Reprise des hostilités en Casamance : Echanges de tirs entre l’armée et des éléments rebelles

Abdou Elinkine Diatta, porte-parole du Mouvement des forces démocratiques de la Casamance (Mfdc), a vivement fustigé la façon de l’Etat concernant la gestion du conflit casamançais. Cet Etat qui continue d’envoyer des mallettes d’argent aux maquisards, à travers les Messieurs Casamance’’ mais aussi des militaires pour leur faire la guerre.
Il précise d’ailleurs que c’est cet argent qui leur a permis de mieux s’équiper et de se payer des armes. «A cause de la corruption, nous nous sommes réarmés. En remettant une mallette d’argent à un combattant, c’est lui dire : ‘’va chercher des armes’’. Quand je vois l’arsenal de guerre de Salif Sadio, ça me fait trembler de peur. Il est impressionnant. J’ai toujours dit que ce n’est pas la bonne approche. Wade donnait à l’époque énormément d’argent et des tonnes de riz par campement et par mois. Les mallettes continuent de plus belle parce que c’est ce qui arrange tous ceux qui interviennent dans le conflit. L’Etat a crée des Mfdc de chambre. Cela veut dire quoi ? Beaucoup d’individus qui se réclament du mouvement n’ont pas trois personnes derrière eux. Voilà ce qui est frustrant», s’indigne Abdou Elinkine Diatta.
«Nous aurions préféré des audits sur le conflit casamançais»
Ce dernier de plaider pour un audit de ce conflit trentenaire. «J’étais chargé des missions de l’Abbé Diamacoune Senghor à la présidence, donc je sais bien ce que je dis. J’ai salué le livre du Colonel Ndao, mais nous aurions préféré des audits sur le conflit casamançais. Parce qu’au-delà des mallettes, il y a des morts inexpliqués, des disparitions, entre autres, durant ces 32 ans de guerre». Encore que, poursuit, l’ancien maquisard, «au moment où l’autorité sénégalaise donne des mallettes aux maquisards, elle envoie un militaire pour aller faire une bonne guerre, mais c’est de la folie. Elle est en train de démoraliser ses troupes parce qu’à chaque fois qu’il y a affrontement, on arrive à ramasser des armes laissées sur place par les soldats».
Dans les colonnes du journal ‘’Le Quotidien’’, le porte-parole du Mfdc a contesté l’idée selon laquelle les pays voisins du Sénégal hébergeaient des rebelles. «Il n’y a jamais eu un petit cantonnement du Mfdc en Gambie ni en Guinée Bissau. Nous n’avons pas besoin de bases arrières dans ces pays. Il ne faut pas que l’Etat joue avec le feu. Les combattants ne mangeaient qu’une seule fois la journée, mais grâce à l’Etat du Sénégal, nous avions nos trois repas et même un goûter avant la tombée de la nuit», précise-t-il.
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