Saint-Louis: Un réveil chaud entre forces de l’ordre et marchands ambulants

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Des échauffourées entre marchands ambulants et forces de l’ordre ont éclaté ce mercredi 25 mars 2024 sur l’avenue du Général Charles De Gaulle, qui abrite le marché de Sor. Ne parvenant pas à digérer leur déguerpissement de ce lieu il y a un mois, ces marchands ambulants ont bloqué cette avenue stratégique de Saint-Louis en brûlant des pneus et en jetant des pierres, empêchant ainsi les commerçants détenteurs de magasins de travailler.

Les forces de l’ordre sont rapidement intervenues, évitant ainsi une escalade de la situation.

Arona Diop, marchand ambulant, affirme que cette intervention des forces de l’ordre résulte des pressions exercées par les commerçants propriétaires de magasins. « C’est sur leur instruction que l’on veut nous empêcher de travailler. Ce que nous n’accepterons pas, surtout à l’approche de la fête de Korité », déclare-t-il.

Serigne Khadim, un autre marchand ambulant, estime que de telles mesures poussent les jeunes vers l’immigration irrégulière. « On devrait nous laisser travailler. Nous n’avons aucun problème, mais dans ces conditions, les jeunes vont se tourner davantage vers la délinquance ou risquer leur vie en tentant de traverser la mer. Tout cela pourrait être évité », a-t-il souligné.

Ces vendeurs expriment leur déception, eux qui espéraient qu’avec l’arrivée du nouveau pouvoir, de telles situations ne se reproduiraient plus. Ils dénoncent les contrôles incessants, estimant être traités « comme des trafiquants de drogue ».

Bassirou Ndiaye, l’un des marchands, déplore cette situation : « Ce n’est pas la première fois qu’on nous déguerpit. Chaque jour, on nous crée des problèmes alors que nous sommes des pères de famille qui paient leur loyer. Nous sommes des Sénégalais comme tout le monde. Ils nous empêchent de prendre les pirogues, mais ils nous privent aussi de travail. Nous allons finir par nous expatrier. »

De son côté, Abdou Lahad Faye, président des marchands tabliers du Sénégal, appelle au dialogue. Selon lui, les autorités ont mis « la charrue avant les bœufs ».

« Nous demandons aux autorités de discuter avec les représentants des marchands ambulants et tabliers avant toute opération de déguerpissement et de proposer des solutions alternatives », plaide-t-il.

Il précise que les jeunes voulaient déjà réagir après l’opération de déguerpissement, mais que son organisation avait privilégié le dialogue avec le préfet et le maire afin de trouver une solution permettant à ces jeunes de travailler.

Cependant, il révèle qu’une autre entité, créée par certains marchands ambulants après le déguerpissement, serait à l’origine de cette manifestation.

Pour rappel, le préfet du département de Saint-Louis, Abou Sow, a mené une opération de déguerpissement le 20 février dernier sur l’avenue Macky Sall (ex-avenue Général Charles De Gaulle). Cette action a été bien accueillie par une partie de la population, qui y voit une amélioration de la fluidité de la circulation

Bolo Diaw (correspondant à Saint-Louis)

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