Couverture sécuritaire des combats de lutte: L’État se désengage

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Le combat de lutte entre Franc et Ama Baldé, organisé le 16 février 2025 à l’Arène nationale, a viré au chaos. Des affrontements violents entre supporters, des actes de vandalisme et la mort tragique d’un jeune dans la banlieue dakaroise ont poussé l’État à prendre une décision sans précédent. Face à ces débordements récurrents, le Ministère de l’Intérieur et de la Sécurité publique a annoncé la suspension jusqu’à nouvel ordre de la couverture sécuritaire des combats de lutte sur l’ensemble du territoire national.

Un tournant pour la lutte sénégalaise

Ce désengagement marque un tournant majeur pour un sport considéré comme un véritable patrimoine national. Jusqu’ici, l’État mobilisait d’importants effectifs de la Police nationale et de la Gendarmerie pour sécuriser ces événements qui attirent des milliers de spectateurs. Mais la multiplication des violences, souvent exacerbées par le non-respect des consignes de sécurité, semble avoir atteint un point de non-retour.
Le Comité national de Gestion de la Lutte (CNG) et les promoteurs sont pointés du doigt pour leur incapacité à garantir un déroulement ordonné des combats. Selon les autorités, plusieurs manquements, comme le non respect de la jauge maximale, ont été constatés lors du dernier combat. Des amateurs munis de billets n’ont pas pu accéder à l’arène en raison d’un trop grand nombre de spectateurs.
Il y a au un manque d’organisation. L’absence de contrôle strict des flux a contribué aux tensions.
La prévention a aussi fait défaut. Les itinéraires des supporters n’ont pas été suffisamment encadrés pour éviter les affrontements.

Quels impacts pour les combats à venir ?

L’annonce de l’État suscite une onde de choc dans le monde de la lutte. Sans la présence des forces de l’ordre, l’organisation des combats devient une équation complexe. Les promoteurs devront désormais assumer seuls la gestion de la sécurité, ce qui pourrait entraîner des annulations en cascade.
Cette décision met également en lumière la nécessité d’une réforme en profondeur de l’organisation de la lutte.
Mais,. faut-il imposer des mesures plus strictes aux organisateurs ?
Doit-on augmenter la responsabilité des promoteurs en cas d’incidents ?
Ou doit-on intégrer des sociétés de sécurité privées ? Autant de questions qui restent en suspens.
Face aux réactions du monde sportif, l’État pourrait, peut-être, ouvrir des discussions avec les parties prenantes pour envisager des solutions alternatives. Mais, une chose est sûre : la lutte sénégalaise, qui fascine des millions de passionnés, devra s’adapter à cette nouvelle donne sécuritaire si elle veut continuer à exister dans des conditions sereines.

Babou Biram Faye

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