Chers concitoyens, prenons le temps de mesurer l’ampleur du phénomène de la migration irrégulière et renseigner sur la conduite à tenir. (Par Daouda Dioussé)

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Devant la vague déferlante des migrants clandestins, en partance du Sénégal pour se rendre en Europe au péril de leur vie, en ma qualité d’expert en la matière, nous avons usés des moyens conventionnels de communication que sont les radios, télévisions et journaux afin de se faire comprendre mais en vain.

Au vu du danger manifeste qui guette les jeunes, l’alerte était maximale. Ce fléau des temps modernes devient de plus en plus complexe et prend des proportions inquiétantes dans le temps et dans l’espace.

Le comportement suicidaire de vouloir se rendre en pirogue de fortune en Europe à tout prix (barça ou barsakh) a été condamné de facto par l’intelligencia sénégalaise depuis son origine.

 Force est de reconnaître que le soubassement de la migration clandestine ou irrégulière est fondamentalement économique. Il résulte de la conséquence de l’impérialisme de l’économie libérale qui avait fini d’installer un système économique tout à fait nouveau aux mesures draconiennes dans les pays de l’Est et du Sud. Ainsi, les politiques d’ajustements structurels (83- 99) sous l’influence des institutions de Breton Woods (FMI, Banque mondiale), la dévaluation du FCFA en 1994, les fameux accords de pêche (1985- 1999) auxquels viennent s’ajouter les aléas climatiques avec des années de sécheresse cumulées (70- 80) ont en grande partie affaibli l’économie du pays entraînant le chaos social et le déclin du pouvoir de l’époque.

En conséquence, cette traversée des années de braise très éprouvante pour le monde rural a dérivé sur l’exode rural massif de la campagne vers les grandes villes (Dakar, Thiés, Kaolack, Saint-Louis etc……).Les industries de pêche ont fait faillite (Africamer, Sénémer, Soséchal de Ziguinchor, Sénégalaise Frigorifique de pêche, etc….).Plus de 500.000 acteurs issus du secteur de la pêche et des services connectés, déshérités, basculent dans le chômage.

Cette combinaison de crise dans tous les secteurs de la vie active a poussé les pêcheurs, dans un premier temps, de vouloir redoubler d’efforts afin d’assurer leur survie. Du fait de la rareté des poissons, la pêche dans les eaux les plus profondes était de mise.

En réalité, cette phase descriptive révèle tout le système opérationnel qui aboutit à la première découverte par pirogue des lampadaires de l’Espagne via   Saint- Louis- Nouakchott-Nouadhibou- Maroc par l’Océan Atlantique en Décembre 2004.

Et depuis, avec l’avènement de la mondialisation et le développement des moyens de communication, la nouvelle s’est propagée dans les villages des pêcheurs avant de dégénérer sur le reste du pays.

En fin de compte, les bilans les plus exhaustifs s’opéraient autour de 35.000 à 41.000, entre 2009 et 2011.

Dans le même registre, il faut noter que le phénomène de la migration irrégulière est de plus en plus dramatique, les jeunes sont plus que déterminés à braver la mer à plus de 7.OOOkm et à plus de 137h pour se rendre aux Îles Canaries en quête d’une meilleure condition de vie. A l’heure du drame de Mbour, les morts se comptent par cinquantaine, précédé par d’autres scénarios de pertes de vie et d’arrestations qui ne cessent de peupler les cimetières et les prisons. D’après les sources de la croix rouge espagnole, + de 33.OOO migrants en provenance d’Afrique sont arrivés aux îles canaries entre janvier et juin 2024 ainsi que 5.504 morts enregistrés durant la même période.

Hélas, quelle attitude tenir devant une telle situation ?

D’abord, il faudra qu’on replace le phénomène dans son contexte. Nous sommes dans une société mondialisée à gouvernance Internet (world, wide web). De ce fait, l’uniformisation de l’économie et de la culture rapproche les peuples, les frontières ne sont que des façades, le culte du matériel l’emporte sur celui du savoir et la mobilité des hommes est dictée par les besoins croissants qui se croisent avec des phénomènes nouveaux.

Dans ce cas, reconsidérons nos positions et nos manières de vie en intégrant ces différents canaux, il nous faut s’adapter aux réalités de l’heure.

  • Relevons notre système éducatif et de formation afin de les rendre compétitifs
  •  Poser des jalons dans le sens d’innover dans la performance notre tissu industriel et agricole
  • Développer la créativité par la culture de l’excellence et du mérite
  • Cultiver la bonne Gouvernance au sein de notre administration

En somme, l’objectif recherché dans cette batterie de mesures est d’absorber dans les meilleurs délais le chômage endémique des jeunes.

La jeunesse est notre première ressource énergétique, elle doit être bien entretenue, sécurisée et protégée. Compte tenu de l’importance de cette matière première, et de sa spécifiée transversale, la problématique jeunesse doit être au cœur des systèmes de bonne gouvernance. Elle mérite un traitement spécial comme étant un élément nodal, levier du développement durable.

Au regard de l’évolution du phénomène de la migration irrégulière et de ses conséquences désastreuses sur notre profil, le Président de la République, à l’image du double caractère républicain et protecteur de droits humains de Monsieur Pedro SANCHEZ, premier- ministre espagnole, saura conduire à bonne destinée la grande masse de jeunes, sous la désolation, à la recherche d’une meilleure existence pour leur devenir.

Daouda DIOUSSE Expert et Consultant international des questions migratoires et jeunesse D.G. du Cabinet Conseils 2CMJ

Email : daoudadioussepop@yahoo.fr

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