Burkina: L’armée burkinabè renonce à la présidence du Conseil national de transition
L’armée burkinabè a fait « beaucoup de concessions » sur le projet de charte nationale de transition, en renonçant notamment à la présidence du Conseil national, a révélé, jeudi à Ouagadougou, le lieutenant-colonel Isaac Zida, qui dirige le pays depuis le départ de Blaise Compaoré, après 27 ans de pouvoir.
Le chef de l’Etat, qui s’adressait à la presse au sortir d’une rencontre avec des organisations de la société civile du Burkina Faso, a indiqué qu’un accord a été trouvé sur l’architecture de la transition.
Dans la foulée, il a souligné les concessions faites par l’armée pour aider à parvenir à cet accord.
« En ce qui concerne le Conseil national de transition, nous avions voulu, au départ, présider ce conseil, mais après échanges avec les différentes organisations, nous avons encore cédé cela. Donc, je pense que nous avons fait beaucoup de concessions dans l’intérêt du Burkina, parce qu’il s’agit du Burkina, il ne s’agit pas de nous. Nous avons ce sens de responsabilité-la », a-t-il dit après une rencontre avec les organisations féminines de la société civile.
La création d’un conseil national de transition était l’une des principales contre-propositions formulées par l’armée, après la validation par l’opposition et la civile du projet de charte nationale. Ces deux composantes souhaitaient la création d’une assemblée de 90 membres.
Au contraire des civils, les militaires ne prévoyaient pas non plus un conseil national de la défense encore moins de commission nationale de réconciliation et de reformes.
L’opposition, la société civile et les organisations religieuses et traditionnelles se réunissent autour du travail de la commission conjointe, qu’elles ont mise sur pied avec l’armée, après les amendements qu’elle apporte sur le document censé encadrer la transition.
Initialement prévue mardi après-midi, cette réunion avait été reportée après que les représentants de l’armée ont demandé à consulter leur hiérarchie, à l’effet de recueillir leurs observations sur les amendements de l’opposition et de la société civile.