Bloc-notes de Abdou GNINGUE – Mercato…de récépissés et bal masqué!

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Au Sénégal, les opposants politiques sont plus portés à la provocation qu’à la proposition de programmes alternatifs pour résoudre les conditions de vie des Sénégalais.

En effet, depuis quelques jours, on entend une polémique sur la dénomination du parti politique de Babacar Diop Forces Démocratiques du Sénégal les Guélwaars. C’est cet ajout les Guélwaar qui a motivé le refus du Ministre de l’Interieur, Antoine Diome, de lui délivrer un récépissé. Il fait référence à une classe sociale( Guelewar signifie Noble)  qui date, peut être du moyen âge, pour ne pas dire de l’Homme de Cro Magnon.

Est-il normal, dans une République démocratique comme le Sénégal, en plein 21eme siècle, se référer à une classe sociale pour dénommer son parti politique.

Si quelqu’un proposait, demain, Union Nationale des forces populaires les Nobles, est-ce qu’on peut reconnaître une telle formation. La réponse est non! Même dans les monarchies, à régime politique parlementaire, on ne crée pas un parti sur la base de classes sociales.

Qui oserait mettre en place une formation politique en Angleterre et l’appelait le Parti des nobles.? Personne !

Cette référence à une classe sociale est pareille à cette idéologie de Hitler qui disait que la race Aryenne est supérieure à toutes les autres en Europe. On a vu où est-ce que cette idéologie a mené le monde avec cette extermination programmée des Juifs dans une guerre qui a coûté la vie à plusieurs millions de personnes. Qu’on ne me dise pas que c’est pas comparable. De toutes façons, dans les deux cas, on fait référence à une supériorité, supposée, d’une race ou d’une classe sur une autre.

Donc si ce parti les Guelewar est reconnu tel que libellé dans la demande, il pourrait y avoir demain, le parti des Laobes, des Forgerons, des troubadours, des insulteurs publics, des mécréants, des esclavagistes et que sais-je encore? .. Diable, arrêtons la provocation inutile.

Une opposition doit se faire dans un esprit républicain. Ce faux débat soulevé, entre dans le cadre d’un populisme de mauvais goût, pour provoquer les autorités en place. Ce refus, de reconnaître le parti surnommé Guelewar, est l’occasion pour certains opposants de traiter le régime sénégalais de dictature. Si interdire ce qui est inacceptable et banni  par la loi, est considéré comme une mesure dictatoriale, qu’on nous explique alors ce qu’est une démocratie avec des règles  bien normées.

Et puis,  comment des forces qui se disent démocratiques, peuvent-elles se référer à une classe sociale pour identifier leur parti. C’est une contradiction flagrante qui prouve, encore une fois, que certains politiciens, envahis par la rage de vaincre, veulent passer par tous les chemins et utiliser tous les moyens, sans réfléchir aux conséquences de leurs actes. Qui disait que le Politicien c’est celui qui ne pense qu’à la prochaine élection, j’ajoute, et qu’il faut gagner à tous les coups. C’est du Machiavélisme pur et dur!

Pour rester avec nos politiciens, surtout ceux de l’opposition, nous avons entendu le maire de Mermoz Sacré Cœur, Barthélemy Diaz, dénoncer la décision du gouverneur de Dakar qui a dessaisi  les maires de la délivrance des certificats de résidence.

C’est pour que l’administration, neutre et au service des citoyens, s’en charge, étant donné que certains édiles faisaient des discernements dans la délivrance du document. L’opposition dans son entièreté, vent debout, avait dénoncé ce comportement anormal de certains maires, tout en demandant au ministère de l’intérieur de prendre ses responsabilités.

Ce qui a été fait, à travers cet arrêté du gouverneur de Dakar.

Où est donc le problème ? C’est à croire que nos opposants ne font confiance ni aux municipalités ni à l’administration. Je me demande s’ils arrivaient au pouvoir un jour, ils ne feraient pas appel à des fonctionnaires de Papouasie Nouvelle Guinée ou des Esquimaux du Groenland, parce qu’ils n’auraient pas confiance à l’administration trouvée sur place !

