CAN 2015 – Giresse : « Nous serons dans une ville qui n’a rien »

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Invité de l’Intégrale Sport ce mercredi sur RMC, Alain Giresse, le sélectionneur du Sénégal, a évoqué ses ambitions pour la CAN 2015, qui débutera le 17 janvier en Guinée équatoriale. Pendant la compétition, les Lions seront logés à Mongomo, une petite ville de l’Est du pays dépourvue d’infrastructures. 
Alain Giresse, votre stage de préparation pour la CAN débute ce vendredi à Dakar…
Oui, on commence les préparatifs. On est dans l’attente de la fin des compétitions, notamment en Angleterre, pour récupérer tout le monde et démarrer la préparation. Le groupe devrait être au complet dès lundi.
Demba Ba, l’attaquant de Besiktas, s’est plaint ouvertement de ne pas avoir été sélectionné, créant une certaine polémique au Sénégal…
Je ne sais pas pourquoi c’est un sujet polémique, celui-là plutôt qu’un autre. C’est une fixation qui est faite par les médias sénégalais. Vous parlez de polémique, pas moi. Il n’y a pas que Demba Ba qui se plaint. Je ne connais pas beaucoup de joueurs qui sont contents de ne pas être sélectionnés. Lui le démontre à sa façon. C’est malheureux, mais c’est aussi le choix d’entraîneur. J’ai sélectionné les joueurs qui correspondent à ce que j’attends. J’ai fait mes choix en mon âme et conscience pour établir la meilleure liste possible pour cette CAN.
Vous avez hérité d’un groupe difficile avec le Ghana, l’Algérie et l’Afrique du Sud. Comment l’appréhendez-vous ?
C’est un groupe costaud avec deux mondialistes, l’Algérie et le Ghana, qui ont fait des choses intéressantes au Brésil. L’Afrique du Sud a fait des qualifications tout à fait remarquables. Ça veut dire qu’il faudra qu’on soit prêts dès les premiers matchs. Ça ne va pas se jouer à grand-chose. Chaque rencontre aura son importance. Notre premier match contre le Ghana ne sera pas forcément déterminant. Ça va être serré. Il va falloir bien se préparer pour être au niveau.
Vous allez également devoir créer une osmose au sein du vestiaire avant d’entamer cette CAN 2015…
Comme toute grande compétition, la réussite de la phase finale est en grande partie liée à la préparation. Il faut savoir passer du temps ensemble, vivre ensemble, s’entraîner ensemble au quotidien, avec une idée commune en tête. C’est une donnée importante. En plus, compte tenu du changement de pays, on va devoir s’adapter aux conditions sur place. Nous serons à Mongomo, dans une petite ville tout à fait charmante et agréable, mais qui n’a rien, aucune infrastructure sportive. Il y a un terrain d’entraînement, plus un autre à une heure de route. Le tout pour quatre équipes. Notre hôtel n’est pas bon. Ça peut avoir des répercussions sur le comportement des joueurs et des incidences sur la performance. C’est dommage.
Vous allez mettre en garde vos joueurs par rapport à ces conditions difficiles ?
Oui, il y a une préparation mentale à faire. C’est sûr. C’est un élément que je vais développer. Je ne peux pas les laisser dans la découverte. Je suis content d’avoir fait le déplacement jusqu’à Mongomo pour me rendre compte de ce qui allait nous attendre et pouvoir faire passer le message au groupe.
Le Sénégal n’a encore jamais remporté la CAN, ressentez-vous une plus grande pression par rapport à ça ?
Le Sénégal n’a jamais gagné la CAN, c’est une réalité. Malgré ça, les médias sénégalais revendiquent des objectifs en disant qu’on est un grand pays de football. Mais on ne peut pas dire que le Sénégal est un grand pays de football en s’appuyant sur un palmarès qui est quasiment vierge. Il y a du travail à faire. Le problème, c’est que ça crée des incompréhensions entre la présentation de la compétition et le travail qu’il y a à accomplir pour être performant.

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