Campagne de commercialisation de l’arachide: Les lois du marché! (Par Abdou GNINGUE)

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La campagne de commercialisation de l’arachide a démarré depuis quelques semaines avec un lot de contestations des producteurs et des opérateurs. Les producteurs ont été informés de la mise en place de points de collectes où ils peuvent écouler leurs productions auprès des opérateurs chargés de l’achat des graines d’arachides. Mais ce l’on constate sur le terrain, c’est une non fréquentation de ces lieux  à cause d’ opérateurs en mal de patriotisme qui ne sont guidés que par l’appât du gain. Ils font du porte à porte pour acheter la production au prix non officiel majoré. Au lieu de 250 FCFA, prix plancher, ils mettent plus de 300FCFA sur la table du producteur qui accepte sans se soucier des conséquences de ce marché parallèle.

En effet, ces producteurs au comportement frauduleux, revendent leurs transactions à l’étranger au prix fort. C’est cette situation qui désavantage la SONACOS, notre société nationale chargée de transformer cette arachide en huile. Elle ne peut pas aller au delà du prix plancher de 250FCFA. Du coup, la société n’aura pas le tonnage requis pour faire tourner ses usines entraînant un chômage technique de plusieurs milliers de travailleurs saisonniers. Elle crie au secours et demande à l’Etat d’intervenir au plus vite.

Depuis que le marché de l’arachide est ouvert aux pays asiatiques, cette situation est devenue récurrente. Certains vont jusqu’à taxer nos braves paysans de manque de patriotisme. Ce qui est injuste. En effet, le bon sens aidant, nos braves paysans se sont conformés aux lois du marché. Ils vendent  leurs productions aux mieux disants. Si on sait que pour acheter un litre d’huile il faut au moins 4 kilogrammes d’arachides au prix plancher de 250F. Maintenant si on peut acheter un litre d’huile avec 3 kg d’arachides on n’a pas besoin d’être économiste pour savoir que c’est une démarche logique et juste. Qu’on arrête donc d’écraser du sucre sur le dos de nos braves producteurs. Pour protéger leur économie locale, des producteurs dont la région abrite une huilerie,  ont mis en place une stratégie pour que leur production ne sorte pas du périmètre régional. Ainsi leur huilerie locale sera alimentée correctement et des emplois préservés. Cette stratégie est-elle légale? En tout cas elle est pleine de bon sens!

Il est temps que l’Etat trouve une solution à cette situation en réglementant ce commerce de ce produit stratégique pour l’économie sénégalaise.

Certains spécialistes pensent qu’il ne fallait pas supprimer la Sonagraine que l’Etat avait mis en place  pour s’occuper de l’achat de la production arachidiere. C’est elle qui revendait cette production à la SONACOS et aux huileries de la place. Tout était stable. Mais depuis le démantèlement de la filière arachidiere, on continue de tourner en rond à chaque campagne de commercialisation de ce produit.

L’Etat devrait mettre en place un système de quotas affectés aux acheteurs étrangers suivant les besoins de nos huileries locales. Cela permettrait de préserver les semences, les emplois et éviter une fuite de cette production vers des investisseurs étrangers qui s’enrichissent sans coup férir sur le dos de nos braves producteurs mais aussi de l’Etat qui subventionne les semences et autres intrants. Par ailleurs il faut que le gouvernement interdise, le porte à porte de tous ces opérateurs privés, nationaux comme étrangers pour protéger notre économie. C’est une sorte d’anarchie totale qui règne sur ce marché. On ne sent pas les structures de l’Etat chargées de veiller sur les pratiques régulières sur le commerce national. Il faut mobiliser le contrôle économique en compagnie des forces de sécurité pour les appuyer et faire respecter les décisions des autorités dans ce domaine.

Sur le plan politique, cela vole toujours très bas entre nos politiciens. Ils doivent toujours se rappeler de ces paroles toujours d’actualité d’Eleanor Roosevelt : « les Grands  esprits discutent des idées, les esprits Moyens discutent des événements, les Petits esprits discutent des personnes » Chez nous, les débats tournent souvent autour des problèmes de personne. Ils convoquent des propos crypto personnels pour détruire telle personne,  après s’être…autoblanchis avec plusieurs hectolitres de javel. En général, les plus virulents sont ceux-là qui ont goûté aux délices du pouvoir mais qui, selon eux, ont été sevrés …un peu tôt par le Chef parce que non…rassasiés.

Ils n’ont pas accumulé assez de…CFA ou de biens matériels  avec lesquels ils snobaient…leurs électeurs. Pendant qu’Ils se…servaient, ils ne répondaient plus au phone et classaient sans suite la pile de demande d’audience qui nourrissaient leurs corbeilles à papiers. Tout cela n’est pas sérieux. Les positions de pouvoir doivent être considérées comme des positions de service. II faut qu’on sache servir l’Etat en servant les citoyens. Il ne s’agit pas de se servir de l’Etat pour régler ses soucis d’argent. Suivez mon regard. Malheureusement les adeptes de cette théorie sont encore là et toujours actifs et plus forts que jamais. Et la vie continue. C’est dommage !

Abdou GNINGUE
Journaliste et Citoyen du monde rural

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