Ils ont dit harro sur les maires pour cette mauvaise gestion de la délivrance des certificats de résidence, ils ont été dessaisis par le gouverneur de Dakar, pour que ce précieux sésame puisse être accessible à tous les citoyens. ils crient au scandale ! Non, certaines réactions sont purement et simplement de l’infantilisme. Un point c’est tout !

Cette opposition promet à Macky Sall, la mise en place de la « plus grande coalition  jamais connue au Sénégal ». Dixit Ousmane Sonko, l’Africain, qui semblait snober tous les autres membres de l’opposition, aspirant à adhérer à sa coalition. Mais il est jeune, il ne s’est pas référé à la grande coalition qui a permis au Sénégal de connaître une alternance démocratique en 2000. Des acteurs de cette coalition sont encore là, n’est ce pas Landing Savane, Abdoulaye Bathily, etc….

Ousmane Sonko, au départ de la mise en place de la coalition aurait dit, qu’il ne va signer qu’après que tout le monde aura apposé sa signature au bas de la charte de création de la coalition. Si ce n’était pas un complexe de supériorité, dites-moi ce que c’est. Et puis, outre les partis Taxawu Sénégal, PASTEF et PUR, on ne voit pas de  grands ténors de cette opposition. On sait que parmi ces partis, il y en a qui sont des formations…abri bus, comme il n’existe plus de cabines téléphoniques depuis la démocratisation des téléphones portables.

Annoncée comme membre, avec beaucoup d’assurance par les initiateurs du projet, le PDS de Karim Wade déclare n’avoir pas pris part à une réunion où a été discutée la mise en place d’une coalition de l’opposition pour faire face à Macky Sall et sa coalition du Benno Book Yakaar.

Assiste-t-on à une coalition…mort né? Quelle sera cette vaste coalition sans le PDS, And Jeff de Diop Decroix, Book Guiguis de Pape Diop et des personnalités tels que Abdoul Mbaye, Thierno Bocoum, même s’ils ne pèsent pas très lourds, mais ont une capacité de nuisance certaine.

Il ne suffit pas de mettre  ensemble 23 récépissés de Partis Pique Bœuf ( Entendez Yobalema) ou mouvements et dire qu‘on a mis en place la plus grande coalition qui n‘a jamais existé au Sénégal.

Dans le contexte actuel, nous assistons au Mercato …des récépissés dans une atmosphère de…bal masqué. Peut-être que le leader de PASTEF veut prendre ses rêves pour la réalité dans cette coalition dénommée Yewwi Askan Wi. Tous ceux qui ont signé cette charte, à part Sonko, ne drainent pas de la foule. Il est vrai, ils ont leurs récépissés, certes, mais la plupart sont des partis et mouvements Pique Bœufs.

Si c’est avec une pareille…grande !? coalition que l’opposition compte déboulonner les caciques de Benno Book Yakaar, elle risque d’avoir un réveil brutal au lendemain du 23 Janvier 2022.

Selon certaines indiscrétions, la cérémonie a failli connaître un échec car des participants de grosses pointures!? (comme Bougane Gueye Dany) n’ont pas aimé le logo et les couleurs de la coalition qui bizarrement ressemblent à celles des initiateurs de la coalition.

Selon toujours la même source, certains signataires veulent des explications claires avant  de s’engager pour le démarrage effectif des activités de la coalition. Est-ce que l’adhésion de 13 partis et organisations un….vendredi 13 (date porte malheur pour les superstitieux) venus rejoindre PASTEF, n’est pas la source de ce démarrage poussif de la coalition. L’avenir nous le dira.

