Affaire Sanogo : Le Mali vers des lendemains incertains après le 27 novembre?
Le Général Amadou Haya Sanogo a été placé sous mandat de dépôt le 27 novembre 2013. Conformément à la loi pénale malienne, après trois ans de détention préventive pour des crimes qu’il est présumé avoir commis, le Général Sanogo pourrait être remis en liberté s’il n’est pas convoqué devant la Cour d’assises d’ici le 27 novembre 2016. Alors, que faudra-til faire avant cette fatidique date butoir ? Laisser le temps s’égrener ou l’envoyer devant une juridiction pour répondre des chefs d’accusation qui pèsent sur lui ?
Dans tous les cas, le pouvoir de IBK est sur la corde raide avec cette patate chaude.
Le 22 mars 2012, un coup d’Etat militaire renversait le président malien Amadou Toumani Touré (ATT) sur fond de crise dans le nord du pays. Le capitaine Amadou Sanogo, futur général, était installé à la tête d’une junte. Inculpé en 2013 pour «complicité d’assassinat», quatre ans après, qu’est-il devenu ?
Après des conditions de détention plutôt sévères, aujourd’hui Amadou Sanogo, capitaine bombardé général, est plutôt en résidence surveillée. Il habite dans une villa climatisée à 140 km au sud de Bamako.
L’un de ses derniers visiteurs se souvient : il était habillé « en short, tee-shirt, très décontracté». Un autre visiteur rapporte : «Il prie beaucoup, regarde la télévision, mais son fameux bâton de commandement a disparu».
L’homme, chef des putschistes de mars 2012, qui a fait ici la pluie et le beau temps, a-t-il le moral ? Oui, selon Me Tiessolo Konaré, l’un de ses avocats. Ce dernier demande pour son client un règlement politique de sa situation. En clair, sa libération au nom de «la réconciliation nationale».
Libération ? Pas question, il faut le juger comme les autres inculpés, rétorquent l’association des familles des militaires disparus. Sous le règne d’Amadou Sanogo, 21 militaires, des parachutistes, ont été assassinés et enterrés dans une fosse commune. C’est pour cette raison que l’ex-fringant chef de la junte a été inculpé pour « complicité d’assassinat ». Officiellement, on ne connaît toujours pas la date de son procès plus de deux ans après son arrestation. Et c’est cela le problème auquel le Mali fait face actuellement.
Avec Bamako news et RFI