Burkina Faso : investi, Kafando promet de faire identifier le corps de Sankara
Des investigations seront menées au Burkina Faso pour identifier le corps de l’ancien président Thomas Sankara, a déclaré le président intérimaire Michel Kafando, lors de son investiture, vendredi.
« Au nom de la réconciliation nationale, j’ai décidé (…) que les investigations pour identifier le corps du président Thomas Sankara seront [menées] », a assuré M. Kafando, dans son discours d’investiture repris par le site Internet de l’hebdomadaire Jeune Afrique.
Thomas Sankara a été tué lors du coup d’Etat qui a porté Blaise Compaoré au pouvoir, en octobre 1987.
Sa famille demande depuis 1997 l’exhumation de son corps, pour vérifier qu’il s’agit bien de celui qui est enterré, ce que la justice burkinabè n’a jamais accepté. Thomas Sankara a dirigé le pays de 1983 à sa mort.
Michel Kafando, un diplomate âgé de 72 ans, a été désigné président par intérim du Burkina Faso, dimanche, par un collège électoral constitué de civils et de militaires.
Selon RFI, étaient présents à la cérémonie d’investiture les présidents du Ghana, John Mahama, de la Mauritanie, Mohamed Ould Abdelziz, du Togo, Faure Gnassingbé, du Sénégal, Macky Sall, du Mali, Ibrahim Boubacar Keïta, et du Niger, Mouhamadou Issoufou.
Le chef de l’Etat ivoirien, Alassane Ouattara, était représenté par son ministre des Affaires étrangères.
M. Kafando succède au lieutenant-colonel Isaac Yacouba Zida, désigné par l’armée, deux semaines auparavant, pour assurer la succession de Blaise Compaoré.
Il va diriger la transition jusqu’aux élections – une présidentielle et des législatives – prévues fin 2015.
Mercredi, il a nommé le lieutenant-colonel Zida, ex-numéro 2 de la garde présidentielle M. Compaoré, au poste de Premier ministre.
Blaise Compaoré a démissionné le 31 octobre, après que de violentes manifestations ont secoué le pays, qu’il dirigeait depuis octobre 1987.
Par milliers, les Burkinabè ont protesté contre un projet de loi qui, selon eux, devait lui permettre juridiquement de briguer un nouveau mandat à l’élection présidentielle de 2015, ce que ne lui autorisait pas la Constitution.
Il s’était réfugié en Côte d’Ivoire depuis le 31 octobre, avant de se rendre au Maroc, depuis mercredi.