Cependant, il faut aussi savoir qu’un parti politique ce n‘est pas seulement un récépissé mais surtout des membres, un siège et des activités. Dieu sait que, si on publiait la liste et demandait aux partis membres de la coalition de produire un bilan d‘activités, très peu auraient satisfait à cet exercice. Il faudrait que les architectes de ce montage fassent très attention et penser à une défaite éventuelle devant l’autre camp. Cela pourrait les décrédibiliser, surtout en perspective des élections législatives du deuxième semestre de 2022 et de la présidentielle de 2024.

Déjà, des voix provenant de l’opposition, comme Abdoul Mbaye qui qualifie cette coalition de « jeu de dupes, de petits calculs et de manque de transparence « En somme, on assiste à une sorte de mercato de récépissés dans un bal masqué.

Quant aux membres de la coalition Jotna, ils fustigent le manque de concertation noté par les initiateurs de la coalition Yewwi Askaan Wi. . Et puis, ils estiment qu’il y a des non-dits dans la mise en place de cette…vaste coalition où les plus représentatifs ont imposé les couleurs de leurs formations respectives où domine le Vert, du Socialiste (Khalifa Sall), de l’Islamologue du Pur de Moustapha Sy et de Pastef de Ousmane Sonko, l’Africain.

On dirait qu’il y’a une petite dose de dictature des …plus grands contre les…petits. N’est-ce pas Thierno Bocoum ? D’ailleurs c’est cela qui aurait poussé Bougane Gueye de Gueum Sa Bopp, à vouloir quitter la coalition avant la signature de la charte. Il a été retenu par Khalifa Ababacar Sall, très conciliateur, qui l’a dissuadé et finalement il a signé,…sous  réserve d’un comportement plus démocratique au sein de la coalition.

Comme quoi, ce compagnonnage, où la suspicion est étalée au grand jour, risque d’être plombé par des querelles internes. Et puis, il y’a l’étape cruciale des investitures dans les différentes circonscriptions électorales. Cet exercice est très délicat, même pour les membres de la coalition Benno Book Yakaar, au pouvoir.

Si vous prenez ceux-là qui composent la nouvelle coalition, je me demande s’ils ont des membres, connus à l’intérieur du pays, pour pouvoir briguer un mandat de maire pour se substituer à ceux-là qui sont sur place. Ce qui est sûr, c’est qu’ils vont affronter les membres de cette coalition de Benno Book Yakaar formée par des partis traditionnels tels que l’AFP,  le PS, le PIT, la LD, les dissidents du PDS, Rewmi, le BCG du Père Diaz. Ces partis sont représentés dans le plus petit hameau du pays.

Pour déboulonner de tels partis, il faut beaucoup d’efforts et de…moyens ! Eh oui, il ne suffit pas d’additionner des récépissés pour avoir une majorité politique et populaire.

Pour rester toujours dans la politique, les élections locales sont devenues un vrai casse tête pour nos hommes politiques de tout bord.

Dans la majorité, certains ministres ont oublié que, même en vacances, ils sont au service des populations. Le Ministre du Commerce, Madame Assomme Diatta semble plus préoccupée par les prochaines élections locales que par cette flambée des prix des denrées de première nécessité que connaît notre pays.

Cette situation rappelle la période des libéraux de Karim Wade quand on vivait un yo-yo  régulier des prix des denrées de première nécessité. Madame Diatta, qui doit briguer un poste de maire dans la banlieue, on ne l’a pas vue  patauger dans les zones inondées,  pour montrer qu’elle est de tout cœur avec elles. Comme pour dire on est….ensemble !  Non, il faut que la Ministre du Commerce règle cette affaire de hausse des prix des denrées de première nécessité, pour nous autres Gorgorlous. Si cette situation persiste, elle doit savoir que sa coalition risque d’être balayée au profit de l’autre camp et de voir son rêve de devenir maire, englouti dans les eaux stagnantes de la banlieue.

Un des membres, de Benno Bokk Yakaar, a bien raison de déclarer que la demande sociale, entendez la hausse vertigineuse des prix, risque de faire perdre les élections à la majorité au pouvoir pour le bonheur de la coalition Yewwi Askaan Wi.

Abdou GNINGUE
Journaliste Citoyen du monde rural

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