Célébration de la journée de l’excellence: Le conseil des acteurs et partenaires de l’enseignement privé honore ses meilleurs élèves

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Fatick: Le Conseil des acteurs et partenaires de l’enseignement privé (CAPEP), a fêté ses meilleurs élèves de l’année scolaire 2023-2024. C’était à l’occasion de la journée de l’excellence récemment célébrée le 18 janvier 2025 à Fatick. Le thème : «Quelles réformes pour un enseignement privé de qualité », a été présenté lors du discours inaugural par le président du conseil des acteurs, M. Birame FAYE.

Ce dernier, après avoir fait un état des lieux sur la gouvernance du sous-secteur en évoquant les structures de pilotage institutionnel et le cadre juridique qui encadre le déploiement du sous-secteur, a présenté les différentes propositions de réformes par leur structure pour une amélioration de l’offre de service de l’enseignement privé. Ainsi, Birame FAYE a insisté sur le fait que, «l’enseignement privé étant une partie intégrante du système éducatif, il est donc évident qu’il est placé sous la responsabilité des ministères en charge de l’éducation et de la formation. Et, pour ce qui est de l’enseignement général pré-universitaire, sa gestion relève du Ministère de l’Education nationale à travers la Division de l’enseignement privé (DEP)». Pour autant, vu l’importance et la sensibilité du sous-secteur, l’Etat du Sénégal a jugé nécessaire selon lui, «d’instaurer un pilotage concerté et inclusif, impliquant l’ensemble des acteurs qui l’appuient dans sa mission régalienne depuis la création en 2005 (Décret 2005-27 abrogeant et remplaçant le décret 98-812 du 06 octobre 1998) et placé auprès du Ministre de l’éducation nationale. Mais, toutefois, force est de constater que cette instruction ministérielle n’a pas été bien suivie ». Mais, a souligné le Président du CAPEP, « il est encore possible d’y apporter quelques améliorations au vu des mutations et des innovations éducatives. C’est ainsi que l’autorité avait émis le vœu en 2015, de réviser les textes portant sur l’enseignement privé. Notre modeste contribution, à ce niveau, se fera sous forme de recommandations dont : la mise en place d’un COCEP au niveau de chaque ministère en charge de l’éducation car la lourdeur de sa composition actuelle l’empêche d’être fonctionnelle fonctionnel ».
Ce qui fait souligne M. FAYE, «qu’au niveau déconcentré, les Inspections d’Académie et les Inspections de l’éducation et de la Formation assurent le pilotage du sous-secteur privé de l’enseignement général et de la formation professionnelle. L’organigramme de ces structures tel que stipulé par l’arrêté interministériel N° 010756 du 08 juillet 2013 ne prévoit pas spécifiquement un bureau ou un poste dédié à l’enseignement privé. Sa gestion est implicitement éclatée au niveau du bureau gestion pédagogique et évaluations des apprentissages avec ses différents postes (Petite enfance, cycle fondamental, enseignement secondaire, EBJA et arabe) et au niveau du bureau de l’enseignement technique et de la formation professionnelle. Pour contourner cette difficulté structurelle, les IA et les IEF surchargent souvent un agent en lui faisant porter le dossier du privé ». Un autre élément important évoqué par le Président  du CAPEP, c’est que selon lui, « déjà en 2009, le Ministère de l’Education nationale, face à la croissance rapide des établissements privés, a instruit chaque IA et IEF de mettre en place, et de le présider, un Conseil des Acteurs et Partenaires de l’Enseignement Privé (CAPEP). La composition et les missions du CAPEP devaient considérablement contribuer à l’amélioration de la gestion de l’enseignement privé par une approche participative, impliquant les acteurs et les partenaires de tous les niveaux d’enseignement. Mais, toutefois, force est de constater que cette instruction ministérielle n’a pas été bien suivie car peu de CAPEP furent installés et ceux qui l’étaient, avaient pour la plupart des difficultés de fonctionnement. Même la lettre de rappel du ministre quelques années plus tard eut peu d’effet. L’impact de la pandémie du COVID et la subvention de l’Etat aux écoles privées ont été un déclencheur dans la mise en place et la fonctionnalité des CAPEP ». Il faut noter que la création de la Coordination nationale des CAPEP et l’organisation du forum national de l’enseignement privé sous l’égide de la FEF et de la CN/CAPEP sont venues, souligne M. Birame FAYE, « booster davantage la création et le dynamisme de ces organes. Il est à souligner que le CAPEP académique de Fatick était une référence nationale de 2009 à 2014 avant de connaître une longue hibernation. Nous osons espérer, qu’avec l’accompagnement de Mr l’Inspecteur d’Académie (IA) que nous remercions d’ailleurs très sincèrement au passage ainsi que les Inspecteurs de l’éducation et de la formation (IEF), « cette année sera le point de départ d’une belle renaissance ».

