Maître Bassirou Sakho: Un engagement qui force l’admiration

0

Dans le quotidien Relief du 13 mars 2025, un témoignage a retenu mon attention.  Maguette Gueye, un fils de Fatick, a tenu à mettre en lumière un homme dont l’engagement ne connaît ni pause ni compromis : Maître Bassirou Sakho. Impossible de lire ces mots sans y souscrire, impossible de ne pas confirmer, mais surtout, impossible de ne pas apporter mon propre regard sur son parcours. Car certains destins ne se contentent pas d’être évoqués, ils méritent d’être racontés avec toute l’ampleur et la justesse qu’ils imposent.

Évoquer Maître Bassirou Sakho, c’est parler d’une figure incontournable, d’un repère, d’un protecteur, d’un homme dont la seule boussole a toujours été le service aux autres. Fatick ne le connaît pas seulement pour ses talents d’avocat. Son rôle dépasse de loin les tribunaux. Il est ce confident discret, cet allié fidèle, ce dernier recours pour ceux qui n’ont plus rien. Là où d’autres voient un simple dossier, lui perçoit une vie à défendre, une injustice à combattre, une dignité à restaurer.

Son bureau est un refuge. Pas besoin de rendez-vous, pas besoin de statut social, pas besoin de connaître quelqu’un pour être reçu. Chaque Fatickois en détresse trouve une porte ouverte, une oreille attentive, une main tendue. Ce n’est pas une posture, c’est un engagement, un mode de vie. Le droit, pour lui, n’est pas un privilège réservé aux puissants. Il est une arme pour les faibles, un rempart pour les oubliés.

Mais cet engagement ne s’est pas arrêté aux murs d’un cabinet. L’homme de justice s’est mué en homme de terrain. Parce que la justice ne se gagne pas seulement devant les juges, elle se conquiert aussi dans la rue, dans l’esprit des citoyens, dans la transformation des mentalités. C’est ainsi qu’est née une idée, puis un mouvement : Fatick Debout.

Dans une ville où l’ordre établi semblait indétrônable, une certitude s’est imposée : ce n’est pas Fatick qui est immuable, ce sont les hommes qui ont cessé d’y croire. Face aux sceptiques, il n’a pas cédé. Face aux résistances, il n’a pas fléchi. Il a pris des coups, mais il a avancé. Parce que pour lui, les vraies victoires ne se décrètent pas, elles se construisent, brique par brique, conviction après conviction.

Et quand l’histoire s’est accélérée, quand le vent du changement est devenu une réalité, le choix de la cohérence s’est imposé. Il aurait pu faire cavalier seul, préserver son mouvement, exister en marge d’un grand projet national. Mais la grandeur se mesure aussi à la capacité de s’effacer pour une cause plus grande. Il a donc dissous Fatick Debout dans l’instance locale du Pastef, contribuant ainsi à la massification du parti dans une région que beaucoup pensaient imprenable.

Ce geste dépasse la simple stratégie politique. C’est un acte de foi. C’est la démonstration que servir une cause l’emporte sur exister individuellement. L’engagement ici n’est pas une posture, c’est une philosophie. Ce n’est pas un calcul, c’est une ligne de conduite.

Et le résultat est là : Fatick a basculé. Une victoire que beaucoup n’osaient même pas imaginer, rendue possible par ceux qui, dans l’ombre, ont labouré la terre, semé les graines et entretenu la flamme de l’espoir. Ceux qui ont tenu bon quand tout semblait perdu, qui ont converti les hésitants, qui ont parlé aux cœurs autant qu’aux esprits.

Aujourd’hui, l’alternance est une réalité. Mais une réalité ne suffit pas, elle doit être consolidée, renforcée, soutenue par ceux qui en ont été les artisans. Il ne s’agit ni de reconnaissance ni de gratification, mais de bon sens et de continuité. Ceux qui ont fait tomber les verrous doivent être ceux qui tiennent les clés du renouveau.

Les choix à venir seront déterminants. La rupture n’est pas qu’un slogan, elle est une manière de faire, un état d’esprit, une méthode. Pour construire un Sénégal nouveau, il faut des hommes et des femmes qui connaissent le terrain, qui comprennent les dynamiques locales, qui ont prouvé que le changement n’est pas une théorie mais une pratique.

Dans cette refondation, Maître Bassirou Sakho a toute sa place. Non pas parce qu’il l’a demandée, mais parce qu’il l’a méritée. L’histoire retiendra toujours ceux qui ont préparé le terrain avant la victoire. Fatick l’a compris depuis longtemps. Reste à savoir si le Sénégal saura en faire autant.

Hady Traoré consultant gestion stratégique et politique publique Canada

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *