Aliou Cissé et l’équipe nationale de Libye: «Je suis là pour un choix sportif»

Au lieu de le remercier pour avoir permis au Sénégal d’être au sommet du football africain, avec à la clé le titre suprême de champion d’Afrique en 2022, une première depuis l’indépendance, et une première place africaine durant des années, on cherche à minimiser son choix fait de diriger la Libye. Un choix de circonstance d’ailleurs puisque l’enfant de Ziguinchor, y a été obligé lorsqu’on lui a refusé le renouvellement de son contrat avec l’équipe nationale du Sénégal.
Après le non renouvellement, par le ministère des sports, de son bail avec les « Lions » du Sénégal, les offres ne manquaient pas pour ce technicien qui a donné au Sénégal ses lettres de noblesse avec le titre tant recherché de champion d’Afrique. Heureusement que « l’aboyeur » n’a pas cessé « d’aboyer » comme pour démontrer que ce choix de diriger la Libye est venu du cœur et pour une raison bien précise : Permettre à la Libye de faire partie des équipes qui vont à la coupe d’Afrique des nations.
Cela est d’autant plus ambitieux que les « Chevaliers de la Méditerranée » n’avaient plus participé à la Can depuis 2012 ; Can au cours de laquelle ils avaient d’ailleurs battus les « Lions » du Sénégal en phase de groupe, alors qu’Aliou Cissé était adjoint de feu Karim Séga Diouf au niveau de l’équipe nationale olympique. « Je veux que la Libye fasse partie des équipes qui vont à la Coupe d’Afrique. On n’a plus envie de suivre la CAN à la télé et mon choix de rejoindre la Libye n’était pas motivé par l’argent, mais bien par le projet sportif. C’est pour ça que je suis là », a-t-il tenu à souligner.
Pour l’ex-sélectionneur des « Lions » et néo entraineur de la Libye, c’est en homme de projets qu’il a débarqué en terre libyenne. « Je suis un homme de projets. Si c’était pour de l’argent, j’aurais quitté le Sénégal depuis longtemps. Je ne suis pas un aventurier », a-t-il répondu comme pour tacler ses détracteurs. En fait c’est vers un challenge sportif qu’Aliou Cissé s’est dirigé avec la conviction que ce pays commence à investir massivement dans le développement de son football.
La preuve, absente de la CAN depuis 2012, la Libye compte revenir en force cette année. Et ça commence bien pour elle puisqu’elle est actuellement en bonne position dans son groupe (D) des éliminatoires de la coupe du monde où elle occupe actuellement la 2ᵉ place avec 7 points (2 victoires, un nul et une défaite) derrière le Cameroun (8 pts). Conscient que tout est à faire et à construire dans un pays ou le football a été très affecté pendant une décennie par la violence et l’instabilité politique, Aliou Cissé se voit offrir un challenge : celui de permettre aux « Chevaliers de la Méditerranée » de revenir en surface dans le gotha du football africain.
« En toute humilité, ce qui m’intéresse, c’est le projet sportif. Je suis un homme de projet. Si c’était pour de l’argent, je serais ailleurs. Quand je suis arrivé ici, j’ai senti un président et un Comité exécutif qui voulaient vraiment que je devienne entraîneur de ce pays. J’ai véritablement ressenti qu’ils me voulaient dans ce projet. Je suis un homme de projet, je ne suis pas un aventurier, je suis resté 10 ans au Sénégal. Si c’était pour de l’argent, j’aurais quitté depuis que j’ai gagné la Coupe d’Afrique. Je ne suis pas milliardaire mais Alhamdoulilah », a-t-il fait savoir avant d’afficher ses ambitions.
En homme toujours motivé devant les grands défis, et l’opiniâtreté constamment en bandoulière, Aliou Cissé rappelle que c’est cette motivation qui l’a emmené en Libye ; d’entrainer un pays qui ne s’est pas qualifié à la Coupe d’Afrique depuis 12 ans (2012, dernière participation). « Je veux que les supporters, les joueurs, les gens qui aiment le football sentent la Libye à la Coupe d’Afrique » ; point barre.
Cheikh Fantamady Keita