Des recommandations fortes

Ainsi, au terme de cette brève revue documentaire, M. Birame FAYE, a souligné, « qu’en dépit du fait qu’un bon pilotage et l’environnement juridique garantissent des conditions acceptables pour un enseignement privé de qualité, il est encore possible d’y apporter quelques améliorations au vu des mutations et des innovations éducatives, que l’autorité avait émis le vœu en 2015, de réviser les textes portant sur l’enseignement privé même si l’idée est toujours à l’état de projet ».  Mais, ajoute le Président du CAPEP, « notre modeste contribution, à ce niveau, se fera sous forme de recommandations dont : la mise en place un COCEP au niveau de chaque ministère en charge de l’éducation car la lourdeur de sa composition actuelle l’empêche d’être fonctionnelle, l’érection d’une Division de l’enseignement privé en Direction forte tout en lui octroyant plus de prérogatives et de moyens pour le pilotage du sous-secteur, prévoir dans l’organigramme des IA et des IEF un bureau ou un poste spécifiquement dédié à l’enseignement privé. Cette mesure aiderait beaucoup à redynamiser les CAPEP, à maîtriser la cartographie des établissements privés et à veiller à leur fonctionnement régulier. Par ailleurs, l’autorisation d’ouverture de tout établissement privé, d’après les textes, relève de la compétence du Ministre de l’Education nationale. Cette disposition doit être revue car dans la pratique, le MEN, par exemple, n’autorise pas l’ouverture des établissements d’enseignement technique et de formation professionnelle, il convient aussi de limiter la durée de validité du récépissé de dépôt du dossier de demande d’ouverture d’un établissement privé. Si au-delà de cette durée, l’établissement ne peut se mettre aux normes pour être autorisé, l’autorité doit ordonner sa fermeture, alléger les critères de reconnaissance des établissements privés ou étendre la subvention de l’Etat à tous les établissements autorisés en discriminant favorablement les établissements reconnus ».

Entre autres recommandations fortes faites lors de cette célébration des meilleurs élèves de l’année scolaire 2023-2024 de l’enseignement privé, c’est, « de formaliser un cadre juridique (un arrêté par exemple) relatif à la création et au fonctionnement des CAPEP,  exiger le baccalauréat pour l’autorisation d’enseigner dans le préscolaire et l’élémentaire pour relever le profil académique du personnel dans ces ordres d’enseignement, instituer un BFEM arabe reconnu par l’Etat au même titre que le baccalauréat arabe, intégrer le personnel enseignant du privé dans les formations portant surtout sur les innovations pédagogiques introduites dans le système, faciliter au privé l’acquisition des manuels en cours d’utilisation dans le système éducatif mais également, indemniser les établissements dont les enseignants titulaires de diplômes professionnels sont recrutés dans le public car ces établissements ont investi dans la formation de ces enseignants et attendaient en retour plus de productivité. Nous pensons qu’il faut exonérer les établissements scolaires privés de certaines charges fiscales ».

