Coopération Sud-Sud: Le Gazoduc Atlantique Afrique, un projet continental pour repenser les enjeux géopolitiques factuels en lien avec les besoins en gaz

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Le projet de coopération sud-sud pour la construction d’un gazoduc devant traverser toute la côte ouest-africaine, pour relier le Nigeria au Maroc, est devenu depuis quelques années, un axe prioritaire sur lequel réfléchissent les pays africains pour espérer booster leurs relations bilatérales et multilatérales, tout en jetant les bases d’une reconfiguration géopolitique entre l’Europe et l’Afrique.
Ce pipeline d’envergure continentale dénommé « Gazoduc Atlantique Afrique  » pour l’approvisionnement en gaz, devrait à terme desservir, outre le Maroc et le Nigeria, les pays de la Cedeao (Bénin, Togo, Ghana, Côte d’Ivoire, Libéria, Sierra Leone, Guinée Conakry, Guinée-Bissau, Gambie, Sénégal et Mauritanie). S’étalant sur près de 6500 km, ce projet de gazoduc a été entériné le 15 septembre 2022, à la suite d’un mémorandum d’entente, conclu à Rabat, entre l’Office national des hydrocarbures et des mines du Maroc (ONHYM), la compagnie publique nigériane des hydrocarbures (NNPC) et la Cedeao.
Les parties prenantes qui se sont réunies samedi 2 novembre 2024 à l’occasion de la réunion conjointe des ministres de la Cedeao ont noté des progrès considérables visant la finalisation de la phase 2 des activités détaillées pour la définition des aspects techniques, économiques et opérationnels de ce vaste projet dont le financement est estimé à 25 milliards de dollars.
Le gazoduc Nigeria-Maroc est parti pour être l’une des infrastructures phares de l’intégration économique africaine. En plus de faciliter l’approvisionnement en gaz dans les pays de l’Afrique de l’Ouest, l’infrastructure qui sera également une nouvelle voie d’exportation gazière vers l’Europe, représente un nouveau paradigme pour les enjeux géopolitiques en lien avec la dépendance de l’Union Européenne au gaz russe. Bouleversé par le conflit armé qui sévit entre l’Ukraine et la Russie depuis plus de 2 ans, le marché européen, sevré d’une grande partie de son approvisionnement gazier en provenance de la Russie, cherche des alternatives pour réduire drastiquement sa dépendance au gaz russe bien avant 2030.
Le plan RePowerUE, lancé en ce sens, vise à diversifier les sources d’approvisionnement en gaz, grâce à une augmentation des importations de gaz naturel liquéfié (GNL) et par gazoduc en provenance des fournisseurs non russes comme les pays ouest-africains, l’Égypte, le Qatar, les États-Unis, entre autres.
Les objectifs de l’UE sont en mesure de trouver une réponse adéquate dans les missions assignées au gazoduc Nigeria-Maroc qui laisse entrevoir un grand espoir pour les besoins européens en gaz. Une espérance confirmée par certains dirigeants européens à l’instar du chancelier Allemand, Olaf Scholz qui prône l’idée d’un nouveau gazoduc qui relierait l’Europe de l’Est à l’Espagne et au Portugal en passant par la France, avec des connexions vers l’Afrique du Nord.
Ablaye Modou Ndiaye, correspondant à Paris

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