Babacar Gaye toutes griffes dehors : « Les chefs d’Etat invités au Sommet de la Francophonie ne sont pas plus honorables que Wade »
Babacar Gaye est un homme en colère. Les agissements du régime de Macky Sall, interdisant notamment au PDS de manifester, ont le don de le mettre hors de lui. Il n’hésite pas à le faire savoir quand l’occasion se présente. Dans un entretien avec Le Populaire, le porte-parole du PDS s’est exprimé sur l’actualité du moment en l’occurrence le Sommet de la Francophonie.
« On a comme l’impression que ce Sommet de la Francophonie ne vous intéresse pas… « , fait remarquer le journal à Babacar Gaye qui rétorque pour s’interroger : « Que représente le Sommet de la Francophonie pour le citoyen dont les droits politiques, économiques et sociaux sont constamment bafoués ? Certes, le Sénégal est le pays de la « Teranga » ; mais pas au détriment des libertés fondamentales garanties par notre Constitution. Pensez-vous que ces chefs d’Etat ou de gouvernement pressentis à Dakar, une semaine après notre meeting, sont plus honorables que Me Wade, celui qui a fait Macky Sall de toutes pièces ? ». M. Gaye d’asséner : « Ils ne sont pas non plus des modèles dans la promotion de la démocratie et de la bonne gouvernance. Vous vous imaginez que Blaise Compaoré aurait pu être traité comme un hôte de marque du Sénégal compte tenu des relations particulières qui le lient à notre Président. Et, au nom de tels invités, le citoyen sénégalais devrait mettre ses revendications en veilleuse, comme si tout est rose chez nous, et après le Sommet, retomber dans les privations et la misère ? Que non ! Rappelez-vous que lors du Sommet de l’OCI ainsi que pendant l’inauguration du statut de la Renaissance africaine beaucoup plus valorisant à nos yeux que cette messe pour la promotion de la culture et de la langue française, Macky Sall, Moustapha Niasse et consorts ont manifesté librement leur désapprobation. Mais, c’est cela aussi différence entre la paille et le grain, le despote et le démocrate. Notre disponibilité à accueillir le monde francophone ne doit pas primer sur notre choix irréversible de rester libres et dignes de notre parcours politique vieux de plusieurs décennies. Ce ne sont pas les menaces de Macky Sall qui arrêteront ce peuple déterminé à défendre l’Etat de droit et la République ».