Prenant la parole à son tour, Mr Cheikh BITEYE coordonnateur communal de Pastef Fatick et PCA de l’agence sénégalaise d’électrification rurale (ASER), a manifesté « l’honneur et l’immense joie d’être devant ce parterre de personnalités et d’élèves parmi eux les lauréats, pour célébrer cette journée de l’excellence et récompenser nos jeunes lauréats, qui ont démontré un travail acharné, une curiosité insatiable et un esprit brillant ». Cheikh BITEYE a remercié l’ensemble des membres du conseil des Acteurs et Partenaires de l’enseignement privé (CAPEP) pour le choix porté à son endroit comme son co-parrain Abbé Pascal Séne parmi tant d’autres sénégalais plus méritants, pour parrainer cette importante cérémonie marquant les modèles de notre société. Et de me donner l’opportunité d’apporter ma modeste contribution sur l’excellent thème de cette rencontre : Quelles réformes pour un enseignement privé de qualité? Il faut aussi un accompagnement et un encadrement de l’Etat mais par des subventions aux écoles privées dès leurs naissances et qui se distinguent par une moyenne supérieur à 8/10 à l’élémentaire et 15/20 au moyen secondaire (juste une suggestion !) ».
Car, selon M. Cheikh BITEYE, « l’enseignement privé joue un rôle crucial dans nos systèmes éducatifs. Et, pour qu’il continue d’être un acteur de qualité, des réformes s’imposent afin de : garantir l’accès à une éducation de qualité pour tous, indépendamment des moyens financiers pour plus d’équité sociale, d’assurer un niveau d’enseignement comparable ou meilleur aux établissements publics, de moderniser et d’adapter les programmes aux besoins du 21ème siècle (sur le numérique, la robotique, l’intelligence artificielle, l’anglais outil de performance, avoir des compétences clés …), de s’ancrer sur nos valeurs sociales, culturelles et religieuses. Il faut aussi un accompagnement et encadrement de l’Etat mais par des subventions aux écoles privées dès leurs naissances ».

En pour cela, poursuit-t-i, « il semble nécessaire de faire face aux réformes suivantes : mettre en place un cadre réglementaire clair, rigoureux, accessible à gérer au niveau des inspections d’académie (par exemple : autorisations d’ouverture et définitive d’établissement doivent être délivrées par arrêté du gouverneur suite validation par IF/ IA et préfet), mise en place d’une plateforme accessible par tous les déclarants responsables, de suivi et de mesure du traitement des demandes d’ouvertures d’établissement et d’agrément définitif. Procéder à une évaluation régulière de la qualité des établissements et des enseignants, envisager des solutions de financement durables pour réduire les inégalités (exemple : subvention automatique par l’Etat au moins de trois mois de la masse salariale du personnel déclaré à l’inspection du travail pour toutes les écoles en règle avec les organismes sociaux) ».

Favoriser des partenariats entre le public et le privé

A noter que les écoles privés (préscolaire, élémentaire, cycles moyen et secondaire), sont les seules entreprises qui encaissent sur neuf mois et paient des charges sur 12 mois. Pour cela, Cheikh BITEYE estime qu’il faut, « favoriser les partenariats entre le public et le privé par un pont réciproque, accorder des bons en appui financier par l’Etat, après chaque composition, de tous les élèves du privé qui se distinguent par une moyenne supérieur à 8 durant les compositions de zone. Aussi les mairies doivent encourager et subventionner les programmes innovants qui hissent à l’excellence ».

Il a donné l’exemple de l’école franco-islamique : « Adja Dior Diongue » du quartier de Peulga à Fatick qui est une initiative de réussite dans l’innovation avec l’insertion de l’informatique, l’anglais, le karaté, l’apprentissage du coran et de la sunna, et dans les résultats avec toujours un taux de réussite aux examens de plus de 98%. Pour Mr BITEYE, « le système scolaire de la Chine et du Japon mérite un Benchmarking du privé sénégalais à financer par l’Etat. Le PCA de l’Aser de souligner avec force que, « l’éducation est le plus beau cadeau que nous puissions offrir à nos enfants. Car, elle leur permet de s’épanouir, de devenir des citoyens responsables et de contribuer à construire un monde meilleur ».

Il a ainsi tenu à féliciter chaleureusement tous les élèves présents à la cérémonie, en particulier les lauréats que Cheikh BITEYE qualifie, « de modèles pour vos camarades et une fierté pour vos familles. Je vous exhorte à continuer à travailler dur et à croire en vos rêves tout en cultivant votre soif de connaissances, à développer vos talents et à viser toujours plus haut. Donc, n’oubliez jamais que l’éducation est la clé qui ouvre toutes les portes et vous êtes l’avenir de notre pays ». Il a aussi remercié les enseignants pour leur dévouement et leur passion tout en étant les véritables artisans de l’éducation pour construire les meilleurs citoyens de demain.

Synthèse de Mohamadou Sagne

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