Cinq ans de prison requis contre Berlusconi pour corruption
Le parquet de Naples a requis cinq ans de prison contre Silvio Berlusconi pour avoir corrompu un sénateur en 2006.
Le parquet de Naples a requis mercredi 24 juin une peine de cinq ans de prison contre Silvio Berlusconi, selon des sources judiciaires, citées par l’agence italienne Agi. L’ancien président du conseil italien est accusé de corruption d’un sénateur.
Le jugement devrait être prononcé le 8 juillet. Malgré tout, le Cavaliere, âgé de 78 ans, a toujours la possibilité de faire appel en cas de condamnation, ce qu’il a fait à maintes reprises dans le passé.
Le parquet a également requis une peine de quatre ans et quatre mois de prison contre Valter Lavitola, un proche de Silvio Berlusconi. M. Lavitola aurait remis l’argent au sénateur corrompu.
« Obsédé par la volonté de renvoyer M. Prodi à la maison »
L’affaire remonte aux élections législatives de 2006, remportées de justesse par la coalition hétéroclite de gauche dirigée par Romano Prodi, qui ne disposait que d’une très courte majorité au Sénat. Quelques mois à peine après ces élections, Sergio De Gregorio, sénateur élu d’un des partis de la coalition majoritaire avait rejoint Silvio Berlusconi.
Cette décision avait rendu encore plus fragile l’exécutif, et accéléré la chute du gouvernement de gauche, qui avait jeté l’éponge en 2008, moins de deux ans après le scrutin. Selon le parquet, le Cavaliere a versé trois millions d’euros, dont deux en espèces, à Sergio De Gregorio pour le débaucher. Des faits reconnus par ce dernier devant des magistrats et dans la presse.
Le procureur a dénoncé dans son réquisitoire « un investissement économique colossal visant à obtenir le seul résultat qui intéressait Berlusconi, obsédé par la volonté de renvoyer Prodi à la maison et d’en prendre le poste ». Romano Prodi est le seul homme de la gauche italienne à avoir réussi à battre à deux reprises Silvio Berlusconi lors d’élections législatives, en 1996 et en 2006.
Le magnat des médias italien n’a été condamné qu’une seule fois, pour fraude fiscale, malgré les nombreux procès qu’il a dû affronter. En vertu de ce jugement, M. Berlusconi avait été contraint d’effectuer des travaux d’intérêt général dans un centre social spécialisé dans l’accueil de personnes âgées à Milan entre mai 2014 et mars 2015.
Le Monde