Conférence de Presse post -électorale : Le baroud d’honneur d’un déçu!
Me Wade a bien choisi son moment pour monter au créneau par le biais d’une conférence de presse après la publication des résultats officiels provisoires, et avant même que le Conseil Constitutionnel ne se prononce sur ces résultats.
En effet, entre la proclamation des résultats officiels provisoires et les réponses du Conseil Constitutionnel sur les recours et sur la validité des résultats, l’on s’attendait que Wade fasse état du contenu de son recours éventuel auprès de cette dernière instance de validation des votes, pour invalider le scrutin du 30 Juillet.
Non seulement il n’ a fait état d’aucun recours au près du Conseil Constitutionnel à cet effet, mais il a fait état d’un » livre blanc » conçu pour démonter les raisons de son rejet des résultats des Législatives. Et aussi, d’informer que «la coordination des partis de l’opposition Wattu proclame solennellement, en face de l’opinion nationale et internationale, qu’elle ne participera plus à l’avenir à aucune élection ou consultation, de quelque nature qu’elle soit, organisée et supervisée par le gouvernement de Macky Sall.
Elle s’opposera par tous les moyens à toute tentative de Macky Sall d’organiser sur le territoire national une semblable mascarade, met en garde Macky Sall et l’invite à être conscient de sa responsabilité personnelle et celle de son clan sur le chaos dans lequel il est en train de plonger le Sénégal».
En procédant de cette manière, Wade tente d’influencer le Conseil Constitutionnel, en proférant des menaces sur la paix et la stabilité du pays en cas de » de nouvelle élection ou consultation » qui sera « organisée et supervisée par le Gouvernement de Macky Sall »! Ainsi Wade, usant de la surenchère, invite le Conseil constitutionnel, pour éviter le « chaos » dans le pays, à ne pas permettre l’organisation d’une élection complémentaire à Touba pour autoriser les 90. 000 électeurs qui étaient empêchés de voter dans les 147 bureaux saccagés le jour du scrutin du 30 juillet dans le Centre de vote de l’Université Baye Lahad.
En effet, avec ce vote complémentaire, Wade risque de perdre les cinq (5) Députés du Département de Mbacké, et BBY, pourrait avoir plus de 50% des suffrages exprimés en mettant fin à la polémique entretenue par l’Opposition, d’un Président Macky Sall qui serait minoritaire dans le pays.
En menançant de boycotter ce » vote complémentaire » à Touba, il espère conforter l’opinion sur un prétendu « hold up électoral » de Macky qu’il refuse de cautionner. Mais ce que Wade espère par toute cette radicalisation, c’est de sauver son groupe parlementaire qu’il perdrait, suite à une défaite dans le Département de Mbacké.
En effet, le cas échéant, il aurait perdu 5 de ses 19 sièges, le réduisant à 14 députés, qui sont insuffisants pour avoir un groupe parlementaire; ce qui serait une défaite historique pour le PDS depuis le temps qu’il participe à des élections législatives. Une pareille humiliation de devoir « marchander » pour avoir un groupe parlementaire, lui est insupportable, surtout après avoir raté l’ objectif de son « plan A » d’imposer » une cohabitation’ à Macky à l’issu des Législatives du 30 juillet, et de son « plan B » d’empêcher par des » troubles » la tenue de ces élections le jour J. Ce qui s’est passé à Touba , devait être généralisé à Dakar et dans les autres grands centres urbains, pour empêcher le scrutin le 30 juillet, afin de pouvoir exiger le départ de Macky, qui ne pourrait plus gouverner légitimement, en l’absence d’un renouvellement de l’Assemblée nationale dont le mandat est constitutionnellement échu.
Donc, le boycott d’élection complémentaire à Touba devrait le servir de justificatif pour organiser des manifestations contre le « hold up électoral » dont il serait victime! Ainsi, les Sénégalais seraient abusés de croire que le boycott dont il a parlé concerne la Présidentielle de 2019, alors que c’est bien pour rendre sa défaite moins humiliante, qu’ il lui faut empêcher la tenue d’élection complémentaire à Touba. J’ose donc espérer que le Conseil Constitutionnel ne se fasse pas « intimider » par ce » baroud d’honneur » d’un vieil homme au crépuscule de sa vie politique, que les Sénégalais restent sereins et calmes comme le sont depuis la fin du scrutin, et que les forces de sécurité veillent, sans faiblesse ni hésitation aucune, à la défense des Institutions de la République, et de la sécurité du pays et du peuple.
Ibrahima SENE PIT/ENEGAL/BBY