Guy Marius Sagna ou l’outil d’un populisme orchestré au sommet

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Depuis l’accession au pouvoir du parti Pastef, une dynamique politique s’est installée, où les principales figures de l’opposition violente, désormais aux commandes, semblent déterminées à régler les comptes avec l’ère Macky Sall. Parmi ces voix, celle du député Guy Marius Sagna, membre actif du parti Pastef, se distingue par ses accusations sévères contre l’ancien président, notamment en matière de gestion des finances publiques et de manipulation des chiffres. En février dernier, un rapport publié par la Cour des comptes, dont l’authenticité demeure sujette à controverse, évoquait une supposée « dette cachée » sous l’administration Sall. Cette révélation a été largement exploitée, comme une superbe aubaine, par les tenants du nouveau pouvoir, accusés d’avoir caché le bon rapport, pour alimenter le débat public.

Cependant, accuser un ancien chef d’État de haute trahison n’est pas une démarche anodine. En vertu de la Constitution sénégalaise du 22 janvier 2001, notamment en son article 101, le Président de la République n’est responsable des actes accomplis dans l’exercice de ses fonctions qu’en cas de haute trahison. Mais c’est quoi la haute trahison ? Mieux, une telle accusation ne peut être portée que par le parlement, statuant par un vote identique au scrutin secret, à la majorité des trois cinquièmes de ses membres, et enfin le Président est jugé par la Haute Cour de Justice. Guy Marius Sagna prend une telle procédure comme sa tasse de café au lait du matin peut-être.

Oui, car dans ce contexte, la posture de Sagna soulève des interrogations très sérieuses. Si son engagement contre la mauvaise gouvernance est légitime, ses accusations sans fondement juridique clair ne risquent-elles pas de fragiliser la crédibilité de nos institutions qu’il prétend défendre? En ciblant nommément Macky Sall avec des termes forts, mais sans preuves tangibles, le député n’est-il pas entrain de jouer un rôle dans un scénario politico-politicien plus vaste, orchestré par de hauts responsables du nouveau régime animés par des sentiments de rancune et de revanche?

À l’arrivée, loin d’être un simple acte de dénonciation, l’attitude de Guy Marius Sagna est une manœuvre populiste, visant à discréditer un adversaire politique dont le rayonnement international actuel dérange. Guy Marius Sagna a agi dans une précipitation qui prête à rire, sans respecter les procédures légales établies en amont de l’acte grave qu’il pose. En effet, convenons-en, une telle démarche, si elle n’est pas étayée par des preuves solides, pourrait non seulement ternir l’image de l’ancien président, qui reste une fierté du Sénégal, mais aussi éroder la confiance du public dans les institutions démocratiques du pays. Voilà le danger et Guy Marius Sagna en parfait ignorant, se met déjà dans les habits d’un héro, ce zéro, populiste jusqu’à la moelle !

Mamadou Biguine Gueye
Porte parole national coalition DJONE.

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