Affaire Karim Wade à Genève ! Pourquoi ? Ramenez nous Mimi Touré !

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Le ministre de la Justice ne mérite pas sa fonction. Nous préférons mille fois Mimi Touré à l’ex-responsable des droits de l’Homme. Nous avons nommé Me Sidiki Kaba qui mériterait qu’on lui mette les points sur les «i».

En effet, en permettant le déplacement de l’affaire Karim Wade à Genève alors que Karim a été définitivement condamné par la justice sénégalaise, il fait une publicité non méritée à cette affaire (1), risque d’être désavoué et avec lui le Sénégal (2) et enfin engraisse inutilement des avocats de l’Etat qui n’ont pas fait preuve d’une grande compétence dans la gestion du dossier Karim Wade (3).

(1) – Une mauvaise publicité : en voulant faire réexaminer l’affaire Karim Wade par la Commission chargée de se pencher sur le traitement des détentions arbitraires, Sidiki Kaba, qui a tardé à déposer les observations du Sénégal dans les délais requis au moment où ladite Commission s’est penchée sur la plainte des avocaillons de Wade, le ministre de la Justice avait déjà fait preuve de négligence coupable.
Mais quand bien même cette Commission, composée de 2 pelés et 3 tondus, a rendu une décision prétendument défavorable au Sénégal, ladite décision n’a aucune conséquence sur une décision judiciaire sénégalaise définitive, ni sur la diplomatie sénégalaise. Elle aurait été oubliée et rangée aux oubliettes puisque les décisions de cette Commission n’ont aucune force contraignante et ne sont nullement le reflet de décisions qui seraient prises par les Nations unies. C’est une Commission consultative, un point c’est tout.
En voulant rectifier ses lacunes et en demandant à la Commission de se pencher à nouveau sur l’affaire Karim Wade, Sidiki Kaba attire encore inutilement le regard international sur cette affaire revêtue de l’autorité de la chose jugée au Sénégal, et appuyée par toutes les chancelleries occidentales qui ont le pouvoir aux Nations unies.

(2) – Une affaire mal gérée – Plus grave, nous sommes persuadés que la requête de l’Etat du Sénégal de faire réexaminer cette affaire ce mercredi à Genève sera déboutée puisque aucune des conditions requises pour le réexamen de l’affaire n’est réunie par le Sénégal. Nous voyons mal d’ailleurs la Commission, dont on peut douter de l’impartialité des membres, se déjuger, à supposer qu’elle accède à la requête sénégalaise.
Si la demande du Sénégal arrivait à être rejetée ou si le Sénégal n’obtient pas gain de cause, ce serait un deuxième camouflet pour notre pays, si tant est que la première décision de cette fameuse Commission en fût une. Ce dont nous doutions ici même, car c’est un avis qui n’engage que ses auteurs et non les Nations unies. Le Sénégal n’est donc lié en aucune façon par le premier avis. Pourquoi alors cette nouvelle requête ? Pourquoi remuer le couteau dans la plaie alors que la Cour suprême du Sénégal venait juste de confirmer l’arrêt de la Crei ?
Cherchez l’erreur ou plutôt les raisons pour lesquelles le ministre de la Justice fait déplacer une armée d’avocats à Genève durant des jours…

(3) – Des dépenses inutiles et coûteuses – Me Yérim Thiam, contre qui nous n’avons rien du tout, mais dont toute la profession sait que son cabinet battait de l’aile et qui s’est retrouvé parachuté dans l’affaire Karim Wade on ne sait pourquoi, si ce n’était de lui permettre de «se refaire», et ses confrères qui ont été loin de nous convaincre, nous qui les avions suivi lors des débats au Tribunal ou radiotélévisés, de leur maîtrise du dossier Karim Wade, n’ont rien à faire à Genève si ce n’est du tourisme et des vacances avec nos maigres deniers.
Les avocats de l’Etat, qui étaient une bonne armée mexicaine, à part Me William Bourdon, ont fait preuve d’une grande méconnaissance des procédés et mécanismes de biens mal acquis, de détournement de deniers publics, d’enrichissement illicite, car les sujets de délinquance financière ne sont pas à la portée du premier avocat pénaliste venu.
Non il s’agit de sujets hautement techniques et compliqués que la plupart des avocats de l’Etat n’ont jamais pratiqués. D’où leur difficulté à être persuasifs devant les citoyens auxquels les crimes reprochés à Karim Wade ont été très mal présentés et expliqués. Car si les Sénégalais avaient bien compris les crimes économiques perpétrés par Wade et compagnie, la manière dont ils s’y sont pris et les conséquences néfastes et directes sur leur vie quotidienne, on n’en trouverait pas beaucoup de citoyens lambda qui diraient qu’il faut arrêter une procédure parce qu’elle bloquerait le pays …
Ce sont les mêmes avocats qui sont acheminés à Genève aux frais du contribuable sénégalais pour des échanges verbaux de deux jours avec une Commission qui a déjà rendu sa décision. Alors que les services du ministère de la Justice qui ont préparé la requête auraient très bien pu défendre leur papier devant la Commission…
Combien va coûter au contribuable sénégalais ce cirque genevois ? D’ailleurs il est temps, maintenant que le procès de Karim est terminé, que l’on sache combien le Sénégal a exposé en dépenses de toutes sortes (frais d’avocats, commissions internationales, voyages, procédures etc.) et combien la condamnation de Karim Wade nous rapporte ou va nous rapporter…
Car que l’on ne s’y trompe pas. Karim a caché des milliards depuis le temps qu’il savait qu’ils allaient perdre le pouvoir. Il s’était préparé à tout ça, car même un apprenti ingénieur financier sait comment planquer de l’argent mal acquis, contrairement à l’Etat et à ses avocats.
Le gars va faire rapidement 4 ans encore (puisqu’il a fait deux ans de détention préventive sur une petite peine de 6 ans), s’il n’est pas gracié entre-temps, et sortir pour jouir paisiblement de ses dizaines de milliards logés dans des paradis fiscaux que les avocats du Sénégal ont été bien incapables de dénicher.
Karim nous nargue déjà du fonds de sa cellule climatisée et continuera à se moquer du Peuple sénégalais qu’il a spolié dès sa sortie de prison. On pourra alors se dire «tout ça pour ça».
C’est pourquoi la traque des biens mal acquis doit se poursuivre. Malheureusement l’arrêt, ou en tout cas la pause observée, ne présage rien de bon, sinon de l’incompétence de ceux qui sont chargés de la récupération des deniers publics détournés. Ce qui choque le plus, c’est que les voleurs sont connus et circulent tranquillement dans ce pays.
Macky a intérêt à poursuivre sans relâche cette promesse faite aux populations qui l’ont porté à la tête de ce pays, au risque d’en décevoir beaucoup, à commencer par nous qui avons œuvré, comme 65% des Sénégalais, pour sa victoire au second tour. Sinon Adieu le deuxième mandat.
Une chose est sûre : il y a des ministres qui ne sont pas à leur place. Et parmi eux, Sidiki Kaba contre qui nous n’avons rien du tout, mais force est de constater qu’il ne fait pas le poids. Mimi aurait dû rester au ministère de la Justice… Nous ne faisons pas partie de son fan club, mais pensons qu’elle faisait du bon boulot et avait au moins du répondant face aux détracteurs du système judiciaire sénégalais et à ces fossoyeurs de l’économie sénégalaise…

Oumar NDIAYE
Mouvement pour le Socialisme et la République
Sénégal

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