ALIOU SALL, PRÉSIDENT DE L’AMS : «La relation Etat / Collectivité locale ne doit pas souffrir des aléas politiques»

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sall aliou

Président de l’Association des maires du Sénégal (AMS), Aliou Sall, présent également au Forum d’hier, a prôné le partenariat entre les collectivités locales et l’Etat.

Le président de l’Association des maires du Sénégal (AMS), Aliou Sall, trouve que le processus de responsabilisation accrue des collectivités locales et celui concernant la territorialisation des politiques publiques ne se font pas sans difficultés.
«Si au niveau juridique institutionnel, les plans qui sont adoptés ne souffrent pas de grandes polémiques, au plan des ressources, il est évident qu’un peu partout, nous notons un déficit criard de ressources, comparativement aux besoins des collectivités locales et comparativement aux compétences qui sont transférées aux collectivités locales», signale-t-il.
«Les dotations qui sont allouées n’arrivent évidemment pas à couvrir les dépenses liées aux compétences transférées aux collectivités locales. En attendant que des mutations et des réformes soient opérées dans le sens d’un accroissement de ses ressources allouées, il nous faut envisager des ressources, des voies nouvelles aptes à nous permettre de mobiliser des financements pour nos investissements», a-t-il suggéré.
De ce point de vue, le maire de Guédiawaye considère que « ce Forum vient répondre à une forte préoccupation partagée partout, en nous engageant dans la recette de financements innovants. »
« Il faut, aujourd’hui, dépasser le cadre classique du financement des collectivités locales. De toutes les façons, même avec la plus grande volonté, les Etats ne pourront pas répondre dans le temps voulu au besoin de ressources. Il faut donc envisager de nouvelles opportunités telles que l’emprunt obligataire. Parce que c’est une pratique qui a réussi ailleurs et donc une voie importante que nous devons exploiter dans nos pays », argumente-t-il.
« Cela suppose, comme l’a souligné le maire de Dakar, Khalifa Sall, que nous ayons des finances saines, que nous appliquons une transparence et une certaine rigueur dans la gestion budgétaire. Cela suppose aussi une visibilité à moyen terme sur les ressources qui sont les nôtres et également, que nos collectivités locales se donnent les moyens en matière de compétences pour s’exiger cette rigueur. »
« Ne pas mettre en place des stratégies qui, au gré des mandats des uns et des autres, vont devoir être remises en cause. » En outre, admet-t-il que l’emprunt obligataire suppose un partenariat entre les collectivités locales qui en bénéficient et l’Etat.
Sans quoi, déclare Aliou Sall, il impossible d’aller sur le marché, à moins de pouvoir disposer de ressources nécessaires et d’une assiette rigoureuse sur laquelle peut se poser cet emprunt obligataire. Pour le président de l’AMS, il est donc question d’étudier cette question. « Cette relation ne doit pas souffrir des aléas politiques. Sinon, nous mettrons en place des stratégies qui, au gré des mandats des uns et des autres, vont devoir être remises en cause », lâche-t-il.
Egalement souhaite t-il que l’expérience de l’emprunt obligataire de la ville de Dakar puisse arriver à son terme pour permettre à d’autres villes du Sénégal et d’autres africaines, aussi, de tenter leur chance. Et de prévenir : « Cela suppose vraiment qu’on envisage un esprit positif et ouvert, de dialogue et ce Forum en est l’occasion. Cela suppose aussi la solidarité, parce que si ça doit être simplement une expérience pour les capitales, Dakar pour le cas du Sénégal, autant ne pas y aller car la vérité, c’est que Dakar a d’autres moyens de financer cet emprunt obligataire. » « Si c’est intéressant, conclut-il, c’est parce qu’il faut envisager la solidarité par exemple entre Dakar et Guédiawaye. »

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