Bravo au Sénégal, dommage pour Wade…

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abel thiam

Un magnifique centre de conférences, bâti en un temps record, trois dizaines de chefs d’Etat présent à Dakar devenue la capitale de la communauté francophone forte de centaines de millions de locuteurs, des télévisions du monde entier braqués sur Diamniadio….

Assurément, le Sénégal aura été sous les feux de la rampe de l’honneur et de la réussite à travers ce Sommet de l’Organisation Internationale de la Francophonie (OIF). Mais l’image qui aura le mieux fait briller notre pays, c’est celle du Président Macky Sall rendant hommage au Président Abdou Diouf et portant au pinacle le Président Léopold Sedar Senghor.

Un chef d’Etat qui se plie ainsi en quatre, en l’honneur de ses prédécesseurs, lesquels ne sont pas de son parti politique…l’image ne court pas les rues des capitales de nos jeunes nations africaines ! C’est dire que la date de ce XV ème Sommet de l’OIF est à graver en relief dans les belles pages de l’histoire politique du Sénégal, au même chapitre que 19 mars 2000 et le 25 mars 2012. En honorant ainsi d’illustres compatriotes, le Président Macky Sall s’est hissé un peu plus dans l’échelle des grands hommes Sénégalais, et a ajouté du lest à l’ancrage de notre pays dans la démocratie.

L’on remarquera, au passage, un fait : alors que le continent africain est traversé par le débat sur la longévité au pouvoir des dirigeants africains, le chef de l’Etat du Sénégal, Macky Sall,  a choisi, lui, de hanter le sommeil des juristes par la question de savoir quelle est la voie la plus appropriée pour écourter son mandat à lui…

L’on se désolera d’un fait, plus pour l’intéressé que pour quiconque : l’absence d’Abdoulaye Wade qui a choisi de bouder le Sommet. Il a pris une option qui a consisté à tenter de transformer ces assises internationales en prétoire de défense de son fils. Pourtant, une présence   du devancier de Macky Sall à ses côtés, pour rendre hommage à leurs prédécesseurs, aurait été plus «gênante», puisque tel est l’objectif de cette bouderie. Jouer sa partition dans la belle symphonie qu’aura été ce Sommet, marquer sa présence, au bénéfice du Sénégal : voilà ce qui était attendu d’Abdoulaye Wade. Hélas pour lui, il n’a pu s’empêcher de faire dans la confusion des genres, par un amalgame entretenu entre son statut de père et celui  de ci-devant Président de la République. Cette confusion des fonctions ayant été le marqueur de son magistère à la tête du pays, il ne pouvait en être autrement après sa cessation de d’activité présidentielle.

 Parce qu’il veut «détruire la famille du Président Macky Sall», comme il le dit lui-même, Abdoulaye Wade a déserté ses devoirs d’ancien Président. Car, se présenter à ce Sommet était, dans l’absolu, plus un devoir qu’un choix pour Wade. Sa présence n’avait rien à avoir avec ses relations personnelles avec Macky Sall, étant liée à son statut d’ex-chef de l’Etat.

C’était ignorer un aspect fondamental de la personnalité de Wade que d’espérer sa présence au Sommet. Il allait lui être insupportable d’y assister, et se faire voler la vedette par Abdou Diouf, son prédécesseur que la communauté francophone honorait, et son successeur, Macky Sall, organisateur de l’événement. Abdoulaye Wade ne peut pas tolérer que quelqu’un d’autre brille à ses côtés. Comme dirait Talla Sylla, il apprendrait à un mécano comment visser un boulon. Ce n’est pas à son âge actuel qu’on changerait le chantre du changement (Sopi)…

Abou Abel THIAM

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