal à court terme seront plutôt gérables. Mais à moyen et long termes c’est-à-dire si la pandémie devenait, endémique (Dieu nous en préserve), cela porterait un coût fatal à la productivité des entreprises du fait que le confînement se généraliserait et les priverait de la main d’œuvre indispensable. Cela conduirait inexorablement à la faillite et à la fermeture des entreprises.
Le travailleur (embauché certainement) resté chez lui, en chômage partiel, devrait continuer à percevoir une partie de son salaire pour lui permettre de continuer d’en vivre. Qui alors pourrait supporter de continuer à payer quelqu’un qui ne travaille plus ? Les entreprises privées de cash flow, pour défaut de production ? Non assurément ! C’est là où l’État devrait venir en aide â l’employeur par des subventions. Pour le cas de la France, les entreprises sont tenues de garantir pour le moment ce salaire partiel, mais se verront rembourser plus tard par l’État. Mais tant qu’il s’agit de la France, le problème se pose moins. L’État peut toujours user de la planche à billet avec des réserves monétaires importantes. Quid alors du Sénégal qui restera suspendu au bon vouloir de la banque centrale (BCEAO) qu’elle ne contrôle pas du reste ?
C’est là où les mesures prises par la banque communautaire auront un effet d’atténuation dans le court terme. Tout ce qui précède s’applique bien entendu qu’aux salariés. Qu’en sera-t-il des nombreux sénégalais qui s’activent dans l’informel ? Une autre crise, à venir et que l’on ne souhaite point. Dans le long terme, Dieu seul sait !
En fait, il est avéré qu’il n’existe pas encore de vaccin contre le Coronavirus. Pour autant le plus gros problème, c’est la prise en charge efficace des malades lorsque le seuil critique sera atteint. La pratique a montré qu’après près de dix jours de suivi en internement, la charge virale diminue et même finit par disparaître. Ce qui explique selon les spécialistes, les cas, tout de même faibles, de guérissions notées au Sénégal à ce jour. Mais rester dix jours ou plus à l’hôpital, lorsque l’affluence des malades est élevée, rend impossible le suivi de tous les patients. C’est ce qui fait que les médecins se contentent de soigner ceux-là qui ont le plus de chances de s’en sortir, comme en Italie.
Le recours à l’état d’urgence et au couvre-feu est une alternative moins coûteuse qui peut permettre de contenir la prévalence. Il s’agit en fait de réduire le taux d’augmentation du nombre de personnes infectées par jour et tout faire pour éviter d’atteindre le pic au-delà duquel les centres de soins seraient débordés. Les chiffres annoncés au quotidien par le ministère de la santé sont donc surveillés comme du lait sur le feu.
L’autre enjeu réside dans le mode de contamination des personnes infectées. Entre les cas importés, les cas contact et les cas communautaires, c’est ces derniers qui constituent la grande menace. Ces cas communautaires non maîtrisés provoquent un grand soulagement de la part de l’opinion lorsque les bilans quotidiens n’en révèlent pas de nouveaux. C’est heureusement cette dernière situation qui est constatée ces derniers jours. Prions pour que cela perdure et que la tendance baissière de la prévalence des autres cas se confirme.